Vols, trafiques de drogues, proxénétismes et souvent des meurtres, les maux qui minent la gare routière de Sogoniko et alentours sont loin d’être exhaustifs. Face à cette désolation, la société civile et les forces de l’ordre se mobilisent pour assainir ces lieux devenus de véritables nids de délégants de tout acabit. C’est dans ce cadre que l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), en collaboration l’alliance des associations de jeunes de la commune VI, a organisé, mardi dernier, une conférence-débat autour du thème : « Sécurisons la gare routière de Sogoniko ».

La conférence-débat était animée par les représentants du 7e arrondissement de police, de l’AMDH et de l’alliance des associations de jeunes de la CVI du district, en présence des syndicats des transporteurs de la gare routière de Sogoniko et des autorités traditionnelles et locales de la commune, qui formulent leurs vœux pour l’assainissement de ce lieu, dont l’impact négatif influence la sécurité des environs.
Ladite rencontre avait pour objectif d’inviter tous les acteurs évoluant au sein de la gare routière de Sogoniko à donner leur aval pour qu’ensemble, une stratégie de sortie de crise soit adoptée au plus grand soulagement des populations.
Cette activité s’inscrivait également dans le cadre de la mise en œuvre du projet ’’ Sécuriser autour des voies urbaines de la commune IV : cas de la gare routière de Sogoniko’’. Le programme en question est financé par l’Union européenne.
M. Ckeickna KONE, président de l’Alliance de l’association des jeunes, dans son allocution, a déploré l’état actuel de la gare qui est devenu, selon lui, un nid de refuge de malfaiteurs qui sévissent contre les paisibles citoyens dans leurs mouvements. Il a déploré que souvent ces bandits commettent leurs forfaits et disparaissent dans la nature sans être inquiétés.
« Le phénomène d’insécurité à la gare routière est une plaie béante qui ronge la commune VI du district de Bamako. On y rencontre divers phénomènes d’insécurité à savoir les vols, les agressions physiques, les viols, le proxénétisme ; l’escroquerie, le trafic et la consommation de drogue. Les conséquences de ces crimes ont un impact important sur la vie économique et sociale qui va au-delà du seul quartier et touchent directement ou indirectement les usagers, les populations riveraines et les populations maliennes, en général. Car, la gare routière dessert la quasi-totalité des régions du Mali », a-t-il dit, avant de remercier les partenaires techniques et financiers pour leur appui qui est venu à point nommé.
M. Brahima KONATE de l’AMDH a rappelé que ce programme vise par le moyen du dialogue, à renforcer les liens de confiance entre forces de sécurité et les communautés pour réduire l’insécurité dans cette zone cible qui traine une très mauvaise réputation. Selon lui, son association s’inscrit dans ce cadre depuis des années.
« Entre octobre 2016 et septembre 2017, nous avons réalisé neuf sessions de dialogue entre les parties prenantes. Ce travail a permis de diagnostiquer les phénomènes d’insécurité présents dans la gare routière de Sogoniko, notamment le trafic de stupéfiants et le banditisme, considérés par les acteurs des lieux comme les défis prioritaires parmi tant d’autres. Ces séances de dialogue ont également permis aux acteurs de proposer des solutions devant être opérationnalisé par les acteurs de la gare à travers des actions concrètes », s’est-t-il réjoui. Selon lui, tout cet exploit pousse par l’AMDH à rester au chevet des acteurs pour leur permettre de mettre en œuvre d’autres actions citoyennes pour la réduction de l’insécurité dans la gare et ses environs, d’où l’organisation de cette conférence-débat.
M. Adama DOUMBIA, Inspecteur délégué auprès de la gare routière, a, dans son intervention, salué l’initiative de cette conférence-débat. Il a, à cet effet, invité les participants à saisir cette opportunité, à tenir informer toujours les autorités compétentes, en temps réel des cas de banditisme et d’autres actions qui entravent la quiétude des voyageurs et autres personnes évoluant dans la gare et ses environs.
« Nous sommes là pour votre sécurité. En plus de nos efforts, nous comptons beaucoup sur la collaboration de chacun d’entre vous pour faire en sorte que notre gare routière soit un havre de paix. Si vous ne dénoncez pas, la police ne peut pas tout connaitre en même temps. Nous devons être complémentaires pour traquer les bandits et les mettre hors état de nuire », a-t-il conseillé, avant de rassurer de la détermination des forces de l’ordre à faire de la gare routière de Sogonikou un lieu apaisé.
Les débats ont porté sur l’occupation anarchique de la gare par certains vendeurs, la multiplicité des portes de la gare et surtout son envahissement par des prostituées et proxénètes. À la fin de la rencontre, des recommandations pour relever ces défis ont été formulées par les participants.

PAR CHRISTELLE KONE

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