L’Honorable Abdine Koumaré est l’un des députés élus du parti Rassemblement pour le Mali(RPM) à Ségou. 2ème Secrétaire chargé des questions électorales du bureau politique national du parti présidentiel, il est également le Président de la Commission des Finances, de l’Economie du Plan et de la Promotion du Secteur privé de l’Assemblée Nationale. ‘’Abdine le fin stratège financier’’, comme le surnomme ses homologues députés, nous fait l’honneur de réserver à votre journal préféré une interview. Dans cette exclusivité, l’ancien Directeur de la Comatex traite des sujets qui font la Une de l’actualité nationale: la visite du président de la République à Ségou, l’état de la finance au Mali, l’insécurité grandissante, l’élection présidentielle, entre autres. Lisez plutôt !
Le Démocrate Mali : Le président de la République vient d’effectuer du 24 au 26 avril 2018 une visite à Ségou où vous êtes élu député. Que pensez-vous de cette visite intervenue à quatre mois de la présidentielle ?
IBK n’est-il pas en campagne ?
Honorable AbdineKoumaré : En réalité cette visite du 24 au 26 avril du président de la République en 4ème région à Ségou n’est qu’une visite ordinaire. Il n’est pas du tout en campagne. Il est allé surtout à Ségou pour inaugurer des réalisations. En sa qualité de Président de la République, chef de l’Etat, cela est d’autant plus normal qu’il a un chronogramme qu’il se doit de respecter. Cette visite était attendue par des Ségoviens depuis quelques mois. Tout simplement parce que la population de Ségou était pressée que Elhadji Ibrahim Boubacar vienne à Ségou, pour qu’elle puisse exprimer de vive voix ses remerciements, sa reconnaissance et son soutien par rapport aux actes qu’il a eu à poser dans tout le Mali en général et à Ségou en particulier. Cette attente était là depuis des mois. Et Dieu merci, nous avons pu effectuer cette activité du 24 au 26 avril dans les conditions les plus normales. C’est une fierté pour les Ségoviens aujourd’hui d’avoir bien accueilli le Président de la République du Mali, le Président de tous les Maliens.
A l’accueil du président de la République, la mobilisation était totale. Les gens sont sortis massivement. Il paraitrait que beaucoup d’argent ont été mobilisés pour cela. En tant qu’élu du parti présidentiel à Ségou, qu’avez-vous fait pour réussir une telle mobilisation ?
Les gens pensent à la matière que nous avons mise les bouchées doubles pour que les Ségoviens puissent sortir. On parle des sommes mobilisées. Non. Je l’ai dit quelques jours avant l’accueil du Président à Ségou, le dimanche quand j’étais interviewé par l’Ortm que Ségou n’a pas besoin d’une sollicitude quelconque par rapport à l’accueil de Ibrim, parce que Ségou est responsable. La population de Ségou sait ce que le pouvoir a fait pour sa région. On n’avait pas besoin de faire quoi que soit pour que les Ségoviens sortent. Les Ségoviens ont compris qu’ils se doivent de sortir massivement pour accueillir dignement celui qui a pu réaliser beaucoup d’infrastructures dans la région de Ségou ; et en contrepartie c’était le lieu de sortir massivement pour le remercier. J’ai l’habitude de dire que quelle que soit la durée de Ibrahim Boubacar Kéita au pouvoir, autrement dit premier et second mandat, un jour il s’en ira mais les acquis de Ségou restent.
Vous venez d’évoquer un second mandat du président IBK. Est-ce que cela sous attend que votre parti, le RPM, sollicitera prochainement sa candidature ?
