C’est un sujet auquel je pense en me rasant chaque matin et ce, depuis quelques années. Il est question des droits humains dont le respect préoccupe énormément les nations dites civilisées ou démocratiques ainsi que des Organisations de défense des droits humains. Pour être honnête avec vous, cela me met du baume au cœur quand je regarde l’activisme et les efforts multiples dont font preuve ces organisations pour dénoncer les entorses aux droits de l’Homme partout dans le monde.
Du Sahel au Donbass en Ukraine en passant par la Palestine et la Birmanie, des voix s’élèvent en chœur pour crier leur holà sur les cas avérés ou présumés d’atteintes aux droits fondamentaux de l’Homme. Ces atteintes aux droits humains sont documentées, illustrées et largement diffusées par les grands médias qui gouvernent notre monde. Cela constitue des preuves permettant non seulement de rendre justice aux victimes mais aussi d’interpeller les consciences humaines. C’est pour cela d’ailleurs que ces derniers temps, je suis, avec grand intérêt, la situation des droits humains dans le Sahel, plus précisément au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Je ne vous apprends rien en disant que ces pays sont en guerre contre des hordes de terroristes depuis plusieurs années. En effet, des islamistes radicaux, des bandits et des trafiquants de tous genres, avec parfois la complicité des populations, ont envahi ces territoires, semant la mort et la désolation sur leur passage. Dans leur funeste projet, ces criminels ont réussi à mettre en conflit ouvert certaines communautés qui s’affrontent. Comme on le sait, les différents pays concernés à travers leurs armées respectives, ne peuvent pas rester les bras croisés. Elles mènent une guerre sans merci contre les groupes armés et ce, au nom et pour les peuples burkinabè, malien et nigérien qui n’aspirent qu’à vivre en paix sur des terres qui leur reviennent de droit.
Il est impératif que les armées du Sahel évitent de donner des verges pour se faire flageller
Justement, c’est dans cette guerre que les armées républicaines des trois pays sont régulièrement accusées, par des ONG, d’atteintes aux droits humains. En feuilletant les rapports rédigés par ces organismes de défense des droits humains, je me rends compte que les faits reprochés aux armées et à leurs supplétifs, sont suffisamment graves : exécutions sommaires, pillages, bavures, violences sexuelles. Le sort des femmes et des enfants reste très dramatique. Rien que pour avoir permis de rendre publiques ces allégations d’atrocités à l’encontre des populations, moi le « fou », je pense sincèrement que ces ONG et autres OSC de défense des droits humains, méritent un verre de bière de la part de mon « barman ». Mais, et je le dis franchement, il y a quelque chose qui m’intrigue dans l’attitude de ces ONG. J’ai l’impression qu’elles dépensent plus d’énergie à dénoncer et à communiquer sur les bavures de nos armées qu’à pointer du doigt les monstruosités et autres cruautés des groupes armés terroristes (GAT). Et ça, je ne suis pas le seul à le penser. J’espère que je me fais bien comprendre. Il ne s’agit nullement pour moi, le « fou », de rejeter toute atteinte aux droits humains de la part des soldats. Je constate seulement que les condamnations, par ces mêmes ONG, des atrocités commises par les GAT, sont à peine audibles. Pendant ce temps, elles font tout un tapage médiatique autour des actions des militaires avec le risque de leur scier le moral. Il m’arrive même de penser que ce battage médiatique, relayé par une certaine opinion qui donne souvent l’impression de se réjouir des succès de l’ennemi, contribue à asseoir la base des échecs de nos armées. Le discours de certaines ONG de défense des droits humains retarde parfois des victoires de nos armées sur les terroristes si fait que je me demande pour qui elles roulent. Je n’irai pas jusqu’à dire, comme mon voisin du quartier, que les ONG sont obligées de tenir un certain discours pour justifier leur existence et les fonds qu’elles reçoivent auprès de leurs bailleurs habituels. On peut comprendre que les Etats organisés aient l’obligation de prendre des dispositions, malgré les conditions extrêmement difficiles de cette guerre asymétrique, pour protéger les populations pour qui les soldats se battent et se sacrifient. Il est donc impératif que les armées du Sahel, même s’il n’existe pas de guerre propre, évitent de donner des verges aux organisations de défense des droits humains pour se faire flageller. Cela dit, il revient aux ONG aussi de faire preuve d’équité dans les dénonciations des atteintes aux droits humains, que celles-ci soient le fait des FDS ou des GAT.
« Le Fou »
« Le Pays.bf »