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Impacts des sanctions de la CEDEAO sur le secteur agricole: les acteurs professionnels alertent les autorités

L’application des sanctions décidées par les Chefs d’Etat de la CEDEAO contre le Mali lors du dernier sommet à Accra (Ghana), tenu le 9 janvier 2022, a des conséquences fâcheuses sur les populations maliennes en général, et particulièrement celles du secteur agricole par rapport à la fermeture des frontières entre les pays membres de la CEDEAO et le Mali. C’est le constat dressé par les responsables des organisations faitières du monde rural au Mali.

 

Au cours d’un point de presse qu’elles ont animé, ce samedi 22 janvier 2022, au siège de l’Assemblée Permanente des Chambres d’agricultures du Mali (APCAM), ces organisations ont tiré l’attention des autorités sur les conséquences de l’embargo sur les activités de l’économie malienne en général, et le secteur agricole en particulier.

Dans une déclaration commune lue par Mme Sérébara Fatim DIALLO, de la Coordination nationale des Organisations Paysannes (CNOP-Mali), les acteurs professionnels condamnent à l’unanimité et avec la dernière énergie les sanctions prises par les chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA à l’encontre de notre pays.

Par la même occasion, ils les appellent à reconsidérer leur position et à mettre fin à cette situation qui, de leur avis, ne respectent ni les accords conclus entre la CEDEAO et les pays membres ni les principes de fonctionnement de la banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest.

Dans son intervention, Mme Sérébara Fatim DIALLO a indiqué que l’objectif du point de presse consistait à faire l’état des lieux des conséquences fâcheuses des sanctions sur les populations maliennes et particulièrement celles du secteur Agricole.

Mme Sérébara Fatim DIALLO, a fait savoir que ces mesures mises en application dès le lendemain du sommet ont déjà produit des effets et impacts négatifs sur le secteur agricole à travers la limitation de l’importation des intrants et de l’exportation des produits comme le bétail sur pied, le coton et d’autres produits.

Selon elle, ces sanctions violent l’esprit du pacte d’entente et de solidarité des professionnels agricoles” et du «Mémorandum paysan de refondation du secteur Agricole» adoptés le 2 novembre 2021 au centre international de formation en agro-écologie paysanne Nyeleni” de Selingué.

Elles vont, a-t-elle affirmé, entrainer une paupérisation des couches laborieuses déjà affectées par la COVID-19, des pertes énormes de production et de revenus en raison du conflit armé imposé à notre pays au cours des dix dernières années.

Toutefois, elle s’est réjouie de constater que le gouvernement de transition a déjà engagé des missions de prospection pour desserrer l’étau auprès des pays amis.

En effet, au lendemain du sommet de la CEDEAO, une délégation malienne a d’ailleurs entamé dès le 17 janvier une tournée à destination de trois pays, afin de renforcer les liens dans le cadre d’un « plan de riposte » au régime de sanctions, à savoir : la Guinée Conakry, la Mauritanie et l’Algérie.

Selon conférencière, cette initiative contribuera certainement à résoudre les problèmes liés à l’accès des acteurs professionnels aux intrants et autres produits indispensables au développement des sous-secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’aquaculture et des production forestières.

Elle a poursuivi dans son allocution tout en précisant que, les acteurs professionnels soutiennent le gouvernement de la transition pour les initiatives prises en vue d’atténuer les effets et impacts négatif de cet embargo.

De même, elle leurs demandent de poursuivre le dialogue et la négociation avec les chefs d’Etat de la CEDEAO et de l’UEMOA en s’appuyant sur les juridictions compétentes à l’échelle sous régionale, régionale et internationale en vue de trouver les voies et moyens appropriés pour sortir de cette crise.

Mme Seribra Fatim DIALLO a, par ailleurs, indiqué que les acteurs professionnels remercient la société civile africaine et mondiale pour leur soutien au Mali à travers leurs mobilisations multiformes.

De même, ils invitent l’ensemble des populations au calme et à la retenue, les opérateurs économiques à plus de responsabilité pour rendre facile l’accès des citoyens aux dentée de première nécessité et aux intrants Agricoles, a-t-elle exhorté.

«Les acteurs professionnels sont invités à faire preuve de résilient et de combativité pour surmonter les épreuves difficiles résultant de ces mesures illégales, illégitimes et inhumaines imposées à notre peuple», a conclu Mme Seribra Fatim DIALLO.

Ont signé cette déclaration, l’APCAM, le CNOP, la Chambre régionale d’agriculture de Bamako, l’AOPP, le FENEFER, la FENAJER, la PNEPAM, la Fédération nationale des producteurs de lait ; la Plateforme nationale des producteurs de riz ; la Fédération interprofessionnelle de la filière bétails viande ; l’Association des éleveurs et pasteurs du Mali ; les interprofessions riz, maïs, sésame, pomme de terre, mangue, anacarde, etc.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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