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Rapport sur la compétitivité 2015 : COMMENT TRANSFORMER LES ECONOMIES AFRICAINES?

La meilleure façon de procéder consiste à asseoir une forte croissance sur des bases durables et solidaires, en augmentant la productivité dans tous les secteurs de l’économie et en créant des emplois de qualité

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Le continent africain affiche une croissance économique soutenue depuis 15 ans. Il connaît également un accroissement rapide de sa population qui porte la promesse de l’émergence d’un vaste marché de consommateurs et d’une main d’œuvre sans précédent offrant d’importantes perspectives de croissance. Mais l’Afrique reste une économie essentiellement rurale caractérisée par un vaste secteur informel et une croissance portée principalement par les ressources naturelles. Malgré des taux de croissance constamment élevés, près d’un Africain sur deux vit toujours dans l’extrême pauvreté et les inégalités de revenus sur le continent demeurent les plus élevées du monde. De plus, d’un secteur à l’autre, de l’agriculture à la transformation en passant par les services, mais les niveaux de productivité restent faibles.
C’est l’analyse qui ressort du nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale sur la compétitivité en Afrique 2015. Ce rapport fournit des profils de compétitivité détaillés pour les 40 pays du continent inclus dans le classement au titre de l’indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial. Il dépeint également le contexte particulier des pays et fait ressortir les défis uniques auxquels sont confrontées leurs différentes économies.
Selon le rapport, la meilleure façon de procéder pour l’Afrique consiste à asseoir sa forte croissance sur des bases durables et solidaires, en augmentant la productivité dans tous les secteurs de l’économie et en créant des emplois de qualité.
Bien que d’autres régions aient privilégié l’expansion du secteur manufacturier comme ressort du développement économique, l’Afrique a suivi un tout autre chemin. Alors que l’agriculture continue d’employer plus de la moitié de la population du continent, elle est lentement remplacée par un secteur des services en plein essor, qui représente plus de 50 % du PIB.
Cette évolution s’observe en grande partie dans le secteur des services marchands notamment le commerce de détail, la distribution et d’autres activités commerciales qui emploie 25 % de la population en âge de travailler. Mais il existe des possibilités d’accroître la productivité de la main-d’œuvre, aussi bien dans le secteur agricole que dans celui des services marchands où se déplace la grande majorité de la main-d’œuvre agricole.
En dépit de ses vastes terres arables, l’Afrique compte les taux de sous-alimentation les plus élevés de la planète et importe de nombreuses denrées alimentaires de base. Largement caractérisé par une production artisanale de subsistance, le secteur agricole n’a pas bénéficié de la révolution verte qui a profité à une grande partie du monde en développement. La poursuite de l’intégration des chaînes de valeur agricoles est essentielle à l’expansion de ce secteur. Le Rapport sur la compétitivité en Afrique fait valoir que les chaînes de valeur doivent inclure des liaisons non seulement vers de grandes entreprises agroalimentaires, mais également vers de petits exploitants. De plus, un système réglementaire et institutionnel solide, des dispositifs financiers appropriés et l’accroissement des dépenses consacrées à la recherche sont essentiels pour promouvoir des cultures à haut rendement. Par ailleurs, la réforme foncière sera particulièrement importante pour accroître l’accès à la terre.

Participation aux chaî-nes de valeur mondiales. L’importante croissance du secteur des services dans les économies africaines remet en question l’idée que l’on se fait traditionnellement du processus de transformation structurelle. Le rapport utilise de nouveaux chiffres du commerce pour montrer que les exportations de services sont bien plus importantes en Afrique qu’on le pensait auparavant.
À titre d’exemple, les services représentent 83 % du prix final des roses éthiopiennes aux Pays-Bas. Pourtant, ils ne constituent toujours qu’une faible portion du volume total des exportations du continent. Pour maximiser les gains qu’ils pourraient tirer de ce secteur, les pays africains doivent réduire les barrières directes au commerce des services, ainsi que les réglementations défavorables qui entravent indirectement ledit commerce. Des données récentes laissent supposer que la participation aux chaînes de valeur mondiales s’accompagne d’avantages économiques, particulièrement pour les pays en développement, où une telle participation contribue à accroître la productivité, renforcer les compétences et diversifier les exportations. Et la région participe toujours aussi peu aux chaînes de valeur mondiales tandis que les deux tiers de cette participation tiennent à sa grande richesse en ressources naturelles et s’expliquent par ses faibles niveaux d’industrialisation.
Le rapport conclut que les leviers suivants sont les plus importants pour relever les défis qui interpellent le continent : Développer l’infrastructure de transport et des TIC à travers l’augmentation des dépenses consacrées aux infrastructures rurales permettra de réduire la dépendance du continent à l’égard de l’agriculture fluviale en soutenant l’irrigation intensive, en renforçant la résilience face au changement climatique et en améliorant l’accès aux marchés pour les intrants intermédiaires et les produits agricoles. Elle va également permettre de débloquer le commerce (intra) africain et la participation aux chaînes de valeur régionales et mondiales. L’infrastructure de TIC est aussi capitale pour la fourniture de services au niveau national et d’un pays à l’autre.
Améliorer la qualité de l’enseignement constitue également un défi pour le continent. Le continent africain a certes accompli des avancées considérables dans le domaine de l’accès à l’enseignement primaire, mais les taux de scolarisation restent désespérément bas dans le secondaire. Des données empiriques montrent que la scolarisation au niveau tertiaire est un déterminant majeur des services offerts dans les pays en développement, principalement ceux qui sont axés sur les compétences et l’entrepreneuriat.
Dans le domaine commercial, la réduction des barrières commerciales est une priorité. Ainsi au-delà du piteux état de l’infrastructure physique et du niveau élevé des tarifs, on estime que 60 à 90 % des coûts du commerce sont associés à des mesures non tarifaires.
De plus, les retards et l’imprévisibilité entravent souvent la participation de la région aux chaînes de valeur mondiales, de nombreuses entreprises produisant à flux tendus et dépendant de la fiabilité des approvisionnements d’intrants intermédiaires. Entre autres mesures essentielles, on peut citer la simplification des procédures d’import-export.
Synthèse
D. DJIRE

source : L’Essor

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