Le Mouvement de Protection de la Presse Contre les Violences (MPV-MALI) a organisé le mercredi 31 janvier 20118, un sit-in devant la Maison de la Presse. Cette manifestation en l’honneur de Birama Touré, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, s’inscrit dans le cadre de la semaine d’alerte de la Presse qui se tient du 29 janvier au 2 février. C’est la deuxième activité de la semaine qui doit prendre fin le vendredi prochain avec la remise d’une lettre, le manifeste de la presse, au Premier ministre et la conférence de presse qui se tiendra à la maison de la presse.
Plusieurs journalistes et sympathisants de la presse, la famille Touré, le Comité de Défense pour la République (CDR) et autres, ont pris part à cette manifestation pour prouver leur attachement à la cause que défend le Mouvement de Protection de la Presse Contre les Violences (MPV-MALI). Une cause noble et juste puisqu’il s’agit de la disparition et de l’assassinat de nos confrères. Pour rappel, Ghislaine Dupont et Claude Verlon deux journalistes de la Radio France Internationale ont été froidement exécutés le 2 novembre 2013, dans la région de Kidal et Birama Touré, journaliste au Sphinx, a disparu de façon étrange le 29 janvier 2016.
« La presse en danger au Mali ! ». « La liberté d’expression confisquée ! », étaient les messages visibles sur les banderoles. Au cours de cette manifestation, un manifeste a été lu par Mme Ami Sanogo, Secrétaire à la promotion féminine de (MPV-MALI).
« Entre la liberté de la presse avec ses incommodités et l’absence de liberté de presse, la démocratie a vite choisi. C’est donc conscient des défis, enjeux et contraintes que le Mail a opté pour cette liberté. Un choix qu’il ne revient à nul de contester puisqu’à jamais fixé dans notre Loi fondamentale. Et c’est le seul choix, avec ses imperfections pour autant perfectibles, qui vaille. C’est la seule et unique réponse démocratique aux défis auxquels le monde moderne fait désormais face. Et c’est ensemble, dans le respect de nos textes, de la République, de nos valeurs, de soi et de l’autre que nous relèveront les défis au Mali, sur le continent et dans le monde tout entier ».
« Pour autant, le combat reste quotidien, mené au jour le jour par des hommes et femmes au risque de multiples périls, physiques, moraux et mentaux. Mais seuls, ils n’arriveront jamais au résultat attendu. Ils ont besoin de vous ! Nous avons besoin de vous ! Aidez nous à combler vos attentes ! », indiquent, dans le manifeste, les responsables du Mouvement de Protection de la Presse Contre les Violences.
Après le sit-in, certains manifestants ont eu à faire des déclarations. Parmi eux, Mamadou Touré, le frère ainé de Birama Touré, a remercié toutes les personnes qui ont pris part à cette manifestation. Selon lui, cette initiative les à redonner espoir. Il a demandé à la justice de faire son travail afin de dissiper les doutes et les incertitudes sur la disparition de son jeune frère.
Pour le chroniqueur et activiste, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, lorsque les dirigeants arrivent à méconnaitre l’importance de la presse, pire à le percevoir comme étant un obstacle, un handicap et un adversaire, nous tombons dans ce qu’on appelle le déni de moral, de démocratie et de développement. Selon lui, c’est les germes, les indicateurs d’une dictature qui est en naissance et qui doit attirer chaque citoyen quelque soit sa classe sociale. Enfin, le vice-président du MPV-MALI, Lassine Diawara, a remercié les uns et les autres pour avoir accepté de faire le déplacement pour afin que la presse soit protégée contre toutes sortes de violences au Mali.
« La presse n’est contre personne. La presse a le devoir de dire la vérité, de dire ce qu’elle voit. Certes nous le faisons souvent avec nos tempéraments, mais très souvent nous disons la vérité. Malheureusement la vérité fait très mal en Afrique d’une manière générale et au Mali particulièrement. Nous voudrions que nous soyons compris dans notre façon de faire, d’écrire, de parler dans l’intérêt supérieur de tout les maliens pour que la vraie lumière jaillisse à partir de ce que fera et dira la presse malienne », a-t-il dit.
Ousmane Baba Dramé
Source: Le Républicain