Ils étaient tous les deux, candidats à l’élection présidentielle de 2002.
Mais un seul, Soumaïla Cissé franchira le cap du 1er tour pour finalement échouer face à ATT, lequel avait bénéficié du soutien de IBK. Dès lors, la rupture semblait être consommée entre les deux hommes.
Ironie du sort, IBK et Soumaïla Cissé se retrouvent encore face à face pour un ultime combat. Cette fois, l’un sera président de la République aux dépens de l’autre. C’est dire que, cette fois, la rupture entre les deux hommes est définitive.
En effet, A peine fermetait-on les bureaux de vote en ce dimanche 28 juillet, que nombre de partisans d’IBK fêtaient sa victoire.
Quelques heures après, les médias internationaux annonçaient aussi les « résultats » du scrutin « qui donnent largement gagnant » le candidat du RPM.
Soumaïla Cissé est alors monté au créneau pour faire part de son indignation et décrier l’irresponsabilité de ceux qui annonçaient avant même la proclamation officielle des résultats provisoires, la victoire d’IBK.
Selon M. Cissé, il n’y avait en ce temps qu’un tiers des dépouillements qui avait été effectué. Il a aussi dénoncé les bourrages des urnes et d’autres types de fraudes dont il aurait été victime. Le temps lui donnera raison en ce qui concerne la victoire dès le 1er tour de IBK car, à l’issue de la proclamation officielle des résultats provisoires, le candidat du RPM obtient 39,24% des voix et Soumaïla Cissé 19,44%.
Cependant, Soumaïla Cissé n’a toujours pas décoléré. Il a, non seulement maintenu ses accusations quant aux fraudes constatées par ses partisans dans les différents bureaux de vote, mais aussi mis en garde son adversaire et les responsables de l’organisation du scrutin du 11 août contre toute tentative de lui voler sa prochaine victoire.
Pendant tout ce temps, IBK quant à lui, est resté muet jusqu’à ce dimanche 4 août. Ce jour en effet, à l’issue d’une conférence de presse qu’il a organisée, IBK appelle les Maliens à lui donner une victoire plus éclatante, claire et nette. En somme ce genre de victoire à même d’humilier l’adversaire.
Aussi comme Soumaïla Cissé, IBK met également en garde contre toute tentative de fraude.
Enfin, IBK martèlera : « cette fois-ci, nous ne laisseront personne nous voler notre victoire ». Référence faite à l’élection présidentielle de 2002 (1er tour) à l’issue de laquelle, il a été éliminé, alors qu’il estimait qu’il devrait passer au second tour. »
« Les vieilles habitudes sont tenaces. Nous devrons tous ensemble rester mobilisés contre les tentatives de manœuvres et de fraude. Il n’existe pas de victoire facile. Mais cette fois-ci, elle ne nous sera pas volée. Nous ne laisserons aucun pouvoir illégitime s’installer. Sur ce point, le peuple malien sera intransigeant ! » dira IBK.
Sans doute aucun, quelque soient, les résultats du scrutin du 11 août, la rupture entre Soumaïla Cissé et IBK sera définitivement consommée. Car, les deux hommes au-delà du fauteuil présidentiel qu’il convoitent, ont des comptes personnels à régler.
Et, durant ces quelques jours qui nous séparent de la date fatidique du 11 août, tous les coups seront permis.
IBK a déjà signé sa « déclaration de guerre ». Entre lui et Soumaïla Cissé, il estime que le choix des Maliens sera entre le grand rassemblement (lui et le RPM) et le système des petits arrangement, c’est-à-dire Soumaïla et les siens.
La réponse de ces derniers ne tardera certainement pas. A la guerre comme à la guerre !
Boubacar Sankaré