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Insécurité au nord : Un véhicule du gouvernorat Tombouctou enlevé, l’équipe ORTM à bord débarquée de force !

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A quoi servent finalement les soldats français de Barkhane et de la MUNISMA au Mali, s’ils sont incapables de dissuader leurs protégés du MNLA, du HCUA et du MAA à lever la main sur la gâchette pendant la durée des négociations en cours en ce moment à Alger. Le samedi, un véhicule des forces onusiennes avec à son bord, des militaires tchadiens de la MINUSMA a sauté sur une mine à Aghel hock, faisant un mort et quatre blessés. Le dimanche, c’est l’équipe de l’ORTM Tombouctou en provenance de la commune de Dossira, située à environ 55 km de Tombouctou sur la route de Gounda, qui a été attaquée aux environs de 15 heures à la sortie d’un tournant. Selon le directeur de l’antenne régionale de l’ORTM, Adama Djimdé, que nous avons joint au téléphone, son équipe avec lui-même à sa tête, s’était rendu dans cette commune cosmopolite, où population noire et blanche vivent en parfaite harmonie, pour tourner un magazine sur la paix, la sécurité, et le vivre ensemble. Il s’agissait aussi de recueillir l’avis de la population locale sur les discussions en cours à Alger.

L’équipe est partie de Tombouctou, aux environs de 9 h 30 mn. Dès son arrivée aux environs de 10 h 30, dit-il, elle s’est immédiatement mise au travail pour finir aux environs de 14 h 15 mn. Les salamalecs d’au revoir leur ont pris une trentaine de minutes. Finalement l’équipe a pris la route du retour exactement à 14 h 32 mn. A la sortie du village, il y a un affluent du fleuve qu’ils ont traversé à bord d’un bac, qui leur a pris une quinzaine de minutes. Au sortir de celui-ci, ils avaient cru à tord que le souci était maintenant derrière sans prédire ce qu’il les attendait à seulement 800 mètres du quai de débarquement. Dans le véhicule, où l’équipe avait commencé à rigoler, grande fut leur surprise d’entendre dans le buisson des coups de sommation dans l’air, suivis de tires sur le véhicule. Selon Adama Djimdé, les mois de missions communes avec l’armée ont  créé le réflexe de protection en pareilles circonstances. Les deux occupants de devant, dont lui-même et le chauffeur Aboubacrine Alassane, se sont baissés pour laisser les balles traverser le véhicule. Les tireurs, trois jeunes touarègues, vêtus d’uniforme aux couleurs de la Garde Nationale, contraignent alors Aboubacrine à immobiliser le véhicule, une Toyota 4/4 fourgonnette, appartenant au gouvernorat de Tombouctou. Les assaillants ont fait descendre les occupants, qui étaient au nombre de cinq. Le chef d’équipe, Djimdé, le chauffeur, Aboubacrine, le cameraman, Chirfi Moulaye et un animateur, Almouser Yattara. Avant de les obliger à se mettre à plat ventre, en attendant de s’accorder sur leur  sort. Après, des discussions en langue tamashek, ils ont fini par abandonner les infortunés avec leur caméra en emportant le véhicule contenant le Niagara numérique, le trépied de la caméra et les téléphones des occupants, restés à bord. Selon Djimdé, les assaillants étaient au nombre de quatre. En plus des éléments habillés dans la tenue de la Garde nationale, il y avait un quatrième vêtu en boubou, qui conduisait une moto. Celui-ci était caché dans le bois.

Alerté par des tirs, le maire de la commune de Dossira, Aboubacar Touré, les a immédiatement rejoints pour s’enquérir de leurs nouvelles. C’est grâce au téléphone de ce dernier, qu’ils ont alerté le gouverneur de Tombouctou, le colonel-major, Mamadou Mangara, les autorités militaires (maliennes, la MUNISMA et la force Barkhane) et le directeur général de l’ORTM, Bally Idrissa Sissoko. Le Gouverneur informa à son tour le Préfet de Goundam, qui a dépêché sur les lieux un détachement de la Garde nationale, qui les a transportés à Goundam, où ils ont dormi avant de regagner, hier lundi, Tombouctou. Adama Djimdé et son équipe ont eu la vie sauve, grâce à leur sang froid, un réflexe acquis à la faveur de la série de missions communes effectuées avec l’armée et le manque de mouvement dans les environs au moment de l’opération. Selon lui, le moindre mouvement externe aurait pu leur couter la vie. Le pire, c’est que le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mahamane Baby, était dans la zone, précisément à Diré, où il devrait être rejoint par la même équipe de l’ORTM.

Cette énième attaque est loin d’être un acte isolé. Elle s’inscrit dans un plan général de déstabilisation derrière lequel, Barkhane ne serait pas innocente. On aura beau crier dans le fond du trou, notre voix est inaudible. La France, dans un gouffre financier, tenterait par tous les moyens pour remonter la pente, quid à détruire nos pays pour s’emparer de nos ressources.

Dans ce plan machiavélique, les jeunes rebelles du MNLA et du HCUA, croient tenir le bon bout. Mais, c’est une erreur que de croire que la France va faire plier le Mali et leur donner leur indépendance pour leurs beaux yeux. Non, toutes les recherches minières et pétrolières que des ingénieurs français sous le couvert de la lutte contre le terrorisme sont en train de mener en ce moment n’ont qu’un seul objectif : obtenir du Mali, l’exclusivité de leur extraction. Dans ce jeu trouble, les forces tchadiennes de la MINUSMA, stationnées à Aghel hoc deviennent des témoins gênant. Il faut les harceler par des attaques kamikazes et des mines, pour saper le moral de la troupe, qui fera pression sur sa hiérarchie, pour l’obliger à les faire replier vers le sud.

 

Mohamed A. Diakité

SOURCE: Tjikan
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