Le camp de Taoussa se trouve entre Bourem et Bamba, dans la région de Gao. Après Bourem, Léré, Dioura et Bamba, il s’agit du cinquième camp militaire malien attaqué par le CSP depuis la reprise des hostilités, il y a trois semaines. Le CSP a juste annoncé la prise de ce camp dans le courant de l’après-midi. Jusqu’ici, le mode opératoire a toujours été le même : une attaque rapide, une prise de contrôle du camp au cours de laquelle les rebelles récupèrent du matériel et constituent des prisonniers avant de quitter les lieux au bout de quelques heures.
Cette attaque survient alors que, à un peu moins de 100 kilomètres de là, plus au nord, l’imposant convoi de l’armée malienne qui a quitté Gao lundi matin poursuit sa route. La colonne était arrivée en fin de journée mardi à Tabricha, juste au-dessus de Tarkint.
Selon les cadres du CSP qui communiquent sur leurs actions, et d’après des observateurs indépendants qui suivent de près la situation, la nuit passée a encore été mouvementée. Les Forces armées maliennes auraient procédé à des tirs, pendant la nuit, au mortier, pour tenter de dissuader les combattants du CSP de s’approcher. Mais les rebelles affirment avoir mené une attaque au petit matin. Le CSP assure avoir fait des victimes et détruit des véhicules, sans davantage de précisions. Des informations faisant état de deux avions de l’armée malienne abattus circulent également.
Le convoi de l’armée malienne s’était remis en mouvement et circulait entre Tabricha et Tabankort, à environ 130 kilomètres au nord de Gao. Sur la route menant à Anefis et, plus loin, à Aguelhoc, Tessalit ou à Kidal, fief des groupes rebelles. L’objectif final, géographique et stratégique, de ce convoi demeure inconnu. Mardi soir, le colonel Souylemane Dembélé, porte-parole de l’armée, expliquait sur la télévision d’État ORTM que les Fama avaient « vivement repoussé » des attaques entre Gao et Anefis, la zone où circule actuellement le convoi. S’il n’a apporté aucun détail sur cette opération en cours, le colonel Dembélé l’a qualifiée de « processus d’occupation irréversible des terres maliennes ».
Les soldats maliens font face à une double menace : celle des groupes rebelles du CSP, signataires de l’accord de paix de 2015 et qui accusent l’armée d’avoir rompu cet accord. Outre la menace jihadistes matérialisée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, son acronyme arabe), lié à al-Qaïda, qui a revendiqué plusieurs attaques ces derniers jours, contre la colonne en question, mais également dans d’autres parties du territoire malien.
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