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Interview exclusive du président du RPM, BOULKASSOUM HAIDARA «Tréta et IBK, c’est l’arbre et son écorse»

«Nous soutenons IBK et renouvelons nos félicitations au Premier ministre» Suite au départ du Dr Bocari Tréta du gouvernement, il y a eu beaucoup de commentaires faisant allusion à une rupture entre le Président de la République et son parti, le RPM. Après les réactions de plusieurs personnalités influentes du parti au pouvoir, c’est son président, Dr Boulkhassoum Haïdara, qui nous a accordé une interview exclusive.

Boulkassoum Haidara parti rpm

Le Prétoire: Comment se porte aujourd’hui  le RPM, quand on sait qu’il y a des sections parallèles un peu partout ?               

Le RPM se porte bien. Il n’a pas de problème majeur. Au sein de tous les partis au pouvoir, il est tout à fait normal qu’il y ait des mouvements. Ce, au regard de l’affluence des adhésions. Ce qui amène souvent des querelles de positionnement. Mais ce n’est pas un conflit majeur dans la mesure où nous sommes en train de solutionner les problèmes  de ces sections parallèles. Avant les élections communales et régionnales, nous allons transcender ces questions.

Peut-on savoir comment le parti a accueilli le limogeage du Dr Bocari Tréra, ex n°2 du gouvernement et non moins Secrétaire général du RPM ?

Pour moi, c’est un non évènement.  Car Tréta est un cadre en mission. Le Chef de l’Etat lui a confié une mission. Et il pense aujourd’hui qu’il pourrait  confier cette mission à une autre personne qui pourrait la conduire beaucoup mieux que Tréta, peut être. Je pense qu’un cadre en mission peut être à tout moment déplacé et il n’y a pas un problème à cela. Surtout que Tréta, depuis le régime défunt (Ndlr : Amadou Toumani Touré), avait été désigné par l’actuel  Président de la République pour être son représentant au sein du dernier gouvernement ATT en tant que ministre de l’Elevage. En plus, depuis l’avènement de l’actuel Président au pouvoir, il est membre du gouvernement. Son départ a dû faire mal à certains qui s’agitent. Surtout des gens qui n’ont pas d’expérience dans la gestion administrative d’un Etat. Car on peut enlever un cadre et l’appeler à d’autres missions. Donc, ce n’est pas un évènement. Au contraire, j’ai salué ce départ dans la mesure où ça lui permettra de venir renforcer le parti qui a plus ou moins de problèmes comme  vous l’avez vous-mêmes susmentionné. Il pourrait nous aider à faire plus de rassemblement autour de nos objectifs.

D’aucun estiment que le communiqué du RPM qui a suivi l’éjection du Dr Tréta du gouvernement est une déclaration de guerre au Président de la République. Car ledit document invite les militants à se mobiliser autour du projet du parti et non du programme présidentiel comme on a coutume de le constater. Qu’en dites-vous ?

Messieurs les journalistes, je vous invite un peu à la retenue.  Le Président Ibrahim Boubacar Keïta nous connait mieux que quiconque. On lui voue une fidélité, un amour qui frise la divinité. On a toujours soutenu ses idées et actions depuis la création du parti, le 30 juin 2001. Et cela, au regard de son expérience politique. Pour le cas Tréta, il y a un peu d’agitation. A chaud, il y a eu un communiqué que j’ai signé moi-même. Je le reconnais. J’aurais dû proposer d’attendre l’approbation du communiqué par l’ensemble du bureau politique national du parti qui devrait se réunir le dimanche. Je l’ai signé. Mais le lendemain, à la réunion du bureau politique national, j’ai présenté mes excuses pour ce manque de vigilance de ma part. Car, dès le jour de la diffusion du communiqué, j’ai reçu beaucoup d’appels de certains membres du bureau politique national qui m’ont dit qu’ils ne s’associent pas à un tel communiqué et que si désormais on fait un tel communiqué, il n’est pas exclu  qu’ils fassent un autre communiqué contraire. C’est pour dire que l’unanimité n’avait pas été acquise  autour de ce communiqué.  Heureusement, le RPM est représenté à deux niveaux. Il s’agit du RPM parti et du RPM membre de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle, dont je suis encore  le Président, qui a redressé la situation en félicitant le Premier ministre et en renouvelant son soutien indéfectible au Président de la République. On a dû rattraper. Je crois que le Président nous a compris.

Vous dites que le BPN s’est réuni le lendemain, c’est-à-dire que le communiqué n’a pas été rédigé en présence  de tous les membres du BPN. Voulez-vous nous dire dans quel contexte il a été rédigé ?

