Bamako la coquette d’antan, la ville au charme légendaire, est aujourd‘hui l’une des capitales les plus insalubres d’Afrique de l’ouest. Cette ville au passé historique est devenue un dépotoir, voire une poubelle à ciel ouvert où se côtoient moustiques, rats et autres odeurs nauséabondes. Le dépôt de transit pour ordures du grand marché de Bamako est l’illustration la plus parfaite et la plus emblématique de cette insalubrité, car ce marché est au cœur de la Capitale. Les autorités municipales ont-elles failli à leurs missions de salubrité ? Que doit faire l’Etat en pareille situation ? A qui la faute de cette insalubrité généralisée de la capitale
Il est connu de tous que Bamako a cessé d’être cette ville chic dont se vantaient les autorités de la première République. C’est pourquoi des grands foras y étaient organisée et en plus sa saine salubrité ses habitants étaient les plus hospitaliers. Mais aujourd’hui elle est une ville où les habitants sont les plus mal à l’aise et exposés à toutes sortes de maladies, et cela à cause des déchets et de l’atmosphère à la fois polluée et irrespirable. Parmi les quartiers les plus insalubres on pourrait citer entre autres Banconi, Niamakoro, Bozola, Socorodji, Lafiabougou. Mais le lieu le plus emblématique de par sa situation géographique et surtout son apport à l’économie, est sans nul doute le grand marché de Bamako. Centre par excellence des affaires, le grand marché de Bamako présente une image laide à travers ces tonnes d’ordures qui jonchent certaines rues dont celle de l’Assemblée Nationale. Les déchets sont devenus des obstacles et pour les commerçants et pour l’eau en cette période hivernale, ainsi que les clients qui ne savent plus là où mettre les pieds. La situation est devenue dramatique surtout en cette période de pluie où l’eau cherche à se frayer un chemin. Certains commerçants ont eu, en lieu et place des marchandises, de l’eau jusqu’à hauteur de quelques millimètres dans leurs boutiques, en causant souvent des dégâts matériels énormes. Si les autorités municipales sont à plaindre, l’incivisme également explique certains comportements. Des citoyens jettent leurs déchets sur la route empêchant l’eau de circuler, à cela il faut ajouter le manque de caniveaux ou le manque d’entretien d’où la responsabilité des autorités municipales.
Les autorités municipales ont-elles failli à leurs missions de salubrité ?
Il est du devoir de la Mairie de curer les caniveaux, et de vider les lieux de transit pour déchets, afin de rendre l’environnement agréable. C’est d’ailleurs pourquoi des taxes qui sont payées aux autorités municipales comme des subventions de l’Etat pour faire face aux problèmes d’insalubrité. Les Maires en général et celui de la Commune où se situe le grand marché à savoir la commune II, en particulier sont fortement interpellés pour rendre le cadre de vie de leurs populations agréable.
Que doit faire l’Etat en pareille situation ?
Si les communes n’ont pas les ressources nécessaires pour faire face au défi lié à la salubrité, il revient à l’Etat de leur voler au secours afin de le relever. Le rôle d’assistance lui sied bien en pareille circonstance. Nous savons tous qu’avec la crise multidimensionnelle que le Mali traverse et dont l’une des conséquences est l’insuffisance des ressources financières, l’Etat devient du coup le premier bailleur de fonds. Donc il est plus que nécessaire de faire face au problème de salubrité à Bamako, la capitale du Mali.
A qui la faute de cette insalubrité généralisée de la capitale ?
Sans nul doute l’Etat d’abord, dont la mission régalienne est de veiller sur tous les citoyens, de préserver leur santé, leur sécurité, bref de permettre le bien être. Ensuite les autorités municipales, qui souvent accordent beaucoup plus d’importance à leur bien-être social, au profit qu’elles peuvent tirer plus tôt que de se soucier de l’assainissement de l’environnement de leurs populations en qui elles sont redevables. Et enfin aux citoyens dont l’ignorance, associée à l’insouciance font qu’ils ne réclament rien à leurs mandants en qui ils ont voté pour être là où ils sont. En plus du contrôle citoyen des élus, les citoyens font des pratiques qui sont aux antipodes de celles qui sont autorités en zone urbaine. Des déchets jetés dans la rue où dans des caniveaux obstruant le passage de l’eau et déversant ces mêmes déchets sur des artères ou dans des concessions provoquant la diarrhée ou autres maladies dites des eaux usées comme le choléra. Donc Alte à l’incivisme.
Oumou SISSOKO
Source : L’Alternance