Au moment où l’insécurité gagne du terrain à Bamako, le pouvoir semble gagner par la peur. En effet, les Maliens assistent médusés à un déploiement de dispositif sécuritaire impressionnant autour du chef de l’Etat., son domicile, le parcourt du cortège présidentiel, et le palais de Koulouba.
Jamais un président malien ne s’est autant barricadé que IBK le fait actuellement. Des véhicules bourrés de gardes (armés jusqu’aux dents) suivent le président de la République partout où il se déplace, y compris dans les lieux de décès où un tel déploiement de forces ne sied pas. Mais il semble que IBK n’est pas homme à écouter les conseils….Pendant ce temps, les citoyens maliens sont livrés à eux. « Nous nous confions notre destin à Dieu » déclare un vieux chauffeur de taxi.
Sécurité :
Sada Samaké doit démissionner
L’attentat de la «Rue Princesse » est un signal fort. Il indique la détérioration du climat sécuritaire à Bamako. Or, il y a seulement de cela deux mois, le ministre de la sécurité, le Général Sada Samaké était devant l’Assemblée nationale pour évoquer la politique sécuritaire ( ?) du régime. A l’occasion, le ministre Samaké, sans doute, pour sauver son fauteuil, a tenté de faire croire aux Maliens que le pouvoir veille sur leur sécurité.
Aujourd’hui, la triste réalité rattrape le ministre de la Sécurité. Dans cette affaire, c’est sa responsabilité première qui est engagée. Il doit alors rendre le tablier ou être démis par le chef de l’Etat. Car, de plus en plus l’incompétence de Sada à diriger le département de la Sécurité ne fait l’objet d’aucun doute.
Dans les milieux sécuritaires de la capitale, le ministre est pointé du doigt, dans la dégradation actuelle de la situation sécuritaire.
Attentat à Bamako (1) :
Revoir le système des renseignements
Si l’on était dans un Etat sérieux, le pouvoir n’allait pas prendre une minute, sans prendre des mesures et autres sanctions, après l’attentat du vendredi dernier, à l’hippodrome.
En effet, des spécialistes de la sécurité indiquent que de sérieux problèmes existent en ce moment au sein de l’ensemble du dispositif sécuritaire du pays. le premier problème se situe au niveau des renseignements. Là, l’on parle surtout de la démotivation générale à tous les niveaux (police, gendarmerie…) et des services spécialisés. Aussi, tous les efforts en matière de renseignement sont orientés sur les activités (à Bamako) d’éventuels … «ennemis du régime », notamment les opposants politiques. Or, aucun danger n’existerait à ce niveau… Aussi, il y a l’épineux problème de moyens pour anticiper certains actes terroristes. Les unités de police se plaignent de la hiérarchie, accusée de ne pas mettre les moyens nécessaires à la disposition des agents….
Attentat à Bamako (2)
L’ambassade de France alerte les Français
l’ambassadeur de la France à Bamako a adressé dès le vendredi soir un message aux ressortissants français vivants au Mali. La mission diplomatique a conseillé la « prudence » à tous les Français. Depuis l’attentat, une tension règne dans la capitale malienne où des mesures sécuritaires sont renforcées. Aussi, toutes les unités des forces de sécurité sont mobilisées pour la circonstance.
Accord d’Alger (1) :
Communication gouvernementale ou intox
Pour faire passer l’accord d’Alger au sein de la population, le gouvernement a mis en place une stratégie de communication et/ou d’intoxication…comme d’habitude.
Ainsi, trois ministres (ceux qui étaient à Alger) étaient sur le plateau de la télévision nationale, le vendredi soir, pour parler du document paraphé.
Dans cet exercice de Com, les contre vérités et autres désinformations ont été servies aux Maliens. Sans qu’aucune voix (opposée) n’ait la possibilité de s’exprimer sur cette question (l’accord) qui engage toute la nation. Mais, malgré cette campagne, l’accord d’Alger est loin de faire l’unanimité.
Accord d’Alger (2) :
Des jeunes de Kidal rejettent le document
A Kidal, des jeunes qui se disent membres du mouvement de la jeunesse de l’Azawad ont, dans une déclaration, rejeté l’accord d’Alger. Cet «accord de la honte » n’engage pas la jeunesse de l’Azawad, affirment-ils. Sans doute, manipulés, ces jeunes de Kidal indiquent qu’ils sont déterminés à « poursuivre la lutte ». Eux, au moins, parlent d’une même voix.
Minusma :
Un danois prend les commandes
L’ONU a annoncé vendredi la nomination du général danois Michael Lollesgaard pour commander les Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Il succédera au général rwandais Jean-Bosco Kazura, qui avait été nommé en juin 2013 et a terminé son mandat (mi-décembre 2014), précise un communiqué de l’ONU.
Tiebilé Dramé
« ATT est un ancien président, pas un ancien Malien »
Le président du Parena, Tiébilé Dramé, était l’invité de l’émission « Débat politique » de la radio Klédu, le jeudi dernier.
A l’occasion, Tiébilé s’est prononcé sur plusieurs sujets de l’actualité brulante, notamment l’Accord d’Alger et le retour à Bamako du Président ATT. Un retour officiellement demandé par un groupe d’associations et de mouvements.
Selon le président du Parena (parti de l’opposition) « ATT est certes ancien président de la République, mais il n’est pas un ancien malien ». Aussi, Tiébilé a estimé qu’il est tout à fait normal que le Président Touré regagne maintenant le pays…Aussi, Dramé a rappelé que lors d’un récent séjour à Dakar, il a rendu visite à ATT. Une visite qui avait fait l’objet d’un communiqué de son parti.
Tiebilé et les courtisans d’Ibk :
Lors de cette même émission, animée par notre confrère Kassim Traoré, le leader du Parena a décroché quelques flèches en direction de certains opportunistes qui n’ont guère hésité à prendre « leurs escabeaux « pour aller s’assoir à…Sébénincoro.
Individuellement ou en groupes, ces opportunistes, lors de la présidentielle, avaient déjà le flaire de la victoire de Ibrahim Boubacar Keïta.
Aujourd’hui, le peuple malien connait ceux-là qui avaient déménagé à Sébénincoro. A quelle fin ? Là aussi, c’est connu !
source : L Aube