Certains n’ont pas compris que l’actuel président IBK qui est toujours en activité, ne peut pas se porter candidat pour un second mandat; tout simplement parce qu’il est le président de la République. Il est en train de gérer les activités courantes. C’est nous qui devons porter sa candidature. Il n’a pas besoin de dire : « je suis candidat pour ma propre succession ». C’est plus ou moins folklorique. Mais les actes qu’il est en train de poser et tout ce qu’il a eu à faire pour ce pays, les gens le savent. Et à ce titre, le minimum qu’on puisse faire pour lui c’est de le demander de porter sa candidature pour une seconde fois. En 2013, c’est à partir du RPM que Ibrim a présenté sa candidature. Mais, il avait toute une plateforme qui lui a soutenu pour ce premier mandat qui est en train de s’achever. Pour le second mandat, c’est toujours la même chose. Le parti indiqué par rapport à sa candidature est le RPM. Au-delà du RPM, il aura toute une plateforme pour porter officiellement sa candidature et lui donner le succès comme en 2013.
Vous êtes le président de la Commission des Finances de l’hémicycle. Quel est le stade du développement économique du Mali ?
Au moment où IBK prenait le pouvoir en 2013, le Mali était dans une situation telle qu’aujourd’hui on ne pouvait pas penser qu’on pouvait arriver à ce stade de développement économique. Ce pays est venu de très loin. Si nous comparons le budget d’Etat de 2013 par rapport à celui de 2018 où il a été voté en mode programme, ce qui est une rénovation, on peut dire que le budget du Mali a été multiplié par trois. Vous allez le comprendre aisément à travers les chiffres. En 2013, le budget d’Etat était de 978 milliards. Aujourd’hui avec le budget en mode programme, nous avons un budget d’Etat de près de 2.330 milliards. Dans un pays où l’insécurité est grandissante, dans un pays qui est train de sortir d’une crise, il faut le reconnaitre que ce pays a fait un progrès inimaginable sur le plan du développement économique. Ce pouvoir est à saluer, IBK est à saluer. Souvent je le dis, quand il y a un déficit de communication le mensonge prend le dessus sur la vérité. Mais il y a un adage qui dit ‘’ le mensonge aura beau courir, le jour où la vérité se lèvera, elle va l’attraper’’. Les gens commencent à comprendre qu’en réalité que ce n’est que du bluff le fait de vilipender le nom de cet homme qui est humble.
En quoi IBK est humble ?
Rires…Je vais vous le dire. En 2002, IBK a été candidat pour la magistrature suprême. Il a été disqualifié dès le premier tour. Autrement dit, il est devenu 3ème, alors qu’en réalité il avait passé dès le 1er tour avec 52%. Vous pouviez retrouver ce résultat sur le site ‘’IRIS’’. Roland Bigot a dit ‘’ qu’en 2002 Elhadji Ibrahim Boubacar Kéita était 1er ; il n’y avait pas de 2ème tour. Il a été spolié de plus 500.000 voix pour le reléguer en 3ème position ; parce qu’on ne souhaitait pas qu’il vienne pour un second tour. IBK a accepté parce qu’il est humble. Qu’à cela ne tienne, il a resserré les rangs avec son parti, le RPM, qui avait en 2002 le plus grand nombre de députes au nombre de 46 à l’Assemblée. Mais au fil du temps, cela s’est émietté. Et en 2007 après les législatives, il ne s’est retrouvé qu’avec 11 députes. C’est ça aussi les réalités de la démocratie ; quant il s’agit de chercher son quotidien les gens sont prêts à tout. IBK a été abandonné. Mais Dieu merci, il a été humble. Il s’est présenté à la présidentielle de 2017. Il est devenu second, il n’y a pas eu de 2éme tour. Cela était normal, car il y avait plus d’une soixantaine de partis politiques qui étaient dernières le pouvoir en place. Cela n’a pas découragé IBK ; il a continué à travailler. Je suis en train de parler de cet homme en matière politique ; parce que c’est un homme de qualité. C’est un vrai responsable. Il a émergé pour avoir plus de 77% en 2013 et être le Président de tous les Maliens. IBK mérite d’être encouragé.
