La nation malienne a rendu vendredi dernier (21 janvier 2022) un dernier hommage à l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, arraché à son affection le dimanche 16 janvier 2022. Organisée sur la Place d’arme du Génie militaire à Bamako, la cérémonie a été présidée par le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, qui représentait le président de la Transition empêché.
Cette cérémonie d’hommage a été marquée par la lecture du message de condoléances du Colonel Assimi Goïta par le Grand Chancelier des Ordres nationaux, Général Amadou Sagafourou Gueye. Elle a été suivie des témoignages de la famille, des amis et des compagnons politiques qui ont tous salué la mémoire d’un «grand patriote» qui a allègrement gravi tous les échelons de l’Administration d’Etat avant d’assumer les plus hautes fonctions de président de la République de septembre 2013 au 18 août 2020.
L’assistance a été beaucoup émue par le très bel hommage d’Aminata Jeanne Kéita à son grand-père et le poignant témoignage du fils de l’illustre disparu, Boubacar Kéita. Comme pour rappeler aux uns et aux autres que son père est resté dévoué à la patrie jusqu’à son dernier souffle, ce dernier a déclaré qu’IBK a personnellement demandé à tous ses proches et à ses amis d’aider les autorités de la transition pour alléger les souffrances des Maliens.
Ce qui a été confirmé par d’autres intervenants, notamment l’ancien ministre Amadou Koïta. Bouba a profité de l’occasion pour manifester la reconnaissance de sa famille au président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, qui n’a rien ménagé pour que le défunt puisse bénéficier des conditions dignes de son rang depuis les événements du 18 août 2020.
Après les hommages de la nation, auxquels a pris part une très forte délégation de la République de Guinée, la dépouille a été rendue à la famille pour la prière mortuaire et son inhumation dans l’intimité de son domicile où il s’est éteint dans la matinée du 16 janvier 2022. A noter que le président de la Transition a décrété trois jours (du vendredi au dimanche) de deuil national. Les témoignages extérieurs se poursuivent surtout avec le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, pour qui IBK fut «un grand homme politique qui a marqué l’histoire du Mali par son patriotisme».
Brillant intellectuel ayant fait ses humanités en France, Ladji Bourama a été acteur du mouvement démocratique, directeur d’ONG (Terre des hommes) puis, entre juin 1992 et le 18 août 2020, conseiller diplomatique du président Alpha Oumar Konaré, ambassadeur en République de Côte d’Ivoire, ministre des Affaires étrangères, président de l’Assemblée nationale et président de la République !
Il fut un leader toujours combattu, mais rarement vaincu (même sa démission du 18 août 2020 a été une victoire sur ses adversaires politiques parce qu’il est parti sans perdre la face, dans la dignité). Un formidable parcours que des générations entières de politiciens vont encore envier à Ibrahim Boubacar Kéita !
Adieu Mandé Mansa !
Adieu Kankelentigui !
Dors en paix Ladji Bourama, l’éternel incompris.
Naby
Source : Le Matin