L’infertilité ou stérilité est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’incapacité d’un couple à parvenir à une conception et à mener une grossesse à terme après un an de vie en couple (mariage) avec des rapports sexuels réguliers et non protégés. On estime que 48 millions de couples et 186 millions de personnes sont touchés par l’infertilité dans le monde.
Cette stérilité peut non seulement être liée à l’homme mais également à la femme ou simplement aux deux conjoints (l’époux et l’épouse). Le Dr Hamadoun Garba Cissé, gynécologue obstétricien et promoteur de la clinique «Le Lac Télé» reconnaît que c’est un vrai problème de santé publique dans notre pays parce qu’elle représente 10 à 15% des consultations gynécologiques dans nos établissements de santé. Le spécialiste précise que les causes de l’infertilité sont très nombreuses.
Chez la femme, l’infertilité représente un réel motif de consultation. à cet effet, le gynécologue explique que les premières causes sont les infections génitales bactériennes ou virales. Elles peuvent aussi être liées à des anomalies au niveau de l’appareil génital ou à des malformations. Ces anomalies sont nombreuses.
Les vagins borgnes oufermés, une absence de col ouun col sténosé, des synéchies utérines (deux faces de l’utérines qui s’accolent), des fibromes, des trompes bouchées, des obstructions tubaires, sont aussi souvent incriminés comme étant des causes d’infertilité.
Il peut y avoir aussi des dysfonctionnements hormonaux, c’est-à-dire quand la femme ne produit pas d’hormones. Hamadoun Garba Cissé indique que quand les ovaires ne produisent pas d’œstrogène ou de la progestérone, il y a un problème. Une autre cause est la dystrophie ovarienne qui se caractérise par les troubles des règles et l’hirsutisme (des poils qui poussent sur le visage des femmes). à ces causes, Dr Cissé ajoutera l’obésité.
Chez l’homme c’est surtout les anomalies de la spermatogénèse (le processus de production des spermatozoïdes). Il précise que dans ce cas de figure, les spermatozoïdes sont insuffisant en qualité, qualité et en mobilité. Ces spermatozoïdes peuvent être également absents (azoospermie). Il y a notamment l’absence de testicules ou des testicules minuscules.
Le toubib souligne que ces anomalies sont très souvent causées à l’enfant par des maladies comme les oreillons ou la bilharziose. Mais il faut noter qu’il y a également des hommes à risques comme les forgerons, les boulangers, les hommes qui se lavent tous les jours avec de l’eau chaude.
Selon le gynécologue la chaleur peut entraîner une altération des spermatozoïdes. Ce n’est pas tout. Les infections chroniques peuvententraîner une obstruction.
Pour mettre ces anomalies en évidence, il fautdes analyses adéquates. Chez la femme, la radiographie de l’hystérosalpingographie (radiographie de l’utérus etdes trompes), un bilan biologique et hormonalpermettront de détecter les anomalies. Chez l’homme, c’est le spermogramme (un examen médical au cours duquel sont analysées les différentes caractéristiques du sperme, généralement dans le cadre d’un bilan d’infertilité d’un couple et dans le suivi de la contraception masculine thermique) et spermoculture(pour voir s’il y a des infection ou germes dans le sperme).
Le gynécologue conseille d’éviter les infections sexuellement transmissibles et aussi de favoriser la planification familiale. Il insiste sur le fait de suivre les garçons afin d’éviter les oreillons et la bilharziose. Il faut bien traiter ces deux maladies. Le traitement consistera à traiter les infections responsables chez l’homme ainsi que la femme. Certaines anomalies seront également traitées médicalement mais d’autres nécessiteront une intervention chirurgicale.
«Après un an de vie commune, le fait de ne pas avoir un enfant n’est une fatalité», rassure le spécialiste. Par contre, il recommande de faire le bilan. Et ce bilan, prévient-il, ne s’adresse pas seulement à la femme. L’homme doit nécessairement le faire aussi.
Fatoumata NAPHO