Crée depuis 1933, l’Institut national des Arts (Ina) en tant que centre unique de formation artistique et culturel est à la recherche d’un sursaut. Ses étudiants ont organisé le mercredi 10 novembre, un sit-in dans la cour de l’établissement pour attirer les attentions sur leur situation.
Situé en plein cœur du grand marché de Bamako, l’Ina est composé de 5 disciplines : métier d’art, art plastique, art dramatique, musique et animation socioculturelle. Ses étudiants se disent dans des mauvaises conditions. La devanture de l’établissement est utilisée comme stationnement de Sotrama, de taxis et de moto taxis. À la veille des fêtes, l’Ina arrête les cours parce qu’il n’y a pas d’accès. Les salles de cours sont transformées en dépotoir et en magasins pour les commerçants. Les bâtiments sont vétustes.
En art plastique, on note l’insuffisance des matières premières. En musique, c’est l’insuffisance des instruments (traditionnels et modernes) qui est décriée. Pour ce qui concerne la section art dramatique, il y a le mauvais état des scènes, le manque total des régies lumière et son, l’ancienneté des décors et matériels de la coulisse.
En animation socioculturelle, on constate un manque de salle de pratique, d’animation radiophonique et audiovisuelle.
Ali Sankaré, le secrétaire général du comité AEEM de l’Ina explique : « nous sommes confrontés à beaucoup de problèmes. On dirait que l’État nous oublie. L’art est un élément prépondérant de la culture. Nous nous adressons au gouvernement à travers ce sit-in. Nous avons des problèmes de professeurs, de bourse. Nous avons des camarades qui n’ont aucun parent ici. Notre bourse n’est que de 35 000 F CFA par trimestre, soit 105 000 F CFA par an contrairement aux autres établissements qui reçoivent 300 000 F CFA par an. Nous étudions dans le marché. Si nous pouvons avoir un endroit pour étudier plus calmement ça nous ferait plaisir. Les cours se déroulent dans des bruits assourdissants de 8h à 20h. Au nom de tous les étudiants de l’Ina, nous sollicitons auprès de des autorités du pays, la prise en compte de notre doléance afin de remédier à cette situation qui ne permet pas l’apprentissage dans les conditions requises ».
Aboubacar Sidiki Diarra
(Stagiaire)
Mali Tribune