Le bilan définitif de l’attaque, à Kidal, dans le nord du Mali, mardi 7 octobre, contre un camp de la Minusma (Mission de l’ONU au Mali) fait état d’un soldat tué et deux blessés légers. Les jihadistes ont enchainé en quelques minutes des tirs de mortiers sur le sud du camp. En ville, les habitants s’inquiètent du manque de réactivité des soldats de l’ONU et de l’armée française.
Visiblement, les jihadistes avaient une cible précise, à savoir la station de stockage d’essence située au sud du camp. Le dernier obus est tombé à une centaine de mètres de ce lieu stratégique. Cette précision des frappes inquiète l’état-major de la Minusma. Pour ce doyen de Kidal, la force onusienne et l’armée française ont montré leurs limites.
« Les gens ont été effrayés parce qu’une attaque frontale, comme ça, c’est rarement arrivé. Les gens pensaient qu’on ne pouvait pas attaquer le camp de la Minusma et rester impunis. Cela montre l’impuissance des forces étrangères présentes à Kidal. Apparemment, ils ne font pas le poids, du moins ils n’ont pas réagi efficacement », a-t-il déclaré.
Autre élément d’inquiétude, les jihadistes n’ont apparemment pas de difficultés pour s’approcher de la ville. Si cette attaque fait peur, la population, victime d’une violence quasi-permanente depuis des années, vit la situation avec fatalité.
« Il est évident que ça fait frémir, ça fait peur. La violence est là. C’est une fatalité. On n’y peut rien. Le fait que les gens ont peur, c’est devenu vraiment une habitude. Il faut aussi reconnaître que les populations sont épuisées », témoigne cet autre habitant de Kidal.
Par mesure de sécurité et crainte d’une nouvelle attaque, la Minusma a interdit l’accès au camp de Kidal à tout son personnel civil.
Source: RFI