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Incidents de Gao: l’invite à ne pas faire de jeu de l’ennemi

Après la marche pacifique de Bamako à laquelle il a pris part, le Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ-Mali), à son siège, a animé un point de presse pour dégager sa position sur les incidents du mardi dernier à Gao avant d’appeler les jeunesses à la raison pour ne pas faire le jeu de certains opportunistes.

Avant tout propos, le 1er vice-président du CNJ-Mali, Souleymane Satigui SIDBE, le conférencier principal a fait observer une minute de silence à la mémoire des manifestants tués lors des événements du mardi dernier à Gao. Condamnant l’acte, le vice-président du CNJ pense que cette situation est de nature à salir l’image et le nom de l’armée nationale qui a mieux à faire que de tirer sur sa population.
Revenant sur la genèse de cette histoire, M. SIDIBE a indiqué qu’à la veille de la marche (le lundi 11 juillet), des informations des services de renseignement présageaient un risque de dérapage. En dépit de ces informations indiquant des infiltrations à la marche, les jeunes résistants ont maintenu leur initiative, sans aucune autorisation des autorités régionales, a fustigé M. SIDIBE.
« Je pense que si les jeunes de Gao se sont battus pendant de longs mois pour le retour des autorités nationales et locales, il est de leur devoir de respecter ces pouvoirs. C’est un devoir de réclamer des droits à l’État lorsqu’on estime qu’ils sont violés, mais dans la règle de l’art. Le principe ne voudrait pas qu’on réclame la légalité avec la manière illégale », a-t-il condamné l’approche des jeunes de Gao.
Pour lui, la jeunesse de Gao, au regard de la situation, doit savoir raison gardée et ne pas faire le jeu politique de certaines personnes tapies dans l’ombre en tirant les ficelles. Cette situation n’est pas de nature à calmer le jeu et à résoudre facilement les problèmes, a-t-il souligné.
« Je sais en tous cas que beaucoup de décisions de ces jeunes sont dictées ailleurs, soit par des hommes politiques, soit par des ressortissants de Gao vivant à l’étranger. Et en agissant de la sorte et en obéissant à ceux-ci, les jeunes feront plus l’affaire des ennemis de la paix que défendre l’intérêt général du peuple du Mali. Je sais aussi que parmi les manifestants, il y a certains qui plaidaient pour la création d’un État Songhoï », a déclaré M. SIDIBE.
En dépit de tout ça, a-t-il reconnu, l’armée nationale ne doit pas tirer sur sa population civile. Et c’est pourquoi, exige le vice-président, des enquêtes indépendantes et sérieuses pouvant permettre de connaitre les auteurs des tirs en vue de traduire ceux-ci devant la justice, doivent être menées.
Quant à sa position sur les autorités intérimaires, le CNJ-Mali, pour avoir mené des campagnes d’informations, d’adhésion au contenu de l’accord pour la paix, n’est pas contre ces autorités consacrées par l’accord. Il a précisé toutefois que le CNJ-Mali avait fait des réserves relatives aux membres et au mandat des autorités intérimaires qui n’ont pas été prises en compte par l’État.
Mieux vaut tard que jamais, M. SIDIBE estime que les autorités nationales peuvent encore saisir l’opportunité d’impliquer les populations dans le choix des hommes qui seront désignés pour gérer leur cité.
« S’ils amènent des hommes et des femmes qui ne sont pas légitimes, reconnus par les communautés la gestion va être très difficile. Nous demandons, à cet effet, une stratégie au gouvernement afin que les populations puissent se reconnaître dans le choix des personnes qui auront la charge des autorités intérimaires », a martelé le conférencier.
Sur le point du cantonnement dont les jeunes résistants réclament, M. SIDIBE interpelle l’État à prendre sa responsabilité face à cette situation afin que des jeunes qui ont combattu pendant des années pour la patrie ne soient ignorés dans le processus. Il pense que l’État doit prendre des mesures spécifiques pour ces jeunes en vue de prendre en compte leurs préoccupations.
« C’est injustice que des gens qui ont pris des armes contre le pays reviennent occuper des postes de responsabilités à divers niveau, que ceux qui défendaient entre temps les valeurs de la patrie soient marginalisés. Je pense que cette situation mérite d’être gérée le plus rapidement possible. Pour cela, nous demandons à l’Etat un traitement spécial pour ces jeunes », a interpellé M. SIDIBE.
Enfin, il a appelé la jeunesse de Gao à la retenue, à la sérénité et au respect des autorités locales et régionales en place.

Par Sikou BAH

 

 

Source: info-matin

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