Il est peut-être utile de revisiter notre histoire, y compris, notamment, celle avant la colonisation. Le commerce a existé et s’était beaucoup développé. Il y avait les cauris qui ont servi de monnaie pour les échanges. La mondialisation, nous l’avons connue aussi à cette époque.
L’or malien s’exportait jusqu’en Égypte et au Moyen-Orient. L’empereur Kankou Moussa a eu la réputation d’être l’homme le plus riche du monde jusqu’aujourd’hui grâce à ses voyages et à la quantité d’or qu’il transportait avec lui pour couvrir ses frais et faire des dons. C’est dire donc combien nos sociétés anciennes étaient plus proches de l’économie du marché que du communisme. Notre économie de marché ne s’appelait peut-être pas capitalisme, mais elle avait des fondements communs avec ce système.
À travers notre histoire, nous pouvons trouver certainement des bases pour fonder une économie libérale africaine qui reflète nos valeurs culturelles et qui s’adapte à l’évolution du monde pour être compétitive. L’exemple d’adaptation à l’évolution du monde, tout en renforçant ses valeurs culturelles, nous est donné par la Chine. La Chine actuelle est très différente de la Chine de Mao. Elle a su harmoniser ses valeurs anciennes, y compris le rôle de l’Etat, avec les réalités de l’économie internationale. Le libéralisme n’a pas le même contenu en Allemagne qu’aux États-Unis.
De tout ce qui précède, on peut dire que l’Occident n’a peut-être pas le droit de revendiquer pour lui seul la paternité du libéralisme, même si c’est eux qui ont su le développer davantage et le moderniser. Ils se sont à coup sûr, quelques fois, inspirer des sociétés et civilisations qui étaient plus avancées. Le monde est ainsi de plus en plus métissé au sens large du terme. Le libéralisme est, à mon avis, plus proche de nos valeurs culturelles que le communisme. Nous avons vu comment le communisme a eu des difficultés à s’appliquer dans nos pays africains juste après les indépendances. Nous ne devons pas avoir de complexe pour adopter le libéralisme comme système d’organisation de nos économies car nos ancêtres l’ont pratiqué avant les pays qui revendiquent sa paternité pour eux seuls aujourd’hui. L’histoire de l’humanité doit être réécrite sur beaucoup d’aspects pour corriger la version unique des puissances dominantes.
Le National