Le collège électoral a été convoqué. L’état-major des partis politiques est en ébullition. Chaque jour, ce sont des déclarations de candidatures. Vous avez dit au niveau du RPM que votre candidat est IBK. Qu’est-ce que vous attendez pour déclarer officiellement sa candidature? Pouvez-vous nous indiquer une date ?
Non je ne peux pas indiquer une date. On est en train de se voir pour cela. Déjà hier, il y a eu une rencontre afin de finaliser et porter la candidature de Ibrim. En prélude à sa visite à Ségou, la Fédération du RPM à Ségou dont le président est Zoumana Mory Coulibaly, avec l’appui de tous les élus de la région de Ségou, ont lancé un appel à candidature d’IBK. Chacun est en train de se peaufiner pour attendre le jour j. Le bureau politique national du RPM est en train de voir comment porter cette candidature en conclave avec tous autres partis de la majorité présidentielle. C’est vrai qu’IBK est du Rpm dont il est le président fondateur. C’est le RPM qui va certainement porter de façon intrinsèque sa candidature, mais c’est une plateforme de partis politiques, d’associations et de mouvements, qui va le soutenir pour un second mandat. Ce travail est en train de se faire. Chaque jour un mouvement de soutien à la candidature d’IBK se crée. En réalité, les Maliens ont compris qu’il ne faut pas se laisser endormir ; qu’il ne faut pas laisser passer cette chance qui est le second tour de Ibrim. Si on pouvait aller à un 3eme mandat on allait le faire mais c’est anticonstitutionnelle. IBK a contribué à stabiliser le Mali de par son âge, sa sagesse, son esprit de démocrate, de républicain et d’homme d’Etat. Il ne s’est pas préoccupé des détails. Il s’est toujours mis au-dessus de la mêlée. Les gens vont regretter IBK, le jour où il va finir avec son second mandat car je suis sûr qu’il ira pour un second mandat et il passera haut la main. Le jour où il va rendre le tablier au bout de son second mandat, les gens vont le regretter comme ils ont regretté ATT. Le Mali, c’est ça aussi. Pour le moment, on ne connait pas suffisamment la valeur de Ibrim. Il a une valeur incommensurable. Il n’est pas fou du pouvoir, mais il est fou du Mali. Pour IBK, le Mali est au-dessus de tout.
Que pensez-vous de l’insécurité grandissante qui se généralise dans le pays ?
L’insécurité, ce n’est pas propre au Mali seulement. Elle est mondiale. Elle est partout. Les pays les plus développés, les Etats –Unis, on en voit tous les jours. La France l’une des plus grandes puissances du monde, on en voit tous les jours. Comparez ces pays au Mali, il va s’en dire que nous sommes en train de travailler pour combattre le même fléau qui se trouve partout.
Avec l’état actuel du pays, beaucoup de voix s’élèvent pour dire à IBK de renoncer à briguer un second. Quelle est votre appréciation par rapport à cela ?
Je suis membre du bureau politique du RPM, 2ème Secrétaire chargé aux questions électorales. Je sais ce qu’une élection. Une élection, une voix. Le tapage qui est en train de se faire aujourd’hui ‘’ Boua ka Bla’’, ‘’ Boua ka celui, Boua ka cela’’ ; je ne sais pas où cela peut aboutir. Ce sont des élections. Pourquoi être préoccupé par la future, peut-être, candidature de Ibrim ? Parce que quelque part ils ont peur. Sinon le chien aboie, la caravane passe. Le fait de dire ‘’ Boua ka bla’’ ‘’ Boua ka Bla’’ parce qu’ils savent que ce monsieur qui a tout fait pour ce pays malgré la situation dans laquelle nous nous trouvons ; s’il se représentait c’est un ‘’coup KO’’. Donc pour ne pas aller à cela, ils sont en train d’intoxiquer et les Maliens ont commencé à comprendre. Tout ce bruit là c’est pour que Ibrahim Boubacar Kéita ne se représente pas. Lui-même, IBK, a commencé à comprendre. Il n’a pas un problème de santé physique, il n’y a pas un problème de santé mentale. Il est soutenu par la quasi-totalité de la population malienne. Ça je vous le confirme. Les réseaux sociaux, c’est un groupe d’individus ; se cacher dernière une image pour dire tout ce qu’on veut. Ce n’est pas ça la démocratie. La Démocratie, c’est poser des actes qui aboutissent à un résultat. Et IBK est en train de poser des actes qui ont abouti à des résultats. Les Maliens en sont fiers.
