Les travaux de la conférence des cadres ressortissants du cercle de Ténenkou résidant à Bamako se sont tenu, samedi dernier, la Maison de la presse de Bamako. À l’ordre du jour de cette rencontre, la situation sécuritaire préoccupante dans le cercle. Au cours de cette rencontre, les ressortissants de la localité ont exprimé leur ras-le-bol face à cette situation sécuritaire qui ne sait guère améliorée, depuis l’éclatement de la crise de 2012, et cela en dépit de la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation dans notre pays issu du processus d’Alger. Les participants ont profité de cette rencontre pour faire l’état des lieux de tous les projets de développement en faveur des populations de la localité.
Les travaux de cette journée étaient dirigés par le Dr Témoré TIOULENTA, président de l’ADCT ; en présence de Lassine DIALLO, secrétaire général de l’ADCT ; de l’honorable Amadou CISSE dit Djadjiri, vice-président de l’ADCT ; du Colonel Abdramane CISSE et Mme Cissé Djénéba CISSE, tous membres du bureau, etc.
À l’appel du bureau exécutif de l’Association pour le développement du cercle de Ténenkou(ADCT) les ressortissants de cette localité étaient sortis massivement pour prendre part aux travaux. L’occasion était donc bonne pour les responsables de l’ADCT de partager avec tous les ressortissants les préoccupations liées à la situation sécuritaire du cercle et de fournir les informations relatives à l’état d’évolution des projets programmés au bénéfice des populations locales.
Il s’agissait également de requérir les propositions et les suggestions des ressortissants pour favoriser l’avènement d’une paix définitive dans le cercle afin que le cercle puisse faire face aux objectifs de son développement.
Le président de l’ADCT a souligné que notre pays était dans une situation d’insécurité extrême, depuis 2012. Depuis lors, les autorités de la République et les populations sont à la recherche de la paix. Pour ce faire, l’ADCT invite tous les Maliens à œuvrer pour que la paix revienne dans notre pays.
Malencontreusement, le cercle de Ténenkou est au-devant de l’actualité, depuis quelques années, à cause des nombreuses attaques contre les FAMA et les populations civiles.
C’est pourquoi la rencontre du samedi dernier devait permettre de dégager des voies et moyens pour que les ressortissants puissent accompagner les autorités dans la recherche de la paix.
A n’y a pas de doute que la contrainte majeure des populations est restée la sécurité, selon l’ADCT. Il y a eu des acquis, malgré tout, les populations sont insatisfaites du niveau de développement de leur cercle par rapport à l’ensemble national, a fait savoir les responsables de l’ADCT.
Dans la localité, a fait savoir les responsables de l’ADCT, la scolarisation n’a jamais pris de l’envol, l’enclavement est comme tel, depuis l’indépendance. « Aujourd’hui, nous pensons qu’un regard nouveau doit être porté vers ce cercle si proche, mais rendu lointain par rapport à son accessibilité », a dit le Dr Témoré TIOULENTA, président de l’ADCT. Ainsi, l’ADCT se réjouit de la pose de la première pierre du tronçon Macina Diafarabé, en estimant que les délais seront respectés. L’ADCT souhaite tout aussi que l’axe Diafarabé Ténenkou suivra.
Là où il n’y a pas d’accalmie, il n’y a pas de développement, c’est pourquoi l’ADCT invite les autorités à mobiliser tous les moyens nécessaires pour le désenclavement et l’émancipation des populations.
« Aujourd’hui, il n’y a pas des raisons pour que Ténenkou reste au moyen âge. Notre souci, c’est d’élever le niveau de développement du cercle dans un ensemble national cohérent », s’est plaint M. TIOULENTA.
À l’ouverture des travaux, le président de l’ADCT, le Dr Témoré TIOULENTA, a souligné qu’il était attendu une accalmie sur le plan sécuritaire dans notre pays après la signature de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Malheureusement, les responsables de l’ADCT regrettent de constater que cela n’a pas été le cas dans le pays de manière générale et plus particulièrement à Ténenkou.
En effet, a rappelé le Dr TIOULMENTA, depuis l’éclatement de la crise sécuritaire en janvier 2012, et la première attaque de la ville par les bandits armés enturbannés, le 2 mars 2012, le cercle de Ténenkou n’a pas connu de répit. Depuis cette date, la situation du cercle s’est caractérisée par des exactions en séries, des persécutions continues, des assassinats ciblés dont les auteurs, s’ils ont été poursuivis, n’ont jamais été appréhendés pour répondre de leurs forfaitures, de leurs crimes.
Malgré les nombreuses complaintes de l’ADCT et autres associations auprès des autorités de la République et de la communauté internationale, la situation n’a guère changé depuis et les crimes et autres forfaitures continuent de la façon la plus belle au grand dam des populations laissées souvent pour compte.
La période post signature, sera aussi marquée par la multiplication des attaques, l’intensification de la terreur sur les populations et sur les forces de défense et de sécurité nationale.
Au-delà des crimes macabres, les conséquences de la crise sécuritaire sur la vie des populations du cercle sont incommensurables. En effet, depuis 3 ans, l’activité économique, tous les secteurs confondus, est au pilori. Il en est de même pour la transhumance des animaux, activité qui rythme la vie des pasteurs peuls, relève de l’anecdote. Plus de compétition au plus beau troupeau, plus de poésie cadencée et parsemée d’allégories succulentes, plus de maisons harnachées à l’ancienne par les dames, s’est-il lamenté.
Ce qui fait croire à ses ressortissants que le cercle de Ténenkou est le plus affecté de la crise de 2012. Aujourd’hui, la situation du cercle de Ténenkou est particulière préoccupante et elle mérite un traitement à la hauteur des dangers du terrain et des souffrances des populations, ont exigé les responsables de l’ADCT.
Par ailleurs, pour la tenue des prochaines élections communales qui profilent à l’horizon, l’ADCT invite le gouvernement à prendre les dispositions idoines pour le retour effectif de l’administration dans toutes les localités.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin