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Investiture de Soumaïla Cissé : L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé…

Le Stade du 26 Mars a vibré aux bruits et au son d’une foule d’au moins 80.000 personnes en liesse le samedi 12 mai 2018.

Une foule sortie massivement de tout le pays pour assister à l’investiture de son candidat. Des personnalités politiques de l’extérieur et du Mali ont fait le déplacement et seraient peut-être restées sur leur soif puisque l’investiture digne de ce nom n’a pas eu lieu.

 

Que s’est-il passé pour que Soumaïla Cissé ne soit pas investi candidat de son parti pour les élections présidentielles du 29 juillet 2018 ? 

Pourquoi cette forte mobilisation pour n’accoucher que d’une souris ?

Soumaïla Cissé est-il à court d’idées ?

Qu’est ce qui a été réellement prévu au programme de cette manifestation ?

Comment faire déplacer des personnalités depuis l’étranger et ne leur servir qu’un spectacle de marionnettes?

Des questions que plus d’un participant à cette manifestation pourtant grandiose, ne cessera jamais de se poser.

La tension avant « l’investiture »

Depuis la matinée, Bamako était déjà en chaleur avec les bruits de cette manifestation. Il était très difficile de faire ses courses, car la plupart des transports en commun (SOTRAMA) ont été réservés depuis la veille pour le transport des militants et sympathisants de l’URD et de son Président Soumaïla Cissé. Même la circulation avait été fortement perturbée par les va-et-vient de ces mêmes militants, à pieds, en voiture, à moto ou en SOTRAMA, qui criaient partout  et brandissaient des drapeaux, photos et effigies du parti URD et de son leader.

L’entrée triomphale de Soumaïla Cissé dans le Stade du 26 Mars 

Il était 16h30 quand Soumaïla Cissé a fait son entrée dans le stade du 26 Mars. Une entrée digne d’un patriarche qui a fait trembler une foule d’au moins 80.000 personnes. Il a fait le tour du terrain pour saluer la foule, un exercice qui  était devenu très difficile puisse que tout le monde voulait le toucher et s’adresser directement à lui.

Bien avant cela, des personnalités venues de l’extérieur comme Cellou Dalein Diallo opposant Guinéen, Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition burkinabé  et des personnalités Maliennes, se sont installées à la tribune.

Le public a eu droit à un spectacle de marionnettes géantes et une prestation d’artistes locaux avant l’ouverture de la cérémonie.

C’était un bain de foule réussi pour « Soumy », son nom affectif.

Ouverture de la cérémonie

La foule bien que nombreuse et enthousiaste n’a pas été satisfaite à hauteur de souhait par le déroulement de la cérémonie. Et pour cause !

La cérémonie d’investiture de Soumaïla Cissé, criée haut et fort sur tous les toits, n’a pas eu lieu, puisque son discours était dépourvu de toute solennité. Il s’est seulement contenté de dire : « Le jour viendra où je présenterai mon programme au Peuple Malien».

Aussitôt, nous avons tendu l’oreille à certains participants proches de nous qui disaient : « Ce jour, ce n’est pas le jour d’aujourd’hui ? Soumaïla risque de manquer le rendez-vous de son destin». « Pour quelle raison nous a-t-il fait déplacer ? Si ce n’est que pour un spectacle de Marionnettes, ça, nous en avons assez vu !».

Comme la nature a horreur du vide, Ras-Bath et Iba One, les deux rasta et rappeur, ont comblé le vide laissé par Soumaïla Cissé. C’est peut-être cela que, Soumaïla a compris pour se retirer promptement et laisser la foule très excitée à la merci de Iba One.

Où peut-être qu’il a décidé de ne plus se présenter comme candidat aux élections présidentielles de juillet 2018 ?, s’interrogent des participants hébétés.

Les perspectives d’un coup K.O planent-t-elle  à l’horizon ? 

A voir cette forte mobilisation, on peut être tenté de dire que, cette fois-ci  Soumaïla Cissé se trouve sur la droite ligne d’une victoire au premier tour pourvu qu’il sache garder le cap et savoir répondre réellement aux attentes de ses militants. Car le Malien d’aujourd’hui n’est pas le même qu’hier a été obligé de céder par circonstance que par nécessité.

Plusieurs participants interrogés l’ont fait savoir : Moustapha BA commerçant de son état : « En 2013, on nous avait volé notre victoire. Mais cette fois-ci, Koulouba nous appartient » ; Mariam Sanogo, fervente partisane de l’URD : « Soumaïla Cissé, c’est le meilleur. Je l’aime ». Diarra, Président de la jeunesse du parti URD : « En 2013, IBK avait bénéficié du soutien des militaires et des religieux. Cette fois-ci, il est seul face à son destin. Nous allons le battre au 1er tour. Mais nous crions gare aux fraudes ! Gare aux manipulations électorales ! ».

Quant à Ousmane Diallo fonctionnaire de son état, il a préféré être un peu dubitatif. Ecoutons-le : «La masse ! Oui, la masse c’est bien. Mais quelle masse ? C’est vrai qu’avec une masse, on peut se hisser au sommet de l’Etat. Mais ce n’est pas avec une telle masse qu’on peut construire un pays ».

Dans ses explications, il dira que cette masse n’est que du « tohu-bohu » que les politiciens ont l’habitude de détourner à leur guise.

C’est vrai que dans une telle manifestation, tous les participants ne sont pas que des enfants de cœur. Car quelqu’un qui a préféré garder l’anonymat a dit : « quand on dit « Boua », ce n’est pas seulement IBK. Soumaïla aussi est un « tchokoroba » (vieux). La preuve, il est à court d’idées. Les « tchokoroba » (les vieux), on en veut plus !».

Pépin Narcisse LOTI, stagiaire

 

Source: YEKO

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