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Insécurité au Mali : Ce qu’il faut craindre de la série d’enlèvements des légitimités coutumières

Suite à l’enlèvement du chef de village de Gossi, Mohamed Maïga dit Congo, au Nord du Mali, le lundi 6 janvier 2020, le Docteur en Sociologie, Bréma Ely Dicko, a exprimé ses craintes face à ces enlèvements des légitimités coutumières. C’était le mercredi dernier sur la radio Mikado.

 

« Les enlèvements des chefs de village fragilisent le tissu social », telle est la crainte exprimée par le Professeur de Sociologie au Mali, Bréma Ely Dicko. Cette affirmation peut soulever des interrogations à première vue, pour qui sait que les enlèvements sont devenus une monnaie courante dans le nord ainsi que dans le centre du Mali depuis l’avènement de la crise sécuritaire en 2012. Seulement, les chefs de village, au même titre que les imams, etc., constituent des légitimités coutumières qui, malgré la situation sécuritaire alarmante, ont une mainmise sur la gestion au niveau local, précise Dr Dicko avant d’ajouter que « lorsqu’ils sont enlevés ou tués, le tissu social se trouverait forcément fragilisé ».

Avec la décentralisation, les chefs de village jouent un rôle primordial dans la cohésion et la stabilité au niveau local. Ces légitimités coutumières ont un rôle de médiateur au sein de leur communauté respective où ils sont appelés à intervenir lorsque des différends opposent des membres de leur communauté.

Comment expliquer alors l’enlèvement de ces hommes ? Selon le Professeur de Sociologie, spécialiste des questions migratoires, ces enlèvements surviennent lorsqu’ils refusent de coopérer avec les groupes armés. Ainsi, ils sont considérés comme des collaborateurs de l’armée ou de l’État malien.

Rappelons que l’enlèvement de Mohamed Maïga, chef de village de Gossi, n’est pas le premier cas du genre. Celui-ci intervient après celui du chef de fraction, Abouguene et du marabout Abdourahmane. Toutes ces deux personnes ont été relâchées après une semaine de séquestration.

Au rythme où on va, l’insécurité n’épargne plus personne au Mali. Il est donc tant que l’Etat malien substitue le concret aux discours creux !

Fousseni TOGOLA

Source : LE PAYS

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