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Interdiction du carburant toxique : Bamako traine encore les pieds

Alors que quatre pays d’Afrique de l’Ouest s’engagent à bannir le carburant toxique, le Mali est loin d’être préoccupé par la question. “Dirty Diesel” continue à être vendu sur le marché.

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Après le Ghana, il y a un mois, quatre pays d’Afrique de l’Ouest promettent à leur tour d’interdire le carburant toxique. Il s’agit du Nigeria, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo. A l’occasion d’une réunion organisée jeudi dernier à Abuja par le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), ils se sont engagés à limiter drastiquement la teneur en soufre autorisée pour les carburants importés dès juillet 2017. Cette décision intervient quelques mois après la publication d’un rapport explosif de l’ONG Suisse Public Eye, baptisé “Dirty Diesel”.

En septembre dernier, l’ONG Public Eye jetait un véritable pavé dans la mare. Dans son rapport “Dirty Diesel”, on apprenait que des négociants suisses déversaient sur le marché africain des carburants très nocifs, contenant jusqu’à 400 fois plus de soufre que ce que prévoient les normes européennes. Et ce, paradoxalement, en toute légalité du fait de la faiblesse des législations sur le continent.

Pour Gian-Valentino Viredaz, l’un des auteurs de ce rapport, de voir quatre pays d’Afrique de l’Ouest promettre ensemble de lutter contre ces pratiques est une très bonne nouvelle.

“L’engagement qui a été pris par le Nigeria, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, c’est de réduire de 60 fois la teneur en soufre des carburants importés dans le pays : de passer d’une teneur en soufre autorisée de 3000 parties par million à plus que 50 parties par million, et ceci dès juillet 2017, explique-t-il. Alors maintenant, nous nous souhaitons véritablement voir ces différents Etats passer de la parole aux actes”.

Silence radio au Mali

Cela signifie modifier les législations nationales et aussi négocier avec les fournisseurs pour les convaincre d’abaisser leurs marges et ne pas répercuter ces nouvelles normes sur le prix à la pompe.

Quant aux pays comme la Côte d’Ivoire, qui disposent également de leurs propres raffineries, ils se sont donné un délai trois ans pour moderniser les infrastructures et être capables de produire elles aussi du carburant de meilleure qualité.

Au Mali, c’est la société Oryx qui a été indexée par le rapport. Malheureusement aucune sanction des autorités compétentes en son encontre n’a été prononcée. Pis, le directeur général de l’Office national des produits pétroliers (Onap), Zoumana Mory Coulibaly est apparu à la télé pour justifier la bonne qualité du produit qui, selon lui, suit un contrôle rigoureux avant d’être livré sur le marché.

L’écrasante majorité de la société civile, notamment les organisations, était restée de marbre face à la question. Et celle qui avait porté un jugement et des inquiétudes n’avait jamais été entendue par le gouvernement.

A. M. C. avec RFI 

 Source : L’Indicateur du Renouveau

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