Les jours passent et se ressemblent tous ou presque à l’IUG. Le DG Badra Macalou et les deux syndicats sont permanemment à couteaux tirés. Le divorce est désormais consommé. Reste à savoir si l’année universitaire qui commence pourra être sauvée.
» Le DG instrumentalise l’AEEM contre les syndicats »
Le 8 octobre dernier, le DG Macalou tenait une réunion « d’d’échange » avec les syndicats avec notamment avec à l’ordre du jour le test d’entrée 2019-2020, l’implication de l’Aeem dans le test d’entrée.
Sur le premier point, le Snesup a rappelé son désaccord par rapport à l’effectif de quelque 760 étudiants prévus et exigé que ce nombre soit porté à 900 conformément à la capacité d’accueil de l’établissement. Le DG rétorque, en substance, en ces termes: » je me demande comment on peut contester une décision de sa hiérarchie… », à savoir une décision du rectorat. Et le SG du Snesup de lui renvoyer la balle en lui demandant pourquoi lui-même ne s’est jamais exécuté quand bien même sa hiérarchie (recteur, ministre de l’Enseignement supérieur, ministre des Finances, maintenant Premier ministre) lui a interdit d’abord l’ouverture puis le maintien du compte de l’UFP (cours du soir) à Orabank.
Les hostilités étaient dès lors enclenchées. A la suite de cette entame surchauffée, le Snesup a demandé à se retirer d’autant plus que c’était « le seul point qui le concernait ». Le même jour, le comité local de l’AEEM interrompt les cours du soir de manière violente, avec injures graves à l’endroit de certains professeurs syndicalistes dont le SG Moussa Keita; lequel serait sur une liste de personnes à « éliminer », pendant que d’autres syndicalistes hostiles à l’implication des étudiants dans l’organisation du test d’entrée seraient sur une autre liste de « personnes à corriger ». C’est le DG Macalou qui est à l’origine de cette implication de l’AEEM dans l’organisation du test, devenu depuis un filon qui lui rapporte des millions en raison de 1000 F par fiche que chaque candidat doit débourser. Multipliez 1000 par dix-mille (le nombre de candidats est plus élevé) et vous aurez une idée approximative de la manne financière à laquelle l’AEEM ne veut plus renoncer pour rien au monde; d’où cette réaction violente (des auditeurs violenté parfois) de l’AEEM. Les enseignants, « preuves « à l’appui, accusent le DG d’avoir instrumentalisé l’AEEM contre eux. Les cours (du jour et du soir) sont suspendus pendant deux semaines. Le Snesup et le Snec tiennent une AG conjointe qui a décidé de la reprise des cours depuis ce lundi; et ce, malgré les propos jugés irresponsables du recteur, Pr Balla Diarra, qui n’a donné aucune garantie de sécurité des enseignants vis-à-vis de l’AEEM, estimant simplement qu’il vient d’arriver et qu’il va gérer le problème de l’AEEM petit à petit. L’AG a pris un certain nombre de mesures, notamment la non tenue des évaluations, la traduction des étudiants impliqués dans les violences en Conseil de discipline pour leur renvoi, le dépôt d’une plainte en justice contre X, la non participation du Snesup à l’l’organisation en l’état du test d’entrée, le dépôt dans les prochains jours d’un préavis de grève en rapport avec l’autonomie de l’UFP (cours du soir) et le Plan d’action 2019-2020 de l’IUG, élaboré « unilatéralement » par le DG, comme » s’il s’agissait d’un patrimoine familial », avec notamment des chapitres budgétaires doubles et confus à dessein « pour pouvoir détourner ». A propos de détournement d’ailleurs, le Snesup a déposé une plainte contre lui au niveau du Pôle économique; d’où l’on attend la réaction rapide du fameux juge Kassogué. Une situation qui pourrait ou devrait amener Macalou à rendre le tablier pour se mettre à la disposition de la justice, comme on le voit souvent dans les démocraties dignes de ce nom. Mais le DG pourrait compter sur le président de la Commission Éducation à l’Assemblée nationale, Boulkassoum Touré, qui serait un de ses protecteurs, à moins qu’il ne soit un de ses complices avec lesquels il « partagerait les fonds détournés de l’UFP, pour conserver bec et ongles son siège plus que jamais éjectable.
Le Snec: sécurité exigée
Le Snec a eu ce mercredi une séance de travail avec le DG portant sur le test d’entrée. Il est prêt à prendre part à l’inscription des candidats au test, mais pose des conditions dont la présence des forces de sécurité et l’absence de toute interaction avec l’AEEM. En somme, deux conditions à priori rejetées par l’AEEM, aussitôt informées par son « mentor et bailleur » Macalou des décisions issues de sa rencontre avec le Snec. Que va-t-il se passer maintenant? On le saura très vite.
Aux dernières nouvelles, le snec et les chefs de départements ont suspendu leur participation à cause de l’intrusion de l’AEEM instrumentalisée par le DG Macalou
A suivre dans nos prochaines parutions « la mort programmée de l’IUG et de l’7Enseignement supérieur public ».
A.D
Source: Le Point du Mali