Vous venez de dire que vous êtes le Secrétaire chargé des questions électorales au niveau du bureau politique national du RPM. Pensez-vous que le fichier électoral est suffisamment fiable pour aboutir à des élections transparentes et crédibles ? Une crise postélectorale n’est-elle pas à craindre ?
On peut aller à des élections présidentielles transparentes et crédibles par la volonté de ce pouvoir en place. L’homme qui est en train de piloter cette opération, le Premier ministre, à la personne de SoumeylouBoubèyeMaïga, est un homme suffisamment connu dans ce pays pour son franc parler, pour sa droiture et pour son intransigeance surtout. La crise postélectorale dont on parle. Pourquoi le dire dès maintenant ? Parce qu’on veut être prédisposé par rapport à cela. Le problème des transparences, cela appartiendra aux Maliens. Le Premier ministre a suffisamment dit que le fichier électoral sera fiable. Les résultats seront des résultats crédibles et il n’y aura pas une crise postélectorale. Si tu vois qu’ils le disent, c’est parce qu’ils en savent quelques choses. Mais ceux-là qui sont prédisposés par rapport à une crise postélectorale vont s’assumer au moment venu. Chacun va s’assumer. Je suis sûr que notre pays n’aura plus besoin d’une autre crise. La crise de 2012 ne sera plus une réédition dans ce pays. Nous allons à l’essentiel, c’est-à-dire aller vers un développement horizontal du pays pour aboutir à un développement vertical.
En 2013, les Maliens ont voté par la carte Nina. Les résultats ont été acceptés de tous. Cette carte sera remplacée cette année par la carte d’électeur. Honorable, pensez-vous que cela est une bonne chose ? Une fraude généralisée n’est-elle pas à craindre ?
Le fait de remplacer la carte Nina par la carte d’électeur est une très bonne chose. Les cartes d’électeurs seront personnalisées et en dehors de l’identité, il y a l’identité graphique aussi. Autrement dit, il y a les photos. Je pense que c’est le mieux que l’on puisse faire. Je suis très sûr que ces cartes sont fiables. Il n’y aura aucune fraude. Je suis sûr que ces cartes d’électeurs seront prêtes et distribuées dans le délai. J’ai personnellement rencontré l’entreprise qui est chargée de la confection de ces cartes d’électeurs. Le timing est bon. En temps T, les électeurs auront leurs cartes. Nous irons inchalla le 29 juillet 2018 vers ces élections présidentielles qui constituent l’essentiel pour la continuité dans le développement de ce pays.
Quel dernier appel avez-vous à lancer ?
Je demande au peuple malien de faire preuve de sérénité, de responsabilité, de sagesse et de maturité. Le Mali est un pays de culture et j’en suis fier. Je vais vous donner une anecdote : Dans le feuilleton de Ckaka Zoulou au 19ème siècle, quand il a vu le cheval pour la première fois il a sursauté. Il ne savait pas ce que c’était un cheval. Mais déjà depuis le 13ème siècle en 1235, Soundjata se déplaçait à dos de cheval. C’est ça la fierté malienne, nous avons en nous une culture circulaire. Donc par rapport à tout cela, les Maliens doivent faire preuve de responsabilité, d’objectivité, d’esprit de communion et d’union pour aller à l’essentiel. L’essentiel, c’est sortir de cette crise et aller vers un développement horizontal et vertical pour aboutir à un Mali débout. On le fera inchalla.
Réalisée par A.Touré