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Interview du Général Salif Traoré au sortir de l’hémicycle ce Mercredi

Après sa séance d’interpellation à l’Assemblée nationale du Mali, le ministre de la sécurité, le Général de Division, Salif Traoré s’est prêté aux questions de notre confrère de Kassim Traoré de la radio Klédu. Un petit tour d’horizon de la sécuritaire

Interview

Vous êtes le ministre de la sécurité et de la protection civile, hier il y avait une interpellation du gouvernement. Comme le dit l’adage, vous étiez à la barre. Qu’est-ce que vous avez pu dire à nos honorables députés par rapport à la situation sécuritaire ? 

Le Ministre Salif Traoré –Merci beaucoup. J’ai commencé par reconnaitre, comme tous les maliens, que la situation sécuritaire, dans notre pays est sérieuse et dans la partie centrale, elle est même préoccupante. Nous sommes aux affaires et il s’agit de reconnaitre ce qui se passe. Parce que tant qu’on ne fait pas une analyse froide et profonde de la situation, les réponses seront difficiles à trouver. Donc ceci étant, j’ai tenu également à dire aux honorables députés ce que nous sommes en train de faire, ce que nous comptons faire dans les jours et semaines à venir et comment est-ce que nous comptons nous réorganiser avec nos partenaires de la Minusma et de Barkhane afin que notre présence soit plus visible et plus dissuasive afin de mener ces opérations de ratissage et de désarmement que tout le peuple malien attend. Il faut aller à l’union sacrée de tous pour faire face à la seule menace qui est celle du terrorisme.

Accusations, interpellations, vous avez aussi apporté des éclaircissements sur Dan Amassagou dont le récépissé a été retiré, mais aussi par rapport à l’amalgame entre communautés?

Le Ministre Salif Traoré –Exactement. J’ai tenu à être clair. Personne ne peut dire qu’il a entendu un officiel dire que telle communauté, tel individu, telle association est responsable de ce qui s’est passé. Ni à Koulongo ni à Ogossagou. Nous avons dit que nous sommes interpellés par rapport à tout ce qui se passe dans le centre. Nous avions donné un récépissé pour une association, et vu la tournure que l’association prenait, le gouvernement a décidé de retirer ce récépissé. Il ne s’agit pas de milice, nous n’avons pas cherché à gérer une milice. D’autre nous auraient accusé qu’il fallait désarmer ou dissoudre des milices. Ce n’est pas une opération de dissolution. Nous avons pris la décision de désarmer tous ceux qui ont des armes et qui ne devraient pas les avoir. Le gouvernement n’a jamais donné de récépissé à une milice armée. Nous ne soutraitons pas la sécurité des maliens.

Ogossagou qui semble être la pomme de discorde entre vous autorités et la population aurait enregistré 157 morts et 65 blessés. Aujourd’hui quel est l’état de l’enquête?

Le Ministre Salif Traoré –Le procureur antiterroriste est saisi de l’enquête. Une commission nationale est en place qu’il pilote. Donc vous comprendrez que nous, nous ne pouvons pas trop commenter cette enquête judiciaire désormais. Le procureur même a fait un premier communiqué dans lequel il est revenu là-dessus, qu’il y a au moins 5 suspects. Ils sont entre leurs mains et les enquêtes continuent. Je suis sûr que dans les jours à venir cela évoluera.

Est-ce que vous pouvez nous assurer que ce ne serait pas comme les autres enquêtes ?

Le Ministre Salif Traoré –Il ne faut pas qu’on confonde. Quand l’enquête est judiciaire, ce n’est plus à nous d’en parler ou de commenter. Une enquête judiciaire qui aboutira à un procès, c’est le seul pouvoir judiciaire qui est compétent pour commenter. Alors nous évitons de commenter les enquêtes une fois que la procédure est bouclée et qu’elle est transmise à un juge. Il faudra faire cette différence-là. Et vu l’ampleur de ce qui s’est passé, vu le fait qu’une commission nationale est mise en place, le procureur, avec toute son équipe, s’est déplacé sur le terrain et cette équipe y est encore, je pense que cette fois-ci, c’est la justice même qui va communiquer là-dessus.

La préoccupation des populations, c’est la famine qui menace beaucoup le centre, beaucoup de localités. Est-ce que l’Etat pense à une assistance sociale ?

Le Ministre Salif Traoré –C’est déjà en cours. Vous avez vu que le président, immédiatement après le massacre d’Ogossagou, a envoyé plusieurs ministres. Ils ne sont même pas allés les mains vides. Immédiatement, les premiers appuis sont arrivés. Le président de la République, une fois sur place, a fait des promesses, a donné des instructions, aussi bien aux forces de sécurité restées sur place, mais également, la reconstruction a été ordonnée et toute une équipe est à pied d’œuvre. Que ce soit à Koulongo, que ce soit à Ogossagou pour que la vie puisse reprendre dans les meilleures conditions.

Avez-vous un mot de la fin ?

Le Ministre Salif Traoré –Je crois que le mot de la fin, c’est surtout ça. Pas d’amalgame, le Mali ne connait pas de conflit interethnique et intercommunautaire et nous ne voudrions surtout pas tomber dans le  piège. Aujourd’hui, j’en appelle à tous les maliens, qu’il soit directement confirmé ou pas. Ce qui se passe est une autre forme d’attaque terroriste et nous devons rester vigilants. C’est vrai que l’émotion peut apparaitre très vite quand on a des victimes, en nombre important, mais nous devons rapidement nous ressaisir et faire face à la réalité afin de couper le cycle de cette violence.

Interview réalisée par Kassim Traoré  de Klédu et transcrite par ABC du Figaro

Source: Figaro Du Mali

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