Au Mali, plusieurs civils ont été tués dans la région de Gao, dimanche 8 août 2021, dans une attaque attribuée à des djihadistes. Une journée noire.
Des attaques simultanées dans les villages de Karou, Ouatagouna et Daoutegeft, dans la région de Gao, ont fait une cinquantaine de civils tués, dimanche 8 août 2021. Dans ces localités frontalières avec le Niger, des assaillants à moto ont saccagé et incendié des maisons, emporté du bétail, selon les précisions de l’Agence France-Presse (AFP).
« Les terroristes sont entrés dans les villages et ont massacré tout le monde », a déclaré à l’AFP un responsable militaire. « À Karou, 20 civils ont été massacrés. À Ouatagouna, 14 civils ont été tués, et dans le hameau de Daoutegeft, d’autres civils ont été massacrés », selon un élu local cité par AFP.
L’armée malienne n’aurait pas tardé à se rendre sur les lieux pour porter secours aux populations.
« Défaillance des institutions »
Les attaques contre les civils semblent devenir monnaie courante au Mali, voire au Sahel. L’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, a bouclé une visite de 11 jours au Mali, la semaine dernière. Dans sa déclaration de fin de mission, il met l’accès sur la situation que traversent les civils dans ce pays.
M. Tine évoquait une « défaillance des institutions de l’État », des « attaques tous azimuts contre les populations civiles » menées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM, affilié à Al-Qaïda) », l’organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS) et d’autres groupes armés. Il soulignait également les enlèvements, les viols collectifs, mais aussi les violences perpétrées par les forces de sécurité, censées protéger les civils.
Moussa Ag Acharatoumane, membre du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et du Conseil national de transition (CNT), estime que cette attaque ne serait pas la dernière, parce que « aucune disposition n’est prise » par les autorités dans ces zones d’insécurité. Sur RFI, il demande aux Etats de la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso) de prendre « leur responsabilité ».
Protéger les civils
Cette crise sécuritaire, qui déstabilise le Mali, depuis 2012, a été également au cœur des échanges entre le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, et le président nigérien Mohamed Bazoum, le vendredi dernier. Les autorités nigériennes ont exprimé leur volonté de travailler avec les autorités de la transition malienne pour « vaincre l’adversité, particulièrement le terrorisme ».
Dans son rapport « Sahel : Ce qui doit changer – Pour une nouvelle approche centrée sur les besoins des populations », publié en avril 2021, la Coalition citoyenne pour le sahel invitait les autorités sahéliennes à « inscrire la protection des civils, pas seulement la lutte contre le terrorisme, au cœur du mandat de toutes les opérations militaires » qu’elles doivent mener.
Des partis politiques ont condamné cette énième attaque perpétrée contre des civils dans le pays.
Chiencoro
Source : Sahel Tribune