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Inondations à Missabougou : Un cauchemar après chaque grosse pluie

Un marigot qui se jette dans le fleuve Niger, dans les environs du 3è Pont à Missabougou est en train de devenir un sujet d’anxiété chez les habitants de ce quartier périphérique au point de provoquer la panique. Ce ruisseau qui passe devant le Centre de formation professionnelle de Missabougou, non loin du marché, est très souvent à l’origine des inondations dans les familles riveraines.

La situation préoccupe les habitants de la localité et personne ne peut leur reprocher de s’en inquiéter parce que chaque fois qu’il y a de fortes précipitations qui charrient des torrents, le marigot déverse sa crue dans les concessions.

Tout le monde s’accorde à dire que c’est un vrai casse-tête pour les familles riveraines qui espèrent trouver rapidement une solution à leur souci. Seydou Dao, maître-assistant à la Faculté des sciences économiques et de gestion a sa maison près du marigot. Il explique les difficultés liées aux comportements de certains voisins du quartier qui n’ont aucun scrupule à déverser leurs ordures dans le lit du marigot. Il pointe du doigt cette attitude irresponsable de certains habitants. Ceux-ci comme pour narguer les convenances parcourent 200 à 300 mètres pour y déverser leurs immondices. Ce qui obstrue le passage de l’eau et provoque les inondations qui sont assez récurrentes sur les lieux.

Pour le maître-assistant, les habitants se font des cheveux blancs pour le phénomène. Actuellement, ils ne dorment que d’un œil parce qu’ils savent que chaque pluie abondante cause des inondations qui sont très souvent appréhendées la nuit. « Si les inondations arrivent à des heures indues, notamment entre 2 et 5 heures du matin, ça provoque la panique surtout quand on a les pieds dans l’eau », relève Seydou Dao.

Pour lui, il est temps que les riverains prennent conscience de la situation et observent les précautions d’usage en évitant de jeter les ordures dans le lit du cours d’eau. Il estime que la mairie a l’obligation d’accomplir des efforts de sensibilisation avant de sévir contre les contrevenants, c’est-à-dire ceux qui déversent délibérément leurs ordures dans le marigot qui joue le rôle de collecteur.

Un autre constat déplorable est que les gens construisent dans le lit de ce cours d’eau. L’enseignant pense que ces constructions sont illicites et invite la municipalité à prendre le taureau par les cornes avant que la situation ne vire à la catastrophe. Il rappelle un dossier brûlant qui oppose les riverains à un particulier qui veut construire dans le lit du marigot. Pour l’instant son dessein est un peu contrarié, mais il n’entend pas baisser pavillon. Le cours d’eau ne résiste pas à l’érosion et risque de rendre difficilement accessible un pâté de maisons.

Ladji Sidibé est un boutiquier qui est installé à environ 70 mètres du marigot. Il a dû renoncer à son premier magasin qui était situé à moins de 50 mètres du cours d’eau à cause des inondations. Il soutient que la solution est d’aménager le marigot une bonne fois pour toutes. Aujourd’hui, il mesure toute l’importance des travaux à réaliser et n’espère pas voir ce projet aboutir facilement.

Moussa Belem est le chef des travaux au Centre de formation professionnelle (CFP) de Missabougou. Pour lui, depuis quelques années la première pluie se confond à la première inondation. Il affirme que l’eau rentre dans les magasins, ateliers et autres. «Le problème ne fait qu’empirer, ces trois dernières années», déclaré-t-il . Pour lui, le collecteur doit être aménagé jusqu’au niveau du fleuve.

Aboubacar Bréhima Coulibaly, maire délégué au centre secondaire d’état civil de Missabougou, explique que le marigot fait partie des gros travaux de sa circonscription. à l’en croire, le problème a commencé en 2009 avec la construction de l’Hôpital du Mali et les travaux du 3è Pont. Il relève que le chef de village et ses conseillers techniques ont largement débattu de certaines préoccupations avec le personnel de l’entreprise EJK.

Il a été proposé, selon lui, à EJK de modifier la dimension des tuyaux afin de laisser passer les grands déchets. Hélas l’entreprise refusa. Cet interlocuteur soutient que les tuyaux sont installés sous le goudron, donc impossible de faire quoi que ce soit. à moins que la partie soit réaménagée en fonction d’un pont ou avec deux grands tuyaux.

Il confirme également que le problème est en train de devenir une épine dans le pied des habitants. Il est plus difficile à gérer sans la participation de plusieurs départements ministériels. à ce propos, il invite les ministères de l’Agriculture, des Infrastructures et de l’équipement, de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, de la Santé et des Affaires sociales mais aussi les départements en charge de l’Habitat et des Finances à s’y impliquer pour circonscrire les risques.

À en croire le maire délégué, le curage des caniveaux se fait souvent pour éviter les inondations. L’édile fait remarquer que ceux qui construisent, illicitement dans le lit du marigot, doivent s’attendre à des sanctions. Dans la majorité des cas, ces personnes incriminées exhibent soit des permis de construire des municipalités et/ou des services compétents en la matière ou si ce n’est pas le cas, il y a eu une impunité qui est aujourd’hui préjudiciable pour tout le monde.

Fatoumata TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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