La deuxième édition du Salon Keneya-Expo a ouvert ses portes ce jeudi 9 novembre 2023 à la Foire des expositions de Bamako (FEBAK) pour trois jours. Placée sous le thème central «L’industrie pharmaceutique : défis et perspectives », la cérémonie d’ouverture était présidée par le Premier ministre, le Dr Choguel Kokalla MAÏGA ; en présence du ministre de la Santé et du Développement social, Colonel Assa Badiallo TOURE ; du ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane DIALLO ; de l’ancien Premier ministre Moussa MARA ; de la Secrétaire Générale du Ministère algérien de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Mme Drifa KHOUDHIR ; du parrain de KENEYA EXPO, Aliou Badra Ouane ; des représentants des Ordres de la santé.
Plus de 28 pays participent à ce salon qui réunit l’ensemble des acteurs nationaux de la santé, avec la participation sur le plan international de plusieurs pays, notamment l’Algérie, le Maroc, l’Inde, etc.
Au cours de cette rencontre, il est attendu plus de 200 exposants qui seront présents avec leurs matériels médicaux de tous genres. Ce salon se veut un comme « un salon du donner et du recevoir».
Vu son expérience dans le domaine de la production des médicaments, l’Algérie y participe en tant que ‘’pays invité d’honneur’’.
Outre les expositions, il est également prévu des panels de haut niveau, des conférences, des communications.
Après le mot de bienvenue du maire de la commune V, Amadou OUATTARA, le président du Comité de pilotage, Ousmane COULIBALY, a indiqué que l’objectif de ce salon était de créer les meilleures conditions pour le développement du partenariat public-privé, public-public, et privé-privé.
Le but ultime étant de soutenir la volonté du gouvernement de relancer les activités de l’UMPP-SA, jadis fleuron et fierté des Maliens ; sans oublier l’émergence d’autres industries dans les domaines de la Santé.
Pour lui, cet événement s’inscrit dans le cadre du respect de la politique nationale édictée par le Président de la transition, le Colonel Assimi GOITA, à savoir : le respect de la souveraineté nationale, le respect des choix stratégiques et la défense des intérêts des Maliens.
«Aucun enfant ne doit encore pleurer la perte de ses parents par faute de moyens de s’offrir les services de santé. De même, aucun parent africain ne doit pleurer la perte de son enfant par manque des mêmes moyens», a déclaré Ousmane COULIBALY.
Selon lui, il s’agit de rendre les produits de santé et les médicaments disponibles et accessibles au bon moment, au bon endroit et à bon coût.
Cela passe inexorablement, dit-il, par l’industrialisation dans nos pays, notamment ceux du sud. Enfin, il s’agit de poser réellement le jalon d’une industrialisation réussie dans le domaine de la santé dans nos pays et dans un partenariat sud-sud, tous azimuts.
Pour sa part, le président de l’inter-ordre regroupant 5 Ordres de la Santé, Boubacar Sidiki DIABATE, a ajouté que ce salon serait une opportunité pour les professionnels de la santé de découvrir et d’acquérir beaucoup d’expériences et de connaissances. Pour lui, c’est également un cadre idéal pour mener une réflexion approfondie pour faciliter l’émergence des laboratoires de fabrication de médicaments en Afrique de l’Ouest, à l’instar des pays du Maghreb.
De son côté, la secrétaire générale du Ministère de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Mme Drifa KHOUDHIR, a exprimé la fierté de son pays d’être désigné comme invité d’honneur.
Ce rendez-vous d’envergure continental vise, selon elle, à renforcer la coopération internationale et inter-africaine en vue d’assurer la souveraineté dans le domaine de la santé et des produits pharmaceutiques.
L’expérience de la COVID-19, a-t-elle expliqué, nous a permis de connaître les insuffisances et les limites de nos systèmes de santé et la nécessité d’asseoir une production pharmaceutique locale face à un confinement industriel imposé par certains grands pays producteurs.
Grâce à son système industriel et l’engagement de ses producteurs nationaux, l’Algérie est passée de 97 établissements en 2019 à 196 aujourd’hui. Toute chose qui a permis à son pays de faire face à la pandémie avec beaucoup plus de moyens.
Il ressort de son propos que 25% des malades sont en Afrique, alors que notre continent produit 2% des médicaments et consomme plus de 80% des produits importés.
Dans son intervention, le Dr Choguel Kokalla MAIGA a souligné que la pandémie du Coronavirus avait mis en évidence l’insuffisance des capacités de l’Afrique à produire et à fournir des médicaments essentiels pour éradiquer la pandémie. A la suite de cette pandémie, l’OMS encourage les pays à investir dans les productions pharmaceutiques locales, a-t-il dit.
Il a saisi l’occasion pour rappeler que le Président de la transition venait de rouvrir l’UMPP qui était en arrêt depuis quelques moments, malgré le contexte. Pour le Premier minstre, la mise en marche de cette unité industrielle traduit la volonté du Mali d’acquérir sa souveraineté en matière de santé.
Au passage, il a invité le voisin algérien, conformément aux principes édictés par le Président de la transition, pour le transfert de la technologie en vue de booster la production locale et réduire les coûts de production.
Par Abdoulaye OUATTARA
Info Matin