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Insécurité urbaine : le journaliste Sékou Tangara s’auto saisit.

Le Mali connait de plus en une recrudescence du banditisme à l’échelle urbaine et rurale. C’est atypique que certains citoyens,  peu ordinaires se convainquent d’opiner publiquement sur des scènes affreuses qui nous poussent forcement dans les bras de la philosophie. Pour une des rares fois, le confrère Sékou TANGARA est dans la posture d’un invité qui apporte son analyse suite à la tragédie survenue en certains lieux de la capitale. C’était sur les antennes de la radio RFM 88.5 Mhz.

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RFM : Mr Sékou Tangara Bonsoir, quelle est la délimitation entre le journaliste et le procureur puisque vous vous êtes autosaisi de cette affaire ?

 S TANGARA :

« (Sourire…..) Non la délimitation, c’est compte tenu un peu de la récurrence et de l’insistance de ces évènements, à partir d’un certain moment, on se dit bon est ce qu’on va rester dans son rôle, est ce qu’il ne faudrait pas mettre au-devant la responsabilité sociale du journaliste. C’est vrai qu’on n’est pas des entreprises, on parle souvent de la responsabilité sociale des entreprises, mais face à la dégradation de la situation, souvent on se pose un certain nombre de questions. On se dit est ce qu’on n’est pas lâche dans son rôle de journaliste puisqu’on ne parvient véritablement pas à changer les choses, raison pour laquelle, il souhaite s’autosaisir souvent c’est un peu de la dérision, on sait qu’on n’est pas procureur. »

RFM : Apparemment vous êtes en enquête parce que le journaliste c’est aussi cela, il est investigateur, bien que vous ne soyez pas juge, comment entrevoyez-vous la suite ?

S TANGARA :

« Moi j’entrevois la suite au niveau surtout de nos autorités pour qu’ils puissent tirer les enseignements de l’activité récente du pays à travers ces attaques. Descendons tout simplement au niveau de nos quartiers, on ne connait pas des jeunes frères ou des jeunes sœurs qui ne sont pas venus un jour dire qu’ils ont été agressés sur leurs Jakarta par des bandits qui ont essayé de les enlever ou de les avoir enlevées carrément. Ce sont des choses qu’on entend  très régulièrement dans nos quartiers. Et récemment au niveau de nos alimentations, des stations d’essence, il y a eu tellement de braquages, les agences Western Union n’en parlons pas. Récemment au niveau du poste de péage de Sanankoroba, au niveau d’Ecobank, on se dit trop c’est trop. La suite, on l’entrevoit à travers cette prise de conscience du gouvernement dans les prochaines heures sinon progressivement les maliens sont en train de se dire que le pays est en train de vivre une transition. À partir d’un certain moment, est ce que les gens vont se laisser déposséder aussi facilement de leur effort, des fortunes qu’ils ont mis du temps à rassembler. Et franchement, quand on écoute les maliens, il semble y avoir une transition, c’est à l’Etat de réagir parce que ces gens  sont prêts à prendre leurs responsabilités.

RFM :    Les maliens sont au bord de la rupture comme vous venez de le dire, le gouvernement, souvent, ne vient pas à leur rescousse, eux en tant que citoyens, quelles sont les mesures qu’ils doivent prendre ? 

S TANGARA :

« Les mesures qui doivent être prises, d’abord, il faut se dire que nous sommes un pays en crise avec ce qu’on connaissait dans le nord et le centre du pays. Au Mali, on doit se dire qu’on est en situation de crise. Les forces de défense et de sécurité doivent être en alerte à tout moment. Et aujourd’hui on ne comprend pas par exemple qu’au niveau des postes de contrôle routiers, c’est vrai qu’un moment on a vu leur nombre passer souvent de 4 à 6 ou à 7 mais il faudrait peut-être aller  au-delà, les doter de fusils d’assaut. Par exemple quand on a été  devant Ecobank aujourd’hui, ceux qui étaient au niveau du poste, près du monument de l’indépendance, c’est vrai ils avaient des pistolets automatiques qui ne représentaient absolument rien à la puissance de feu des bandits qui avaient des kalachnikovs. Donc c’est dire que nous sommes un pays en crise, que les forces de défense et de sécurité, partout où ils se trouvent, policiers et gendarmes, doivent être en alerte et être aptes à intervenir à tout moment. Monsieur Cissé, peut être les maliens n’ont été beaucoup choqués  par l’attaque, par le braquage. C’est intervenu quatorze, quinze secondes, qu’on ne puisse pas anticiper c’est vrai mais qu’on soit incapables de réagir, de couper l’accès aux trois ponts  parce que souvent la nuit, les noctambules sont fatigués avec ces dispositifs à l’entrée des ponts. Ce sont peu de choses qu’on pouvait voir qui rassurent les populations, qu’on lance une course poursuite, qu’il y ait un semblant de réaction comme si on les poursuivait tout cela pouvait rassurer les maliens. Mais qu’ils viennent en plein  midi attaquer, braquer et partir aussi facilement, c’est ce qui rend vraiment désespérant et ça ne donne pas confiance.  Les mesures doivent être un peu à ce niveau, qu’on se dise qu’on n’est pas un pays normal pour le moment. On est en situation de guerre, de crise, de terrorisme avec tout ce qui se passe ici et dans la sous-région, que les forces de défense et de sécurité partout où elles se trouvent, doivent etre conscientes et doivent être équipées par l’Etat en fonction. »

RFM : Merci Monsieur Tangara

SEKOU TANGARA : Merci Monsieur Cissé

Interview réalisée et transcrite par Ammi Baba Cissé   Dirpub Le Figaro du Mali

Source : Le Figaro du Mali

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