Père, oncle des uns, frère des autres mais ami de tous, Ismael Konaté noirs a quitté ce week-end, des suites d’un mal qui l’a plus emporté qu’il ne l’a terrassé. Quoi de surprenant? Cet homme ne s’est jamais laissé abattre. Rares sont ceux parmi nous celles ou ceux qui auront pu, comme ce grand monsieur depuis peu rappelé à notre créateur, transformé l’infortune en avantage, le handicap en opportunité.
Privé de la vue par la terrible loterie d’un destin prometteur en raison des valeurs et des atouts qui ceux du défunt? D’autres s’en morfondraient. Konaté lui, s’est mis au braille qu’il maîtrisera sans peine. Mais l’objectif était d’aller au delà de la seule satisfaction personnelle. Alors naquit sous nos cieux le mouvement des non-voyants.
L’Institut des Jeunes Aveugles que dirigera le défunt sera l’arène pour ce nouveau combat. Un combat pionnier qui apportera la lumière de la connaissance à ceux qui étaient privés de la lumière du jour. Et la célébrité à certains d’entre eux comme l’iconique couple Amadou et Mariam.
Le débat sur le handicap physique venait de naître et avec lui l’interpellation des pouvoirs publics et des citoyens sur ce que doit être leur part de solidarité vis à vis d’une couche vulnérable certes mais capable de contribuer au développement national.
A condition d’être outillée. Konaté n’a jamais abdiqué. A travers la Fondation qui porte son nom comme à travers les structures de l’Etat, son plaidoyer pour la solidarité aura été permanente. Comme sa combativité, son stoïcisme face auquel le loup de Vigny lui-même passerait pour un enfant de chœur.
Débonnaire et toujours souriant, il a assumé sa part de présence. Nous apprenons de lui. A sa famille éplorée dont Me
Mamadou Ismael Konaté, le fils qui aura tout donné pour la quiétude paternelle et qui dit, sans arrogance ni honte, sa fierté pour “papa”, nous présentons nos condoléances attristées. Puisse le défunt reposer du repos que nul mieux que lui n’a mérité.
Adam Thiam
Source: Lerepublicainmali