Plus de 3 244 417 personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle au Mali, dont 323 682 en phase d’urgence, telle est la quintessence de la revue mars 2019 du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).
Cette situation s’explique par la mauvaise campagne agricole et la crise sécuritaire qui sévit dans la partie centre de notre pays. Face à la crise sécuritaire qui risque de compromettre également la prochaine campagne agricole, l’État du Mali et ses partenaires doivent redoubler d’efforts pour venir en aide aux populations exposées à la famine.
En plus de la mauvaise pluviométrie d’une part, et les inondations d’autre part, la partie centre de notre pays est aujourd’hui exposée à une fragilité sans précédente. La menace sécuritaire a comme conséquences la détérioration de la situation humanitaire.
En effet, plusieurs régions du nord et du centre du pays sont menacées par l’insécurité alimentaire. Il ressort du dernier rapport de l’OCHA qu’il existe de nombreux défis à relever en termes de protection sociale, de cohésion, d’assistance. Ces défis ont pour noms l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dont souffrent plus de 3 millions de Maliens. Ce chiffre, faut-il, le préciser est en hausse par rapport aux ceux de novembre 2018.
Cette situation humanitaire très critique au centre du pays se caractérise par les déplacements internes, la baisse ou l’absence de production agricole, notamment dans certaines parties de la région de Mopti, où la tension sociale a atteint un niveau très inquiétant ces derniers moments.
Le rapport indique que dans la région de Mopti, à la date du 7 mars 2019, plus de 418 ménages, soit 2932 personnes se sont déplacées dans la ville de Mopti et ses environs. Ces déplacés à Mopti vile, apprend-on, viennent pour la plupart des zones de Ténenkou, Djenné, Macina et Koro tandis que ceux installés à Sévaré viennent de Bankass, Koro, Mondoro. Ils ont naturellement besoin de vivres, d’abris et de biens non alimentaires.
La faible présence de l’État dans les régions du nord et du centre en proie à l’insécurité contribue à fragiliser ces zones et à exposer les populations locales. Il urge pour l’État et ses partenaires d’engager des actions d’envergures pour venir en aide à ces populations affectées par le conflit et les violences. Ces actions doivent se traduire par des appuis humanitaires aux populations.
En plus des mesures d’assistance alimentaire, le plus important serait de chercher les voies et moyens pour faire revenir le calme au centre du pays, le plus rapidement possible. C’est à cette condition que les populations reprendront leurs activités de génératrices de revenus dominées par l’Agriculture, l’élevage et la pêche. Il est à craindre qu’une campagne agricole de plus soit perturbée par l’insécurité, au regard de la situation sécuritaire tendue au nord et une bonne partie du centre du pays.
PAR MODIBO KONE
Info-matin