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Identité nationale : Le Mali se cherche sans se retrouver

Il serait prétentieux de nous engager ici dans une approche exhaustive de l’impasse nationale dans laquelle végète notre pays depuis la fin de la première République. Il s’agira simplement pour nous de lever un pan de la situation chaotique provoquée chez nous par l’apathie des différents gouvernements qui se sont succédé aux affaires au Mali depuis le coup d’Etat militaire de 1968 contre le régime nationaliste de Modibo Kéita.

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Il convient de rappeler ici que lorsque les militaires ont perpétré leur coup de force, ils ont confié les destinées de notre peuple à ce qu’ils avaient appelé Comité militaire de libération nationale (CMLN). Celui-ci, comme première action, a décrété la mise  entre parenthèses de tous les partis politiques en l’occurrence l’US-RDA et le PSP.

Pendant dix (10) longues années de vide politique, les militaires pilotaient à vue le Mali. C’est en 1979 que l’Union démocratique du peuple malien verra le jour. Mais au paravent, les militaires avaient procédé au partage des fonds du Trésor Public national.

Selon toute vraisemblance chaque porc-épic du CMLN avait reçu 30 millions de francs maliens. L’on comprend donc pourquoi le procès «crime économique», organisé avec farce par Moussa Traoré s’était transporté à Tombouctou très loin des regards nationalistes. Ce procès, il faut le rappeler a fait une première victime juste la veille de l’ouverture des travaux : l’avocat français maitre Chevrier est mort dans des circonstances non encore élucidées. Cet avocat avait en charge la défense d’officiers comme Kissima Doukara, Tiécoro Bagayogo et Karim Dembélé, accusés par Moussa Traoré d’avoir non seulement tenté de le renverser mais aussi de dilapider les fonds de l’Etat.

Selon les informations en provenance de Tombouctou, maitre Chevrier s’apprêtait à faire le grand déballage dans ce procès crime économique. Hélas ! Il ne prendra pas la parole : il serait brutalement mort sous l’effet de l’alcool qu’il consommait pourtant depuis son enfance.

Aujourd’hui, le peuple comprend les visées antipatriotiques de Moussa et compagnons. Pendant son règne sans partage Moussa a affamé le peuple malien jusqu’à l’humiliation la plus perfide.

Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler des six (06) et sept (07) mois de retard de salaires des fonctionnaires : pendant ces longs mois d’insomnies, combien de pères de familles osaient rentrer à la maison avant que les enfants ne dorment ? Et que faisaient les mères de famille pour nourrir leurs enfants ? Avec bien d’amertume au cœur nous préférons dire simplement que Moussa Traoré a semé les germes de la désagrégation du tissu socio-économique et moral que connait aujourd’hui notre pays. La suite n’échappe à personne : l’éducation à la citoyenneté est complètement ratée dans notre pays. C’est pourquoi, nous estimons qu’il n’y a pas un crime plus grand que celui de la désagrégation de l’homme malien.

La troisième République

Inaugurée par Alpha Oumar Konaré a entretenu et développé la souillure du tissu humain à tel point que la gabegie, l’affairisme, le clientélisme, la corruption se sont confortablement installés au Mali en lieu et place des bonnes mœurs légendaires et pour cause :

– L’armée malienne a été sapée dans son fondement historique : les milliards engagés dans l’armement par la première république se sont vus convertis en ferraille pour forgerons et soudeurs. Les ateliers centraux de Markala sont aujourd’hui l’ombre d’eux-mêmes.

– Les recrutements dans l’armée, la gendarmerie, la police ce sont pendant longtemps fondés  sur l’affairisme, le clientélisme et suivant que l’on soit bras long ou de telle ou telle famille.

– Dans les familles maliennes, c’est désormais chacun pour soi et le diable pour tous. Les femmes rentrent et sortent à volonté : réunions politiques ou d’associations obligent !  Pendant ce temps ce sont les aides ménagères qui se transforment en éducatrices dans nos maisons.

– L’école malienne est devenue le sanctuaire de toutes les luttes politiciennes au dépend de la formation adéquate qui faisait que les premiers cadres maliens étaient les meilleures graines recherchées par tous sur le continent africain.

– ATT a poussé l’humiliation de tous nos secteurs vitaux à son paroxysme. Au moment où les militaires patriotes dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo faisaient leur coup de force notre pays était au bord de l’implosion du fait de la situation nationale totalement délétère.

– Avec IBK tout l’espoir d’un Mali nouveau a coulé avec les 24 mois de règne sans que l’on ne sache où va le Mali. Cela est d’autant exact qu’avec son entourage de courtisans, IBK ne peut pratiquement rien entreprendre pour l’avènement d’un Mali enfin lavé de son humiliation. Mais les hommes choisis ne font pas l’affaire de notre peuple. C’est avant tout parce que celui qui opère le choix n’est pas bon.

Aujourd’hui, le Mali a perdu toute son identité véritable à tel point que personne ne peut dire avec bonne foi ou va la patrie de Soundiata Kéita, de Babemba, du général Soumaré, de Modibo Keita d’Amadou Haya Sanogo, d’Oumar Mariko, de Mohamed Tabouré et autres ! Aujourd’hui le Mali se cherche sans se retrouver. A quel saint se vouer donc ?

Mais s’il est vrai que chaque peuple forge son propre destin, celui du Mali se libérera de la corruption, de la délinquance financière de la mauvaise gouvernance parce qu’il a mis au monde des hommes crédibles.

FODE KEITA

Source: L’Inter de Bamako

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