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Intégration financière Zone franc : UN POTENTIEL A EXPLOITER

Elle se traduira par la création d’une plateforme unique à partir des places financières d’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale. Ce qui facilitera la mobilisation des ressources internes pour financer les activités économiques

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La réunion des ministres des Finances de la Zone Franc, tenue à Bamako en avril dernier, a fait le point de la situation de l’intégration financière dans la Zone. Il ressort des analyses que les marchés obligataires et boursiers d’Afrique sub-saharienne (en dehors de l’Afrique du Sud) sont peu développés contrairement aux marchés financiers émergents dont la taille dépasse souvent 40% du PIB. En effet, nos marchés se caractérisent par leur manque de profondeur, de liquidité et de taille critique ainsi que par les insuffisances en matière d’infrastructures. Ce qui réduit leur attractivité auprès des investisseurs potentiels. Dès lors, l’élargissement de leur taille et l’exploitation d’économies d’échelle, offre de nombreux atouts en matière d’approfondissement de l’intégration.
L’étude relative à l’évaluation des gains attendus de l’intégration économique régionale (FERDI, septembre 2012) en Zone Franc, a montré que des potentialités importantes existent particulièrement en matière d’intégration monétaire et financière. Elle indique que le développement financier dans I’UEMOA et la CEMAC reste faible, malgré l’existence d’institutions régionales et de règlementations communes. Aussi, le renforcement de l’intégration financière nécessite l’élaboration d’une stratégie à long terme devant aboutir à une plateforme d’échange unique.

Marchés financiers peu développés. Au niveau de I’UEMOA, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), en activité depuis 1998, est la seule expérience de marché financier régional intégré en Afrique. Mais cet exemple montre que la création d’un marché unique ne garantit pas tous les bénéfices liés à l’intégration. L’activité de la BRVM a cependant bénéficié du retour de la stabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire, d’où la forte progression des encours de titres les dernières années. Ainsi, l’encours de titres de dette en monnaie locale est passé de 0,5% du PIB en 2000 à environ 5% en 2010 et près de 10% au 31décembre 2014. Pourtant, le marché reste peu développé dans la mesure où la contribution du marché financier de I’UEMOA au financement des économies est encore marginale, d’autant que le marché est dominé par les émissions de titres publics (près de 80% du montant des émissions obligataires réalisées sur le marché primaire sont le fait des Trésors publics de la sous-région). Au 31décembre 2014, la capitalisation obligataire équivalait à 2,4% du PIB de I’UEMOA. Autre constat : le marché des actions de la BRVM est également peu développé, y compris par rapport à d’autres places du continent africain. La capitalisation boursière des actions cotées sur la BRVM s’est établie à 13,1% du PIB au 31décembre 2014.
Dans la CEMAC, le système financier reste largement dominé par le secteur bancaire qui détient quelque 80% des actifs financiers. L’intégration financière des marchés de capitaux continue de se heurter à l’existence de deux places boursières concurrentes et très peu actives sur les marchés primaire et secondaire : la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), installée à Libreville, au Gabon, et le Douala Stock Exchange (DSX) au Cameroun. L’apport des deux places boursières au financement de l’économie est symbolique et les opérations enregistrées sur ces marchés ont essentiellement consisté en des émissions de titres de dette. Au 31décembre 2014, la capitalisation boursière et obligataire sur le DSX représentait quelques 2,3 %du PIB du Cameroun et celle de la BVMAC équivalait à moins de 0,4% du PIB de la CEMAC.
L’intégration des marchés de capitaux est un potentiel à exploiter. Etant donné que le développement des marchés financiers joue un rôle significatif dans la mobilisation des ressources, il constitue donc un catalyseur de croissance économique. Les marchés de la Zone franc étant de taille restreinte, leur consolidation par le biais d’une plus grande intégration permettrait en particulier de renforcer la liquidité du marché en mobilisant des ressources internes pour financer les activités économiques.
L’intégration des marchés de capitaux, selon les experts, n’est pas une finalité en soi, mais doit s’inscrire dans un processus d’intégration économique plus
global.
Il s’agit pour eux de proposer une intégration par étape, passant d’abord par l’approfondissement de chaque marché sous-régional, puis la création d’interconnexions entre les places boursières de I’UEMOA et de la CEMAC avant d’envisager la création d’une plateforme unique.
Il convient de noter que malgré les avantages de l’intégration financière régionale, les initiatives dans l’ensemble de la Zone franc sont restées jusqu’à présent limitées. Cela s’explique en grande partie par la difficulté à arbitrer entre programmes nationaux, sous-régionaux et mêmes régionaux, en raison de l’appartenance à plusieurs communautés économiques régionales (UEMOA – CEDEAO en Afrique de l’Ouest, CEMAC- CEEAC en Afrique Centrale).
A terme, le rapprochement entre la BRVM et la place boursière de la CEMAC pourrait être envisagé, notamment, par le biais de l’interconnexion des systèmes de paiement CEMAC, option déjà annoncée à l’issue de la rencontre annuelle de concertation entre la BCEAO et la BEAC en novembre 2011. Mais la mise en œuvre de ce projet, au-delà d’une forte volonté politique, implique la convertibilité entre le XOF et le XAF, monnaies dont la non convertibilité génère des coûts administratifs non négligeables. Parallèlement, une plus grande intégration des marchés de capitaux de la Zone franc pourrait être atteinte par la définition d’alliances entre les deux places boursières qui assureraient des cotations croisées.

F. MAÏGA

source : L’Essor

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