Intox
« Le 15 décembre 2015, nous (opposition) avons voulu tirer la sonnette d’alarme sur l’immobilisme dans lequel le processus de paix était plongé ».
Désintox
À forte de ressasser le terme immobilisme, c’est Tiébilé qui risque d’être atteint de sclérose intellectuelle. Visiblement, il est en déphasage avec les progrès que réalise le Gouvernement. La preuve, est dans le temps qu’il utilise. Il dit que le processus était dans l’immobilisme. Ce qui revient à dire qu’il ne l’est plus ; que le processus de paix et de réconciliation avance et que c’est lui qui n’avance pas. Il conforte son immobilisme, en déclarant : « Il y avait un enlisement évident ». Autant dire qu’il n’y a pas non plus d’enlisement. Alors, pourquoi continuer à chicaner le régime pour la mise en œuvre d’une œuvre que lui Tiébilé a pourfendu comme contenant les germes de la partition du pays ? À l’évidence, l’activisme du Bélier en chef tient moins de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, que de la non-satisfaction de besoins alimentaires personnels. Le pouvoir devrait intégrer cela. C’est ce qu’on appelle la bonne gouvernance qui s’oppose à la mauvaise gouvernance que Tiébilé dénonce à gorge déployée.
« Je crois que ça a servi à quelque chose parce qu’il y a eu un branle-bas. Souvenez-vous à cette période-là, la 6e session du Comité de suivi de l’accord (CSA) s’était tenue dans des conditions extrêmement difficiles ». À l’analyse de ces propos, Tiébilé et ses amis sont les inspirateurs du radicalisme des groupes armés qui ont fait de la mise en place des autorités intérimaires, leur priorité la plus absolue. Lors de la cérémonie d’ouverture de la 8e session ordinaire du Comité de Suivi de l’Accord de Paix, l’Ambassadeur Ahmed Boutache (Algérie). Faisait le constat « Il a été, je dirais, globalement constaté que deux questions continuent en quelque sorte d’empêcher tout progrès substantiel dans le processus de mise en œuvre de l’Accord. Il s’agit d’une part de la question de l’administration intérimaire. Et d’autre part, de mécanismes sécuritaires ». Almou Ag Mohamed porte-parole de la CMA, a déclaré : « Aujourd’hui, le plus grand blocage se situe au niveau de la mise en place des autorités intérimaires et au niveau de l’opérationnalisation du MOC, le mécanisme opérationnel conjoint. Pour nous aujourd’hui, la période intérimaire constitue le premier pas dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord. Parce que vous voyez, la période intérimaire doit suivre juste après la signature de l’Accord. Si jusqu’aujourd’hui cette question n’est pas traitée et qu’on veut sauter à d’autres questions, ça voudra dire qu’on veut mettre la charrue avant les bœufs ».
L’atmosphère était électrique au cours de cette 8e session du Comité de suivi de l’Accord ; et comme l’a dit Tiébilé, les groupes armés étaient au bord de donner un ultimatum au Gouvernement pour diligenter ces deux points considérés comme prioritaires pendant la période intérimaire. Ainsi, pour Tiébilé, faire bouger les choses, rime avec monter les groupes armés contre le Gouvernement et quand ce dernier décide de passer à la vitesse supérieure, il va se mettre en embuscade, à travers une saisine de la Cour constitutionnelle pour faire échec à la mise en place des autorités intérimaires. Sacré pyromane-pompier ! Le peuple jugera la bonne foi de politiciens dont la principale motivation est de se signaler au pouvoir, par des sorties tapageuses ; question de toujours rester aux crochets de l’État.
« Nous avons dit au gouvernement : attention, les principaux bénéficiaires d’un enlisement sont les groupes djihadistes, qui étendent leurs activités, non seulement au Nord, mais dans le reste du pays ». Les bénéficiaires d’un enlisement, ce sont aussi les chômeurs du Sud. Peut-être qu’un enlisement permettrait-il à Tiébilé de reprendre du service, comme il l’a fait sous la Transition. Trêve d’hypocrisie, on ne peut pas créer les conditions d’un enlisement et vouloir mettre en garde le pouvoir contre les conséquences de cet enlisement.
