Dans les négociations enclenchées suite au blocage constaté dans l’installation des autorités intérimaires de Tombouctou et de Taoudéni, les groupes armés ayant été à l’origine du report mettent de nouveaux points de revendication sur la table autour de laquelle ils discutent avec le Gouvernement malien.
La question de leur insertion sur la liste des effectifs des autorités intérimaires pour laquelle ils avaient militairement occupé la ville de Tombouctou, n’est plus leur seul cri d’alarme. Le CJA réclame désormais son intégration dans toutes les phases du processus du début jusqu’à ce jour.
Fini la célébration de la journée internationale de la Femme qui a quelque peu a eu à servir de trêve pour le trin sociopolitique de notre pays marqué par un nouveau blocage dans l’installation des autorités intérimaires de Tombouctou et de Taoudéni. Retour, donc, à l’étape des négociations entamées par les deux parties néo belligérantes sur le sujet.
Lorsque l’on annonçait, le lundi dernier, un report sine die de cette étape du processus de paix en cours, l’opinion nationale et internationale pouvait se faire l’idée d’une petite situation rapidement dénouable, ce, eu égard à la raison avancée par le Congrès pour la Justice de l’Azawad (CJA) pour justifier son opposition : le parachutage des «Représentants de ces nouvelles autorités intérimaires venus de Bamako». C’est sans compter sur la boulimie de ce mouvement membre de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et sur sa stratégie visant à appâter sa proie. Celle-ci ayant mordu à l’hameçon à elle tendu en enclenchant des négociations, le CJA a trouvé l’occasion de saler l’addition. Comme pour signifier qu’il ne voudrait aucunement être en marge du partage du gâteau-Mali, le CJA exige désormais son intégration à part entière dans tout le processus issu d’Alger. C’est dire que la CMA ne sera plus l’entité représentative qui parlera en son nom. En clair, selon nos sources citant un Responsable du CJA ayant requis l’anonymat, ce groupuscule veut disposer de sa propre voix en qualité d’un 4e interlocuteur dans les débats. Ce qui revient à dire que si la médiation internationale doit composer avec lui, elle aura dorénavant à composer avec le Gouvernement de la République du Mali, la Plateforme, la CMA et le CJA.
Devant cette nouvelle exigence de sortie par le CJA, le Gouvernement se rend à l’évidence selon laquelle les arguments sur lesquels il comptait pour débloquer la situation se sont avérés insuffisants.
En effet, la représentation de ce mouvement à des niveaux inférieurs que le régionaux, c’est-à-dire que la présence des membres du CJA dans les instances dirigeantes des cercles et des communes, n’a pas apporté le salut comme l’espérait le Gouvernement. Du coup, les décideurs de Bamako se retrouvent de nouveau avec du fil à retordre. L’option d’affrontement armé étant visiblement exclue du côté de Bamako, l’on s’achemine vers un cas de figure selon lequel soit l’exigence du CJA devient une réalité, ou l’étape de l’installation des autorités intérimaires se passe de Tombouctou et Taoudéni. Dans l’un comme dans l’autre cas, la paix et la réconciliation nationale vers lesquelles on s’efforce d’aller dans notre pays, a toutes les chances de s’avérer une paix de façade. Car, tout se serait fait à la sauvette avec des bases fausses.
Katito WADADA
Source: LE COMBAT