Le vendredi 5 avril 2019, des milliers de Maliens ont répondu à l’appel de  l’imam Mahamoud Dicko et le chérif de Nioro, Bouyé pour dénoncer la situation sécuritaire au Mali, la mauvaise gouvernance et réclamer  la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Dix jours après, contrairement à ses habitudes, Soumeylou Boubèye Maïga reste toujours  silencieux.

Répondant à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko et le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, des milliers de Maliens ont marché, le vendredi 5 avril 2019, pour dénoncer la situation sécuritaire, la mauvaise gouvernance et demander le départ  du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga. Devant le nombre et la détermination des marcheurs, les autorités ont décidé d’alléger l’important dispositif sécuritaire qu’elles avaient mis en place, tôt le matin pour empêcher la marche. Dix jours après cette marche, contrairement à ses habitudes, le Premier ministre  Soumeylou Boubèye Maïga n’a fait aucun commentaire, lors de ses prises de parole, sur la marche du vendredi 5 avril 2019.

Redoutable homme politique,  Soumeylou Boubèye Maïga est habitué à répondre coup pour coup à ses détracteurs. En réponse à Mahmoud Dicko et au chérif de Nioro qui avait organisé, le 10 février 2019 au stade du 26 mars, un meeting pour demander sa démission, Soumeylou Boubèye Maïga déclarait, le même jour avec un air suffisant : « Si nos adversaires étaient aussi forts, nous ne serions pas ici. Tous ceux qui s’agitent sont des gens qui ont voté et ont fait voter contre nous. Ils continuent d’agir contre nous et pensent trouver des interstices sur leur passage pour déstabiliser. Mais nous ferons face….. ».

Le 29 décembre 2018, lors de la cérémonie d’ouverture du 2ème  congrès ordinaire de son parti, l’Alliance pour la solidarité au Mali-convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP ), le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga avait indirectement répondu au président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Bocari Tréta qui l’avait, à mots couverts, accusé quelques semaines auparavant, de profiter de sa position de Premier ministre pour fragiliser leur parti au profit de sa propre formation politique : « Le chien a toujours aboyé au passage du hérisson, mais il n’a jamais pu l’attraper » avait déclaré Soumeylou Boubèye Maïga.

Mais cette fois-ci, à travers son silence, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga ne tente-t-il pas d’éviter  d’envenimer une situation qui lui est déjà défavorable?

Abdrahamane Diamouténé

Source: Le Débat