« C’est cette improvisation qui a conduit par exemple le gouvernement à accorder son appui au fameux forum de Kidal, sans en avoir étudié les contours précis ». Ce que Tiébilé appelle improvisation n’est ni plus ni moins qu’une preuve supplémentaire de l’engagement du Gouvernement pour la paix et la réconciliation. Est-ce apporter une contribution financière pour l’organisation d’un forum qui vise le renforcement de la paix est un crime. Quid des contours ? Les seuls contours qui existent sont ceux qui ont été dessinés par le Gouvernement, les communautés et les groupes armés, depuis Anéfis. Tout le reste est dans l’imagination très fertile de Tiébilé à qui il faut rappeler qu’un officier général de l’armée malienne fait partie de la Commission des 4.
« Toujours est-il que le processus de paix semble de nouveau sur les rails, malgré les lenteurs pendant 6 à 9 mois ». Tantôt, c’est l’immobilisme ; tantôt, le processus de paix et de réconciliation est sur les rails. Il est temps que Tiébilé nous mange à une sauve. À moins qu’il ne veuille ménager les chèvres et les choux. Parce qu’en politique, comme dans la vie, il ne faut jamais mettre ses œufs dans le même panier. D’une part, il accuse le régime d’immobilisme ; d’autre part, il reconnaît des avancées dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. De cette manière, il ne se grille pas entièrement et peut continuer à espérer des dividendes de son funambulisme.
« C’est important de ne pas l’oublier, l’accord d’Alger a été négocié par le gouvernement avec les groupes armés du Nord, en même temps c’est un accord qui s’applique à tout le pays ».
C’est parce que l’Accord s’applique à tout le pays que toutes les forces vives y ont été associées. Mais ça crève l’œil que l’Opposition n’y fait référence que lorsque cela l’arrange. C’est dommage.
« Nous voulons emmener le gouvernement à mettre fin aux initiatives unilatérales ». Si le Gouvernement prenait des initiatives unilatérales, il n’aurait pas maintenu le Cadre de concertation ministre de l’Administration/présidents des Partis politiques. S’il était enclin aux initiatives unilatérales, le président de la République n’aurait pas instauré un cadre de concertation périodique avec las Partis politiques autant de la Majorité présidentielle que de l’Opposition dite républicaine et démocratique.
« C’est pourquoi nous avons dit au gouvernement ce jour-là, en nous retirant du cadre de concertation que nous en avons assez des mesurettes qu’on prend çà et là, sans concertations réelles ». Tiébilé a certainement l’esprit embrouillé par la mauvaise foi pour parler de « mesurettes ». Les Partis politiques de l’Opposition républicaine et démocratique, du 12 avril 2016, dans leur déclaration devant le Cadre de concertation, ministre de l’Administration territoriale/présidents des Partis politiques, disait : ‘’L’ordre du jour de la réunion de ce 12 avril 2016, (Loi électorale, Charte des Partis politiques, agenda des élections, chronogramme des élections, etc.) démontre éloquemment le refus de votre Gouvernement de tirer les leçons des tentatives antérieures d’organiser les communales et les régionales en faisant fi de la situation sécuritaire générale du pays et des engagements pris par ce même Gouvernement dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger’’. Manifestement, le Bélier en chef a des préoccupations qui ne sont pas celles de la nation malienne. Parce qu’il reconnaît que le dernier « la 6e session du Comité de suivi de l’accord (CSA) s’était tenu dans des conditions extrêmement difficiles. Cela s’était quasiment terminé par des ultimatums qui avaient été posés par les responsables des groupes armés au gouvernement ». Comment peut-il raisonnablement parler de mesurettes par rapport à l’ordre du jour de la réunion du 12 avril 2016 ?
D’autre part, Tiébilé devrait savoir que les Maliens ne lui donneront pas le quitus d’une falsification éhontée de l’histoire. Tout le monde sait que, dans ce pays, les élections se sont tenues dans des conditions sécuritaires plus difficiles que ce que nous connaissons en ce moment. Tout le monde sait que dans ce pays des candidats ont été élus avec moins de 10 suffrages exprimés. Tout le monde sait que l’élection présidentielle de 2013, dont Tiébilé, prenant prétexte de la situation sécuritaire pour s’y retirer, s’est tenue sur la base d’un Accord préliminaire que lui Tiébilé a négocié à Ouaga. Maintenant qu’il est de ceux qui étaient considérés comme les obstacles à la tenue des élections (les groupes armés), le Bélier en chef ameute l’enclos pour pomper l’air à tout le monde. Quand on est mis en minorité, il faut accepter la décision prise ; parce que jusqu’à preuve du contraire, la démocratie, c’est le choix de la majorité qui s’applique. Et c’était le cas, au grand dam du PARENA et de l’Opposition. Ce n’est pas parce qu’on a été mis en minorité qu’il n’y a pas de concertations sérieuses. Le sérieux, c’est de reconnaître la loi de la majorité.
