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IBK : vers un second mandat incertain ?

La majorité présidentielle est à la manœuvre pour préparer l’opinion nationale à un second et dernier mandat d’IBK. Déçus par ce premier mandat, jugé « chaotique », les Maliens, dans leur écrasante, entendent, cette fois-ci, barrer la route de Koulouba à celui qu’ils ont élu en juillet 2013. Avec un score soviétique de 77,3 % des voix, au second tour.

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Ramener la paix et la sécurité au nord, lutter contre la corruption et la délinquance financière, instaurer une justice pour tous, rendre l’école malienne performante et apaisée, résoudre le chômage, pour le moins, endémique des jeunes …….
Telles sont, entre autres, les promesses de campagne du candidat IBK. A 18 petits mois de la fin de son quinquennat, ces promesses sont restées lettres mortes. Au nord, au sud, comme au centre du pays, l’insécurité règne partout en maître. Même les hameaux les plus reculés ne sont pas épargnés par cette insécurité endémique. Ou presque. Les braquages, parfois, en plein jour, succèdent aux attentats. Avec, à la clé, des dizaines, voire, des centaines de morts par jour. Un seul exemple : durant les trois premiers mois de l’année en cours, le décompte fait, déjà, état de plus de 200 morts. Civils comme militaires.

Espoirs déçus

Sur le front social non plus, rien ne va. Après la grève illimitée des magistrats stoppée deux semaines après, c’est au tour des médecins de leur emboiter le pas. Conséquences : les hôpitaux maliens sont devenus des mouroirs publics. « Dans certains hôpitaux de la capitale, on compte plus de 10 morts par jour », indique un jeune médecin.
Quant aux étudiants du supérieur, ils sont condamnés à rester à la maison. Du moins, jusqu’à la satisfaction des revendications des sept syndicats d’enseignants, décidés à aller jusqu’au bout. Au risque de voir l’année académique décrétée « blanche » ou « noire ».
Pire, la pauvreté et la misère sont rampantes. Sept familles sur dix peinent à s’offrir trois repas par jour. Dans certains quartiers de notre belle et sale capitale, la misère est si forte que certains chefs de famille se voient obligés de quitter le domicile conjugal dès l’aube. Sur la pointe des pieds. Parce qu’ils ne disposent pas des 500 ou 1.000 CFA, indispensables, pour faire « bouillir la marmite ».
Considérée comme le principal pilier de notre démocratie, la justice malienne fonctionne selon la célèbre fable de Jean La Fontaine : « selon que vous soyez riche ou pauvre, le jugement des cours vous rendra blanc ou noir ».
S’y ajoute une administration pléthorique et inefficace. Gangrénée par la corruption et la médiocrité de ses cadres, elle enfonce – chaque jour davantage – le pays dans le gouffre. Les « affaires » succèdent aux « affaires » ; les scandales aux scandales. Partout, le même refrain : « manges et tais-toi et s’il en reste, la nation pourrait en bénéficier ».
Avec son niveau, jugé comme le plus bas de la sous-région ouest-africaine, l’école malienne est devenue une « fabrique de chômeurs », de « diplômés analphabètes », incapables de sortir une phrase de leur bouche. Sans secouer le cercueil de Vaugelas.
L’année 2014 a été décrétée, par le président de la République, « année de lutte contre la corruption et la délinquance financière ». Mais jamais le Mali n’a enregistré autant de détournements de fonds publics que sous cette année-là. A en croire le Bureau du Vérificateur Général, plus de 150 milliards CFA auraient été passés à la casserole.
Pire, la signature de l’accord de paix, entre les Groupes armés et le gouvernement, peine à freiner l’hécatombe. Au nord, au centre et au sud du pays. Censée réconcilier les Maliens, la conférence d’entente nationale est, déjà, rejetée par certains partis politiques. Notamment, la CNAS FASO-HERE du Dr Soumana Sacko, qui voit en elle une tribune pour entériner la partition du pays.
A 18 petits mois de la fin de son quinquennat, le bilan d’IBK est jugé « décevant » par l’écrasante majorité de nos concitoyens.

Tiébilé Dramé : « IBK n’a pas tenu ses engagements »

Du côté du pouvoir, l’on tente – sans succès pour l’instant – de rassurer : « Il n’y avait plus de pays à l’investiture d’IBK, le pays était en lambeaux. Mais d’ici la fin de son quinquennat, tout ira bien au Mali. Comme dans le meilleur des mondes », rassurent les bonzes du pouvoir. Mais pour l’opposition, le pays va de mal en pis.
« C’est le gouvernement lui-même qui prépare les conditions d’une explosion révolutionnaire, à travers le choix d’une politique ravageuse pour les travailleurs et les classes populaires », déplore Mr Tiébilé Dramé, président du Parena, un parti politique membre de l’opposition.
Et d’ajouter, amer : « Le président de la République n’a pas tenu ses engagements. Son silence, devant les dérives dangereuses du régime, est un signe d’approbation. Qui ne dit mot, consent ! Cette dérive comporte de l’insécurité, du terrorisme…… c’est un processus de dislocation », ajoute Mr Tiébilé Dramé.
Avant de conclure : « Trop de sang coule au Mali. Trop de jeunes Famas tombent chaque semaine. Trop de Maliens meurent de la violence. Trop de familles endeuillées. Entre le 1er janvier et le 05 mars 2017, 193 personnes ont perdu la vie au cours de 36 attaques armées. Vingt et une (21) de ces 36 attaques ont eu lieu au centre du pays, entraînant la mort de 77 personnes. Le Mali n’est pas sur le chemin de la paix ».
C’est dans ce contexte, pour le moins troublant, que la majorité présidentielle (le RPM et ses alliés) s’apprêterait à solliciter les électeurs pour un second et dernier bail d’IBK au Palais de Koulouba.
« Qu’ils le veuillent ou pas, IBK sera réélu en 2018 », disait récemment Dr Bocari Tréta, président du RPM. Sans aucune certitude, pour l’instant.

IBK privé de ses soutiens potentiels

Partis de la majorité présidentielle, des partis politiques comme l’ADP-Maliba et SADI s’apprêtent à constituer une majorité de « Gauche », capable de contrebalancer, d’ici 2018, le RPM et ses alliés. Dont aucun n’est, pour l’instant, sûr de surseoir à sa candidature à la présidentielle de 2018. La réponse ambivalente, donnée au parti au pouvoir, la semaine dernière, par l’Adema en est la parfaite illustration.
Autre incertitude sur la victoire d’IBK à la présidentielle de 2018 : sa brouille avec les leaders religieux, qui ont été déterminants dans sa victoire de 2013. Mécontents de son bilan, jugé « catastrophique », ces derniers racontent à qui veut l’entendre qu’ils ne soutiendront pas IBK en 2018.
Considéré, en 2013, comme le seul candidat à même de restituer au Mali sa grandeur d’antan et, aux Maliens leur fierté perdue, IBK avait promis de sauver « l’honneur du Mali », de faire « le bonheur des Maliens ».
A 18 mois de la fin de son quinquennat, la quasi-totalité de nos concitoyens regrettent leur passé, s’inquiètent pour leur présent et redoutent l’avenir.

Oumar Babi

 

Source: Le Canard Déchaîné

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