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Il faut le dire… Cet avorton appelé G5

Pensée et voulue par la France, la force G5 n’arrive pas à prendre son envol. Sa mise en œuvre demeure hypothétique, malgré les efforts diplomatiques que déploie son initiateur. En effet, si pour  la France, cette force est un maillon important dans sa stratégie pour le contrôle de toute la bande sahélienne, il n’est pas sûr que les autres membres de « la communauté internationale » lui accordent un grand crédit. Les anglo-saxons et particulièrement les américains demeurent sceptiques. Ils ont leur agenda et n’entendent pas se laisser mener par la France, qui plus est, le souvenir de l’aventure libyenne est encore vivace dans leur mémoire. Ils estiment que la force G5, composée d’armées des cinq pays sahéliens, sera budgétivore et inopérante ; même si elle est soutenue par la force française Barkhane. Nous avions opiné là-dessus en juillet dernier dans un article intitulé : Les forces du G5, « un machin » de plus pour le Sahel? (cf.Delta News N°152).

Cependant une coordination entre les différentes forces armées de ces pays est souhaitable. Mais, pour  qu’elle soit efficace, il faudrait :

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Premièrement, que chacune des armées des cinq pays soit disciplinée et aguerrie.

Deuxièmement, que l’aide des pays « amis » ou partenaires soit essentiellement consacrée au renseignement, à l’équipement et à la formation.

Enfin, troisièmement, qu’on laisse ces pays se concerter sans pression des grandes puissances avec la participation de l’Algérie.

S’agissant de la première condition, on sait que l’armée malienne à l’heure actuelle, en pleine restructuration ne répond pas à ces critères. De même on ne peut porter un jugement sur les capacités opérationnelles de l’armée mauritanienne car, jusqu’ici on ne l’a pas vue en action contre des terroristes. L’armée du Burkina après la fuite de Compaoré est aussi en pleine réorganisation. Seules les forces armées nigériennes et tchadiennes sont sûres, mais leur capacité opérationnelle est réduite par le fait qu’elles luttent sur deux fronts.

Quant au deuxième point, même si l’Union Européenne et avant elle l’Amérique a entrepris une formation de nos troupes, nous notons que peu d’efforts ont été entrepris en ce qui concerne leurs armements.

Concernant le troisième point, on observe que la lutte coordonnée sans ingérence étrangère, des forces armées camerounaises, nigérianes, nigériennes et tchadiennes contre Boko-Haram est une illustration, que des armées africaines aguerries sont capables de gagner une guerre fût-elle asymétrique.

A contrario, au G5-Sahel, la Mauritanie ne se sent pas concernée par le terrorisme. Il nous revient qu’elle aurait signé un deal avec les chefs terroristes. Si aucune preuve ne vient étayer cette rumeur, les observateurs trouvent curieux qu’elle soit le seul pays à avoir été épargné et aussi le seul pays d’où partent les communiqués des djihadistes. Elle semble adhérer à marche forcée à la force G5 dont les différents membres, n’ayant pas la même vision, auront difficilement la même approche des problèmes. Ajouter à cela la difficulté à boucler le budget prévisionnel malgré la donation américaine récente de 60 millions de dollars. On comprend alors, l’absence d’entrain dans la mise en œuvre de « ce machin » qui a plutôt tout l’air d’un avorton.

…sans rancune

Wamseru A. Asama

Par Delta News

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