Dans une interview accordée aux médias maliens à l’heure où le coronavirus était à nos portes, Michel Sidibé, Ministre de la Santé et des Affaires Sociales, avait, sans réserve, affirmé que l’Etat disposait des moyens appropriés pour freiner l’élan de la pandémie, une fois que celle-ci ferait son entrée sur le territoire national. Cependant, depuis plus d’une semaine que le virus a franchi nos murs, l’opinion publique malienne s’est tout de suite rendu compte du mensonge d’Etat dont elle venait, une fois encore, de se rendre victime.
Les Maliens avaient été rassurés du fait que des matériels médicaux, en qualité et en nombre, fussent en possession des services sanitaires nationaux pour riposter efficacement contre le COVID-19. Mais très tôt, l’on découvrira que tout cela n’était que du bluff avec, comme premier responsable, le Ministre Sidibé qui a donné le ton de la cacophonie mensongère.
Disponibilité suffisante de respirateurs, lits médicaux et combinaisons thérapeutiques pour les personnes infectées ; kits sanitaires et combinaisons de protection pour les agents de santé engagés dans la prise en charge des malades ; identification de sites dits « hautement équipés » où seront pris en charge les malades…, étaient entre autres, les annonces pour pleinement rassurer les Maliens jusqu’à ce que le réveil soit aujourd’hui brutal pour des citoyens désemparés.
Une semaine déjà après la découverte du premier cas de Coronavirus au Mali, les médecins, à force d’être acculés par l’insuffisance criarde de moyens de traitement et d’ autoprotection, ont fini par menacer de se retirer et abandonner la lutte si rien n’est fait pour améliorer leurs conditions matérielles de travail qui, en même temps, devrait sécuriser leurs propres vies contre d’éventuelles contaminations. Aussi, de plus en plus de Maliens se plaignent de la non-accessibilité du numéro vert (36 061) en cas d’urgence ou autres besoins de renseignements.
Que s’est-il donc réellement passé ? Michel Sidibé, connu pour son intégrité, n’aurait-il pas dû démissionner pour sauvegarder son honneur s’il veut toutefois prouver qu’il ait, lui aussi, été victime d’un saupoudrage gouvernemental qui le dépasserait ? En tous cas, à lui de jouer !
La Rédaction
Source: Le Point du Mali