La capitale mauritanienne, Nouakchott, abritera le six décembre prochain, la conférence de coordination des partenaires et bailleurs de fonds du G5 Sahel, avec au menu le financement du Programme d’investissements prioritaires (PIP). Participeront à ce rendez-vous, les chefs d’État et délégations ministérielles des pays membres du G5, les partenaires et bailleurs du regroupement.
En prélude de la rencontre, le point focal G5 Sahel du Mali, M. Chérif Hamidou Bah, a expliqué à la presse les enjeux de cette conférence, hier mercredi au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale à Koulouba. C’était en présence du conseiller technique du ministère des Affaires étrangères, M. Abdoulaye Tounkara.
Le PIP, qui sera au cœur des échanges de cette rencontre de Nouakchott, est un programme d’investissement don la première phase, sur la période 2019-2021, couvre plusieurs secteurs d’activités économiques (sécurité, gouvernance, résilience, infrastructures) bénéficiant à l’ensemble des couches socio-professionnelles, dont les jeunes et les femmes.
Selon M. Bah, sur la base d’un portefeuille de quarante projets retenu pour cette première phase, le coût financier total du PIP/G5 Sahel est évalué à un milliard neuf cent quatre-vingt-seize millions d’euros (1,996 Mrds €). De ce montant, deux cent quarante-neuf millions d’euros (12,5 % du coût total) sont considérés comme acquis (financement attendu des États membres, sous forme de contrepartie et les financements réalisés ou en cours d’études par les partenaires techniques et financiers). Le gap de financement, a-t-il expliqué, s’élève à 1,728 milliard d’euros, soit 87 % du budget total.
Les projets seront mis en œuvre par les États membres, en coordination avec le Secrétariat permanent. Le G5 Sahel travaillera également en synergie et en complémentarité avec les différentes organisations régionales et les partenaires au développement, dans leurs domaines de compétence pour la mise en œuvre efficace des projets.
Une Banque de données est constituée pour répertorier les projets non retenus à cette phase et qui serviront à alimenter les prochains cycles d’actualisation du PIP/G5 Sahel.
Parmi les 40 projets retenus pour la première Phase 2019-2021 du PIP, on peut noter les volets sécurité, gouvernance, infrastructures…
Dans le domaine de la défense et de la sécurité, il y a la création du centre sahélien d’analyse des menaces et d’alertes précoces (CSAMAP) pour la promotion de la Sécurité civile, le renforcement des capacités en matière de déminage ; l’intensification de la surveillance de l’espace régional ; la formation des personnels de défense et de sécurité, l’appui à la création d’une académie régionale de police, la création d’un Collège de Défense du G5 Sahel, l’appui au Collège sahélien de Sécurité.
Pour la gouvernance, le PIP met l’accent sur l’appui à la justice et à la promotion de l’Etat de droit dans les pays du G5 Sahel, l’appui à l’autonomisation des jeunes dans les zones affectées par les conflits et la migration ; le projet d’Initiatives intégrées pour la Jeunesse ; la Stratégie intégrée de la Jeunesse du G5 Sahel.
L’axe de la résilience et le développement humain comporte le Renforcement de la résilience des jeunes et petits exploitants agricoles au Sahel, grâce à une agriculture climato-intelligente 2 ; le projet des Femmes leaders du G5 Sahel pour le renforcement du rôle des femmes dans la consolidation de la paix sociale, du développement et de la sécurité au Sahel. Il prévoit aussi de renforcer la résilience des populations mobiles et des communautés vulnérables des pays du G5 Sahel ; une réponse éducative aux enfants hors systèmes éducatifs vivant dans les pays du G5 Sahel, un appui au développement du pastoralisme résilient au Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad et Sénégal).
Dans le cadre de la réalisation des infrastructures, on note l’étude de faisabilité du projet de chemin de fer du G5 Sahel (le Transsahélien) ; les travaux de construction et bitumage de la route Tidjikja – Kiffa-Kankossa – Sélibaby – Khabou (frontière du Mali, lots 1, 2, 5 et 6). De même, se trouvent en bonne place les travaux de construction et de bitumage de la route Sandaré-Nioro (110 km) tout comme la construction d’un pont sur le fleuve Niger à Tombouctou (sur l’axeTombouctou- Douentza), les travaux de construction et de bitumage de la route Frontière Mali, Baraboulé-Djibo (70 km).
Toujours dans le cadre des réalisations d’infrastructures, on retrouve les travaux de construction et de bitumage de la route Djibo- Dori (190 km), le lancement de l’étude et des travaux de construction et de bitumage de la route Balleyara-Banibangou (160 km), les travaux de construction et de bitumage de la route Keita-Tamaske-Kolloma-Tahoua (50 km). Les travaux de construction et de bitumage concernent également les routes Liwa-Rig Rig (53 Km) et NGouri – Mao (58 km).
Au regard de ces projets, l’on peut dire sans risque de se tromper que le G5 Sahel, outre sa mission principale de coordination et de suivi de la coopération entre les États membres en matière de sécurité et de développement, est également un instrument de développement.
Le PIP, pour rappel, a été adopté en juin 2014 avant de faire l’objet d’une actualisation lors de la session ordinaire du Conseil des ministres, tenue le 6 juin 2017 à Bamako au Mali. Le Conseil des ministres, en adoptant le PIP, a donné des orientations en vue de procéder à une hiérarchisation des projets, en mettant un accent particulier sur ceux issus des décisions des Chefs d’État tout en actualisant les coûts. De façon spécifique, le PIP devrait être redimensionné en vue de présenter une première phase 2019-2021.
Par Sidi Dao
Info-matin