La Cour d’Assises de Bamako, en son audience du 4 décembre 2018, a situé Mohamed Touré accusé d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, de détention d’armes, d’être en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs. Ayant été reconnu coupable des faits avec le bénéfice des circonstances atténuantes, il a été condamné juste à 5 ans de prison ferme.
Selon les faits dans l’Arrêt de mise en accusation et de renvoi devant la Cour d’Assises, courant décembre 2014, une équipe de patrouille de la force Barkhane croisa des combattants se réclamant du MUJAO et du Groupe Al-Mourabitoune, à bord d’une Toyota 4X4 Land Cruiser et d’une mobylette à Almoustrate, dans le Cercle de Bourem. Au cours de l’assaut, il fut saisi un arsenal d’armes de guerre composé notamment de trois fusils mitrailleurs AK 47, un lance-roquette, une mitrailleuse 14,5mm avec canon, un mortier de 82mm avec un bipied. L’assaut se solda aussi par la mort d’une dizaine de combattants. Néanmoins, Mohamed Touré et Alhousseïni Ag Aguissa ont été capturés et inculpés par la suite des chefs d’accusation contre la sécurité intérieure de l’État, pour détention illégale d’armes de guerre et de relation avec une entreprise de terroristes et d’associations de malfaiteurs.
Interpellé en possession d’une Kalachnikov, Ag Aguissa a, au cours de son interrogatoire, déclaré avoir été enlevé dans un garage avec son collègue mécanicien, courant 2012, lors de l’invasion de la ville de Gao par les Djihadistes et enrôlé de force au sein du MUJAO. En dépit de l’intensité des investigations, les circonstances de son intégration au MUJAO demeurent floues. L’inculpé ayant affirmé qu’un jour étant en brousse, son Chef Ahmed El Tilemsi leur a conduit le nommé Alhousseïni avant de déclarer qu’il ignore où et comment Alhousseïni a été pris par Ahmed Tilemsi. Ainsi, Mohamed Touré est inculpé de détention d’armes et de munitions de guerre et d’être en relation avec une entreprise de terroristes, d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat du Mali et d’association avec des malfaiteurs. Aux termes des dispositions de l’Article 6 de la Loi n°08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme au Mali, la détention d’armes et de munitions de guerre intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, constitue un acte de terrorisme. Ce qui lui a fait écoper de 5 ans de prison ferme malgré que le Ministère Public ait demandé à ce qu’il soit condamné à perpétuité. Maintenant, il reste à soustraire de temps de prison purgé déjà à la durée de condamnation actuelle.
Mohamed BELLEM
LE COMBAT