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ILS ONT DIT…

Me Mountaga TALL : « Il faut œuvrer ensemble pour que la démocratie elle-même ne soit remise en cause»

 

C’est Me Mountaga Tall, le leader historique du Comité national d’initiative démocratique (CNID) qui déclenché la lutte démocratique à visage découvert qui a été le premier à prendre la parole avec un discours au public sur les évènements qui sont à l’origine de l’avènement du mouvement démocratique de mars 91.

Il a rappelé notamment qu’à l’époque, les tentatives de rassemblement au sein d’une même structure des premières associations politiques qui constitueront plus tard le pluralisme politique malien (CNID, AEEM, Adema) ont toujours échoué. Seules les marches communes ont abouti.

Pour Me TALL aujourd’hui, en guise de solution « il faut aller plus loin que le procès fait à la classe politique et interroger la gouvernance elle-même. Les torts sont partagés. » Et « Œuvrer ensemble pour que la démocratie elle-même ne soit remise en cause. »

Dr Oumar Mariko : «les acteurs du mouvement démocratique n’avaient pas les mêmes objectifs et même les agendas.»

Après Me Mountaga TALL, c’est le tour du premier secrétaire général de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) et digne héritier de l’union des luttes Tiémoko Garan Kouyaté (ULTGK), le Dr Oumar MARIKO, de prendre la parole.

Il commence par remercier l’Adema pour l’organisation de ce cadre d’échange, car « ce type d’initiative est importante pour la pacification de l’histoire. », dit-il.

Concernant l’échec des tentatives de rassemblement au sein d’une même structure des premières associations politiques évoquées par Me Mountaga TALL, selon le Dr Oumar MARIKO, a rappelé que les composantes du mouvement démocratique n’avaient pas « les mêmes objectifs et même les agendas. »

Pour l’ancien leader estudiantin, le Dr Oumar Mariko

«il n’y a pas eu complot contre Moussa Traoré, il a été affaibli ! Moussa Traoré était condamné à partir. Il a été affaibli par le Mouvement populaire de l’Azawad qui a pris les armes contre lui et par le mouvement démocratique. Disons-le!  »

Mme Sy Kadiatou Sow : «Il faut révision du financement des partis politiques».

À la suite du Dr Oumar Mariko, Mme Sy Kadiatou SOW interviendra pour dire que « Ceci (le panel) est un exercice d’auto-évaluation. » Pour elle «il est grand temps pour l’Adema de publier un bilan de leur gestion. »

Ensuite, Mme Sy Kadiatou Sow est revenue sur la problématique de la transhumance politique.

Sans accuser, la dame de fer du mouvement démocratique «se demande si la politique du consensus promue par feu ATT n’a pas plutôt contribué à affaiblir les partis politiques. »

Quant au Kokadjè prôné par le Mouvement démocratique, Me Sy Kadiatou Sow a estimé que « le changement rapide du train de vie de certains a confirmé les soupçons des Maliens sur l’enrichissement illicite de nos politiciens. »

C’est pourquoi elle propose une révision du «financement des partis politiques et rendre son acquisition plus difficile ».

Pour Mme Sy Kadiatou Sow, «il faut que la question de la recherche de ressources humaines compétentes pour la gestion publique soit mise au centre de nos priorités ».

Elle finit son intervention en balayant les critiques selon lesquelles la démocratie ne correspond pas aux valeurs traditionnelles maliennes. «Quelles sont nos valeurs traditionnelles et culturelles qui sont en contradiction avec les valeurs universelles de la démocratie ? », s’est-elle interrogée.

Dr Chérif Cissé : « toutes les pratiques de corruption qui ont lieu actuellement, a commencé sous le régime de Moussa Traoré »

Pour le Dr Chérif Cissé qui prend le relais après Salama, «tous les Maliens qui ont moins de 45 ans ne connaissent pas réellement ce qui s’est passé sous Moussa Traoré. «C’est donc très facile de leur faire croire autrement. » Pour lui, il faut donc que la jeune génération se rapproche des acteurs du mouvement démocratique pour s’instruire et connaître l’histoire récente du pays avant qu’il ne soit trop tard. Parce que selon lui : «toutes les pratiques de corruption qui ont lieu actuellement, ont commencé sous le régime de Moussa Traoré. »

Dr Adama Tiémoko Diarra : «Malgré mars 91, notre pays continue de connaître des soubresauts»

L’ancien ministre Dr Adama Tiémoko DIARRA, qui vient à sa suite a estimé que : «force est de constater que malgré mars 91, notre pays continue de connaître des soubresauts. La transition politique actuelle en est le parfait exemple. Après 30 ans d’exercice, notre pays cherche encore son encrage démocratique. »

« La pratique démocratique pendant 30 ans, correspond-elle aux aspirations de notre peuple ? »

Pour le Dr Adama Tiémoko DIARRA, le manque de culture démocratique se manifeste au sein même des partis politiques. Il faut accorder de l’importance au devoir et à la responsabilité.

Selon lui, ni la démocratie en tant que système de gouvernance ni nos textes fondateurs ne sont à remettre en cause.

C’est la pratique démocratique illustrée par la mauvaise gouvernance qu’il faut remettre en question, pas la démocratie elle-même

Tiébilé Dramé : «Le Mali est aujourd’hui un pays menacé dans son existence».

Figure emblématique du mouvement démocratique et leader incontesté du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), partie de gestion gouvernementale devant l’éternel, l’ancien ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé prenant la parole a rappelé le contexte politique global au Mali actuellement.

Pour lui « le Mali est aujourd’hui un pays menacé dans son existence. Un pays où la menace séparatiste est particulièrement ravivée ces derniers temps… 47% des 21 millions de Maliens vivent dans l’extrême pauvreté avec moins de 500 FCFA par jour. Elle est là notre réalité. »

Selon Tiébilé DrAME «ce sont des centaines de nos compatriotes qui sont tués quotidiennement sur notre territoire national. Il ne faut pas l’oublier. C’est aussi ça notre réalité. »

Pour Tiébilé Dramé, « ce bilan du mouvement démocratique est nécessaire, mais il ne faut pas oublier l’urgence que représente la situation sécuritaire. L’urgence c’est de se rassembler, de dialoguer pour parler de notre pays et d’assumer le bilan. »

Rassemblés par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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