Depuis le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta survenu le 18 août dernier les rapports avec les Etats-Unis sont difficiles. Mais, il s’agit bien d’inquiétudes nourries par le partenaire sur la stabilité et la rupture de l’ordre constitutionnel sur laquelle l’Oncle Sam ne transige pas souvent, à moins qu’il ne soit derrière. Puisqu’étant derrière des coups d’état dans beaucoup de pays d’Amérique latine et ailleurs dans le monde.
Les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière leur assistance militaire à notre pays jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle au terme d’une transition de 18 mois. Au moment où la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) levait ses sanctions commerciales et financières contre le Mali. Un pied de nez au numéro un ghanéen Nana Addo Akufo Addo dont la visite effectuée visait entre autres à inviter les partenaires du Mali à l’accompagner en vue de la réussite de la transition.
La relative réserve américaine montrant en particulier peu d’enthousiasme pour le changement intervenu inquiète certains en raison de son appui en termes de formation et d’équipement des forces armées maliennes, mais en réjouit beaucoup d’autres fondés à croire que le soutien américain n’a jamais été à la hauteur du défi sécuritaire. Les Etats-Unis ne sont pas trop actifs, mais trop arrogants, un dur jugement que beaucoup de nos compatriotes a paraphé.
Par contre, l’Oncle Sam a annoncé maintenir son soutien aux forces étrangères engagées dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Les drones et renseignements fournis à Barkane rendent plus opérationnels les troupes françaises.
Toutefois, le tandem Barkane –Mission des Nations-Unies au Mali a manqué d’initiative et d’imagination pour convenir l’avancée des djihadistes. Trois quarts du territoire national sont occupés.
Les pressions de l’opinion publique malienne en faveur du retrait des forces internationales pourraient être utilisées comme atouts par l’administration actuelle pour solliciter de la Chine et de la Russie, deux alliés traditionnels, des armes modernes.
Relance des économies africaines
1.200 milliards de dollars sollicités
Le confinement a été une expérience traumatisante en Afrique qui a plombé les économies. Enrayant la croissance, mieux le produit intérieur brut a piqué du nez avec des croissances négatives. Au point que si rien n’est fait pour redresser la courbe, 43 millions d’Africains pourraient tomber dans les tréfonds de l’extrême pauvreté d’ici 2023, selon une estimation du Fonds monétaire international (FMI). Un cri d’alarme qui n’est pas tombé dans les oreilles de sourd. L’argent tombe au compte-gouttes dans l’escarcelle du médecin des économies malades, mais on est encore loin du compte.
Les entreprises maliennes qui entendent les coups de rabot du menuisier des trépassés tablent sur une assistance d’où qu’elle vienne pour reprendre du poil de la bête. Beaucoup ont mis une partie du personnel en chômage technique motivé par la mévente avancée de leur production, de l’absence de marchés ou du cumul d’impayés au niveau de l’administration d’Etat.
Farabougou
Les djihadistes imposent un blocus
Le village situé dans la commune rurale de Dogofri a été le théâtre en début de semaine d’affrontements entre chasseurs et peuls. La gravité des faits rapportés était telle que le nouveau gouverneur de la région de Ségou s’est rendu sur les lieux. Ses bons offices ont autorisé la relaxe pure et simple d’une dizaine de peuls faits prisonniers par les chasseurs dozos. Qui se sont organisé en vue d’assurer la sécurité de leur village, objet d’un cruel blocus imposé par mesure de représailles par des djihadistes depuis plusieurs jours, d’après les informations recueillies par téléphone. Les produits alimentaires commencent déjà à manquer. Et pas d’éclairci dans le ciel, tant l’intervention des forces armées tarde à se mettre en route. Les conflits sont récurrents dans l’arrondissement de Sogolo. Les incursions djihadistes auxquels nombreux peuls ont fait allégeance par affinité ethnique avec Kouffa mêlées aux litiges fonciers mettent souvent le feu à la poudre. Non loin de là le camp militaire de Diabaly a essuyé ces dernières années plusieurs attaques d’envergure, mettant à mal la cohabitation entre communautés.
Source: L’Informateur