Mercredi 8 janvier 2020, Mahamat Saheleh Annadif, chef de la MINUSMA, était sur la radio Mikado. À cette occasion, le représentant des Nations unies au Mali a condamné les manifestations récentes au Mali contre les forces étrangères, notamment la MINUSMA. Il les considère comme des pratiques d’instrumentalisation.
« Manipuler les populations n’est pas dans l’intérêt de la paix», affirmait Mahamat Saleh Annadif, chef de la MINUSMA, lors d’une de ses interventions sur les ondes de la radio Mikado.
Selon M. Annadif « la détermination de la Minusma est constante » et cette mission n’a aucun agenda caché. Pour justifier cela, le chef de la MINUSMA fait comprendre que la MINUSMA organise ses opérations en coordination permanente avec les autorités politiques du Mali ainsi que les forces armées et de sécurité malienne.
Saluant l’effort des autorités maliennes pour faire comprendre la place des forces étrangères au Mali, M. Saleh se prononce sur les récentes manifestations contre les forces de soutien du Mali. À l’en croire, l’explication à donner à ces bavures n’est autre qu’une « instrumentalisation » ou une « manipulation » des populations. Sans préciser ceux qui sont à l’origine de ces manipulations, le chef de la MINUSMA estime que les auteurs se reconnaitront dans ses propos. Pour lui, c’est l’œuvre « d’individus malintentionnés ».
Toutefois, dit-il, ces pratiquent entravent la recherche de la paix et de la stabilité au Mali et vont à l’encontre du mandat de la MINUSMA. Selon le chef de la mission des Nations Unies au Mali, ces pratiques « d’instrumentalisation » se profitent sûrement d’une mauvaise compréhension, par la population, de la mission réelle de la MINUSMA au Mali. À ce titre, il a annoncé la volonté de la mission de rester plus proche de la population, dorénavant, afin de leur expliquer la raison fondamentale de la présence de cette mission au Mali.
Rappelons qu’au cours de cette intervention sur la radio des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif a expliqué également la mission de l’opération Oryx présente dans le centre du Mali. À l’en croire, c’est une opération visant à empêcher l’infiltration des extrémistes parmi les populations pour les manipuler ; à aider le gouvernement à traduire en justice les présumés coupables des exactions en permettant à la division des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies d’accéder aux lieux des crimes en toute sécurité, et enfin, permettre aux unités civiles de l’Organisation des Nations unies d’aller vers les populations en vue d’aider le processus de la réconciliation.
Au lendemain, jeudi 9 janvier 2020, de cette intervention, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Housséini Amion Guindo s’est rendu à Mopti (à Bandiagara) dans le but de sensibiliser la population sur la nécessité de la présence de la MINUSMA au Mali.
ISSA DJIGUIBA
Source : LE PAYS