L’attaque de Sobame Da, dans la nuit de dimanche à lundi, souligne l’accélération d’un cycle de vengeances intercommunautaires totalement incontrôlé.
Des cases brûlées où les cendres se mêlaient aux restes humains, calcinés. « J’ai découvert 95 corps. Et il ne restait que 50 survivants sur place. Sur les quelque 300 personnes qui habitent Sobame Da ! Où sont les autres ? », s’interroge Ali Dolo, le maire de Sangha, commune dont dépend ce village dogon, paniqué et choqué par la scène d’horreur qu’il a trouvée lundi 10 juin en se rendant sur place.
Dans la nuit du 9 au 10 juin, Sobame Da, situé dans la région de Mopti, au centre du Mali, a été attaqué par plusieurs dizaines d’assaillants lourdement armés, identifiés par les rescapés comme appartenant à l’ethnie peule. « Ils ont brûlé vif les habitants dans leurs maisons. Tous ceux qui ont tenté de fuir ont été abattus :femmes, vieillards, enfants, sans distinction ! », s’alarme M. Dolo. Il y aurait, selon le maire, une majorité de femmes et d’enfants parmi les morts.
Conflits miliciens
Le nombre de morts est encore flou : dans l’après-midi de lundi, le gouvernement évoquait dans un communiqué un bilan provisoire de 95 morts, « établi par une mission du poste de sécurité de Diankabou dépêchée immédiatement sur les lieux, en présence du maire de Sangha » – et confirmé par ce dernier au Monde Afrique. Dans la soirée, le ministère malien de la communication avait revu ce nombre à la baisse : 35 tués, sur la base des corps qui auraient été identifiés par le gouverneur de Mopti qui s’est rendu sur place.