« Nous lui avons sans cesse dit de créer les conditions de réformes institutionnelles, constitutionnelles. Faisons en sorte que notre constitution soit adaptée à l’accord ». Vous reconnaissez par là que toutes les réformes à entreprendre doivent l’être dans la perspective de la mise en œuvre de l’Accord. Il est vrai que la Constitution est la loi fondamentale ; celle qui est au-dessus de toutes les lois. Mais vous reconnaissez par cette déclaration que l’Accord pour la paix et la réconciliation bénéficie d’une primauté dans le contexte qui est le nôtre. Pourtant, quand le Gouvernement a voulu réformer le Code des collectivités pour permettre, entre autres, la mise en place des autorités intérimaires, principal point d’achoppement lors du dernier CSA de l’accord, l’Opposition a crié à la violation de la Constitution. Elle a poussé le radicalisme au point de saisir la Cour constitutionnelle pour se prononcer sur la constitutionnalité de la loi portant Code des collectivités territoriales. Une loi dont le vote avait été boycotté par l’ensemble des députés de l’Opposition. Il est dès lors permis de conclure que l’Opposition a boycotté le vote de la loi, tout juste pour mettre le régime en difficulté ; s’opposer pour s’opposer. Le peuple, qui n’est pas constitué que de moutons de Panurge, jugera de l’inconséquence de l’Opposition qui est à présent obligée de s’enfoncer dans sa logique de sape. C’est cela l’Opposition démocratique et républicaine sous nos tropiques.
« Si le gouvernement qui excelle dans l’immobilisme n’avait pas traîné les pieds, ces réformes auraient eu lieu et l’opposition n’aurait pas soutenu que les autorités intérimaires ne sont pas conformes à la constitution ». Donc, c’est par pure puérilité que l’Opposition dite républicaine et démocratique a saisi une aussi haute et respectable institution, comme la Cour constitutionnelle, pour examiner la constitutionnalité de la loi instituant les autorités intérimaires. Et dire que ces gens de l’Opposition ont eu à gérer le pays pendant au moins 20 ans ! C’est le comble !
« Un an après sa signature, au-delà de l’enlisement et de l’immobilisme, le Mali est dans une situation quasi inextricable ». À cette affirmation fantaisiste, il convient d’opposer le bilan de la Médiation, un an après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, qui note d’importants réalisés par le Gouvernement de notre pays. Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, de la République algérienne démocratique et populaire, Ramtane Lamamra, Chef de file de la médiation internationale, dans une interview accordée, à l’Agence algérienne de presse (APS), déclare : Je peux illustrer cette dynamique par des acquis significatifs du processus sur différents plans qui méritent d’être relevés avec satisfaction.
Au titre des réformes politiques et institutionnelles initiées dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord, il convient de noter :
-la mise en place en place et l’installation des Agences de Développement Régional (ADR),
-la nomination et l’installation des gouverneurs des deux régions nouvellement créées, Taoudénit et Ménaka,
-l’adoption en cours par l’Assemblée nationale malienne des projets de textes relatifs aux autorités intérimaires, conformément aux dispositions y afférentes de l’Accord,
-la validation par la Cour constitutionnelle de la loi relative aux autorités intérimaires contribuera à faciliter la mise en place des autorités intérimaires et à favoriser l’avancement du processus de mise en œuvre de l’Accord,
-l’amorce de la révision constitutionnelle, à travers l’élaboration de projets de décrets destinés à prendre en charge les dispositions de l’Accord relatives à la création de la deuxième chambre du parlement.