C’était une réunion de crise avec un certain nombre d’éléments  sous le coup de l’évènement qui ont, à chaud, rédigé un communiqué de presse que j’ai signé moi-même. Je le dis et je l’assume. Mais j’ai reconnu à la réunion du bureau politique national que c’était un manque de vigilance de ma part. Et que cela  arrive à tout le monde.

En votre qualité de président du RPM, pouvez-vous dire que le Président IBK peut toujours compter sur le soutien de son parti, le  RPM ?

Le Président de la République le sait très bien qu’il peut compter sur le Rassemblement pour le Mali (RPM). Il a le soutien indéfectible de plus de 99% des militants du RPM. Je tiens aussi à préciser que s’il place sa confiance en un homme comme le Premier ministre Modibo Keïta, je crois que ce dernier a également le soutien du RPM. C’est pourquoi, nous profitons de cette tribune pour renouveler nos vives félicitations au Premier ministre pour tout le travail qu’il a abattu dans le cadre du redressement du pays. Il peut compter sur notre soutien ainsi que celui de l’ensemble des partis politiques de la majorité présidentielle.

Vous parlez du soutien de plus de 99% des militants du RPM au Chef de l’Etat. Est-ce à dire qu’il y a toujours une petite frange du parti qui ne le soutient pas ?

Quelle que soit la situation, c’est possible qu’il n’y ait pas d’unanimité. Mais cela ne vient même pas du côté de Tréta qui a compris en tant que cadre en mission que ce qui lui est arrivé n’est que l’émanation de la volonté de Dieu. Et qu’il demeure au service de la nation. Pour moi, Tréta et Ibrahim Boubacar Keïta, c’est l’arbre et son écorse (rire). C’est vrai qu’il y a aujourd’hui une divergence de vue entre les deux hommes.  Si  Tréta  parvient à se comporter comme on le souhaite et qu’il s’occupe de son parti, je suis persuadé que les deux hommes vont se rejoindre tôt ou tard.

Le congrès que vous envisagez de tenir en mars 2016 pourra-t-il vous aider dans  votre engagement à soutenir les actions du Président de la République et du Premier ministre ?

Il faut absolument qu’il y ait une cohésion au sein du parti. Jusqu’à preuve de contraire, c’est le Président Ibrahim Boubacar Keïta qui est le président sortant du Rassemblement pour le Mali. Quelle que soit l’orientation politique que nous comptons prendre dans le cadre de  l’organisation de notre congrès, nous avons le devoir de le consulter afin d’avoir son avis sur l’avenir du parti. Nous sommes en train de préparer ces consultations afin d’organiser le congrès à la hauteur des attentes de tous les militants et même des anciens militants, dont Ibrahim Boubacar Keïta.

Le 27 décembre 2015, vous avez tenu une conférence nationale extraordinaire à l’issue de laquelle vous avez recommandé la tenue du congrès au plus tard en fin mars 2016. A la lumière de vos propos, est-ce à dire que jusqu’à présent aucune date n’est retenue ?

Nous n’avons pas encore fixé de date pour ce congrès. Mais il serait souhaitable qu’il se tienne conformément aux dispositions statutaires du parti. Comme je viens de vous le dire, le mois de mars est retenu. Il s’agit de savoir quel est le processus qu’il faut mettre en évidence  pour qu’il puisse être concrétisé dans le délai prévu.

Selon certaines indiscrétions, le RPM aurait signé le communiqué de la CMP félicitant le Premier ministre sous la pression de certains partis politiques. Que faut-il en retenir ?

J’appelle cela des rumeurs. Car  comme je viens de le dire, c’est moi le président de la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle. Nous avons tenu la réunion et rédigé le communiqué dans lequel nous félicitons le Premier ministre et renouvelons  notre soutien au Président de la République et à l’action gouvernementale. Nous l’avons fait en commun accord, sans aucune pression de qui que ce soit. C’est moi qui l’ai signé avant de me déplacer personnellement pour  déposer le communiqué à la direction de l’Ortm pour diffusion.

Avez-vous un appel à lancer aux militants et militantes du RPM ?

 

Nous demandons aux militants de s’organiser, de se mobiliser pour réaliser la cohésion au sein du parti. Egalement, de tout mettre en œuvre pour qu’on ait un parti digne d’un parti au pouvoir. Pour ce  faire, il faut mettre fin aux indisciplines comme cela existe au niveau de  toutes les formations politiques, aux querelles inutiles de positionnement.  Que les cadres du parti en mission, que ce soit au niveau électif ou nominatif,  s’impliquent davantage dans la bonne marche du parti. C’est la seule solution pour que  le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta  se reconnaisse en ce RPM. Interview réalisée par Oumar KONATE et Nouhoum DICKO

Source: Le Prétoire

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