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Ibrahim Boubacar Keïta, homme à poigne qui se réclame de la gauche

Ibrahim Boubacar Keïta, homme à poigne qui se réclame de la gauche

Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans,  présent au second tour de l’élection présidentielle au Mali prévu le 11  août face à Soumaïla Cissé , est un cacique de la vie politique  malienne, à la réputation d’homme à poigne se réclamant de la gauche.

L’entourage de IBK , arrivé  largement en tête du premier tour avec 39,2% contre 19,4% tour à  Soumaïla Cissé, dit qu’il croit enfin à sa victoire à la troisième  tentative – après celles malheureuses de 2002 et 2007.

Il est resté très discret au moment  du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou  Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de  rebelles touareg et de groupes jihadistes, contrairement à Soumaïla  Cissé qui avait fermement condamné ce putsch.

Durant sa campagne du premier tour,  IBK avait affirmé que son objectif prioritaire était la “réconciliation”  d’un Mali profondément divisé et il a été le premier des candidats à se  rendre à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km au nord-est de  Bamako. Cette ville du désert est considérée par des Touareg comme leur  berceau et elle a été le théâtre de violences entre communautés  ethniques.

“Je ramènerai la paix et la sécurité.  Je renouerai le dialogue entre tous les fils de notre Nation”, avait-il  dit durant un de ses rassemblements électoraux, qu’il commençait en  récitant des versets du Coran.

Cela lui vaut un autre surnom,  “Ladji” (pour El Hadj, titre de ceux qui ont accompli le pèlerinage à La  Mecque). Mais certains de ses adversaires, qui font état de consignes  de vote en sa faveur données par des organisations islamiques de ce pays  musulman à plus de 90%, en sourient.

Ils rappellent qu’il a mené “la belle vie” dans le passé, lorsqu’il était étudiant en France.

 

Répression de grévistes

 

Né le 29 janvier 1945 à Koutiala  (sud), Ibrahim Boubacar Keïta a fait des études littéraires au Mali, au  Sénégal et en France, où il a également travaillé sur des questions  liées aux pays en développement.

Au début des années 1980, il est  conseiller du Fonds européen de développement (FED), puis chef d’un  projet de développement dans le nord du Mali. D’anciens collaborateurs  affirment qu’il est un gros travailleur et un homme à poigne.

Il a milité dans des organisations  qui contestaient le pouvoir du général Moussa Traoré, renversé en mars  1991 par un coup d’Etat militaire après de 23 ans à la tête du Mali.

Elu président en 1992 après la  transition, Alpha Oumar Konaré lui confie plusieurs postes à  responsabilités, conseiller, ambassadeur en Côte d’Ivoire, ministre des  Affaires étrangères (1993-1994), puis Premier ministre de 1994 à 2000.

Comme chef du gouvernement, Ibrahim  Boubacar Keïta doit gérer une crise scolaire et des grèves qui  paralysent le Mali. Il fait durement réprimer les grévistes, et fermer  les écoles, décrétant une “année blanche” (invalidée) pour la période  scolaire 1993-1994. Il ferraille également contre les opposants au  régime de M. Konaré, resté dix ans au pouvoir, de 1992 à 2002.

Pour la présidentielle de 2002, il  pense être le candidat du parti au pouvoir, l’Alliance pour la  démocratie au Mali (Adéma) mais perd ce pari en raison d’une  contestation interne dans cette formation.

Alors, il démissionne de l’Adéma et  crée le Rassemblement pour le Mali (RPM). Malgré le soutien d’une partie  des membres de l’Adéma qui ont rejoint son parti il est battu à la  présidentielle de 2002 par Amadou Toumani Touré, militaire qui a pris sa  retraite de l’armée pour se porter candidat et a dirigé le Mali  jusqu’au coup d’Etat du 22 mars 2012.

AFP

 

Source: Titrespresse

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