Des avancées notables ont été également enregistrées en matière de défense et de sécurité ; sur ce plan, il y a lieu de mentionner, tout particulièrement :
-la création du cadre institutionnel de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et la nomination d’un commissaire à la RSS,
-la création de la Commission Nationale Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (CN-DDR) et de la Commission d’Intégration (CI),
-l’identification des 24 sites à viabiliser par la MINUSMA pour le cantonnement des combattants et le début de réalisation de trois sites à Likrakar, Fafa et Inegar, ainsi que l’accord pour la construction de cinq autres sites,
-la réalisation de la première patrouille mixte (Forces armées Maliennes, Plateforme et CMA), formule susceptible d’évoluer, selon le vœu des parties elles-mêmes, vers des ‘‘unités mixtes ‘‘.
Dans le domaine du développement économique, social et culturel, des progrès appréciables sont à relever, notamment :
-la poursuite des actions de développement sur le terrain là où les conditions de sécurité le permettent, à travers des projets et programmes sectoriels,
-l’organisation de la Conférence de Paris, le 22 octobre 2015, pour la mobilisation des fonds nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord (des annonces de contribution ont été faites pour un montant de 3,2 milliards d’euros)
-la réalisation de la Mission d’Évaluation Conjointe (MIEC) sur le Nord du Mali dont le rapport final vient d’être communiqué aux parties maliennes,
-l’élaboration de la Stratégie Spécifique de Développement des Régions du Nord du Mali (SSD/NM) dont la première mouture est déjà prête ; le gouvernement envisage d’organiser des missions de sa restitution sur le terrain,
-la tenue, les 24 et 25 mars 2016, d’une concertation sur le financement des infrastructures pour le désenclavement des régions du Nord du Mali, 5 projets routiers et 5 projets aéroportuaires ayant été soumis.
Sur le volet essentiel portant Justice-réconciliation nationale-questions humanitaires, des initiatives de nature à contribuer à une amélioration des conditions de vie des populations du Nord ont été prises ; il s’agit notamment de :
-la relance des services sociaux de base dans les régions du Nord du Mali a constitué l’une des priorités majeures de l’action du gouvernement du Mali, à travers, notamment, la réouverture des écoles dans certaines villes dont Kidal, le rétablissement de l’électricité à Kidal (acquisition et mise en service d’un générateur renforcé et distribution de kits solaires pour l’éclairage des centres de services sociaux),
-l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’action en faveur du retour des réfugiés et des personnes déplacées,
-le démarrage effectif des travaux de la Commission Vérité-Justice et Réconciliation (CVJR) composée de 25 membres, au lieu des 15 prévus initialement, pour améliorer le caractère inclusif de cet organe et accroître la représentation des mouvements, cet organe particulièrement important ayant porté à sa vice-présidence une militante de tout premier plan d’un Mouvement politico-militaire du Nord du Mali,
-les préparatifs de la Conférence d’Entente Nationale sont lancés et, dans ce cadre, le gouvernement a préparé un avant-projet de termes de référence et adopté un décret d’application de la Loi relative à l’indemnisation des victimes des évènements de 2012.
C’est ici le lieu de signaler, également, au titre des résultats notables que la mise en œuvre a permis d’engranger, la rencontre d’Anefis, suivie d’autres rencontres dans d’autres villes maliennes, entre les représentants du gouvernement malien et les plus hauts dirigeants politico-militaires des mouvements, qui a favorisé la mise en place d’un cadre d’échanges et de dialogue qui ont aidé à rapprocher davantage, entre elles, toutes les parties maliennes, d’une part, et la CMA et la Plateforme, d’autre part. Ce canal de communication a joué un rôle-clé dans le règlement des contentieux inter et intra-communautaires et dans le respect du silence des armes dans les régions du Nord du Mali.
« C’est totalement ahurissant. Le directeur national de la BCEAO a fait un démenti dans la presse. Je crois que cela devait couper court à ces allégations sans fondement ». Désolé, mais il ne faut pas faire dire au Directeur de BCEAO Mali, ce qu’il n’a pas dit. Il a parlé, au nom de son institution, au Mali. Mais, il n’a jamais dit que Soumy était blanc comme neige. Et tout le monde sait que la BCEAO ne se résume pas à la BCEAO Mali. Alors, arrêtez la mystification en attendant que le principal concerné puisse donner des explications digestes sur ce qui s’est réellement passé autour de ce transfert et qu’il nous livre, de façon exhaustive, la liste des forages réalisés. Combien de forages ? Quels sont les noms des villages où ils ont été réalisés ? Combien de forages réalisés par village ? Combien a coûté l’opération et quelle est l’enveloppe qui y était destinée ?
Source: info-matin