Le président de la République pourrait très prochainement étonner par la suppression pure et simple du poste de directeur de cabinet très alourdissant dans l’arsenal administratif du palais de Koulouba. Au nombre des raisons invoquées, figurent également ses charges onéreuses entre autres. Toumani Djimbé Diallo, l’actuel détenteur du poste, ne chômerait pas avec le réaménagement envisagé. Mais, il sera éloigné du palais présidentiel si loin qu’on pourrait s’interroger s’il n’en était pas la cause principale. Il sera remis, dans ses anciennes, de sa fonction diplomatique comme pour s’en débarrasser au même titre que tous ceux qui traînent le pénible boulet de l’aéronef présidentiel et des fournitures de l’armée.
«Keïtarchie» mode ou effet de style
C’est le terme utilisé par certaines mauvaises langues pour caricaturer une certaine abondance de noms de famille «Kéïta» dans le système. Le président de la République en est le premier et le hasard a fait que c’est une autre personnalité de même nom de famille qui s’est retrouvé à la tête du kouvernement après Moussa Mara. Autre coïncidence : le capitaine de l’Equipe nationale du Mali est aussi un descendant de Sounjata, en occurrence Seydou Keïta, quoiqu’il ait précédé les chefs de l’Etat et du gouvernement dans sa fonction. Comme pour sacrifier au conformisme, le président de l’Assemblée nationale du Mali, Issaka Sidibé, vient de s’illustrer par deux nouvelles nominations bénéficiant toutes à des Kéïta.
Mme Zouré fait l’exception
La présidente de l’Aam, Mme Zouré Fadimata Maïga, n’aura pas été en marge de la récente vague de décorations de personnalités élevées à la dignité nationale. Sa consécration a été effective, il y a une dizaine de jours, à la Grande chancellerie où, la vice-présidente du Mouvement national des femmes du Pasj était l’unique représentante de la gent hissée au rang d’Officier de l’ordre national. C’est sans doute le meilleur des cadeaux qu’on puisse faire à une pionnière de la cause féminine, à la veille du 8 Mars, Journée internationale de la femme. Surtout que Mme Zouré, depuis son grade de Chevalier de l’ordre national sous Alpha Oumar Konaré n’a plus connu d’avancement. En dépit de son engagement à toute épreuve.
Alcool contre céréales
Qui disait que le Mali ne méritait pas sa troisième place africaine de pays consommateur d’alcool ? Tenez ! En Commune III, en plein centre de Bamako, un magasin destiné au stockage de céréales en période de soudure a été subtilement détourné de sa vocation pour au profit d’un commerce très lucratif : la vente d’éthyle. La coopérative de Dar Es Salam, naguère encore, faisait la fierté du Commissariat à la sécurité alimentaire grâce à ses exploits. Mais, certains esprits mercantilistes, on n’ignore par quelle alchimie, ont pu se procurer une autorisation d’extension de la vocation de l’endroit. Au lieu de la vente d’aliments promise à la Mairie, la coopérative de Dar Es Salam sert discrètement de bar la nuit, à la stupéfaction et au désarroi de tous ceux ont connu l’endroit. Ce n’est pas tout. Faute de lieu de stockage, la mairie de la C III ne peut plus acheter des vivres et préfère pour l’heure conserver les fonds y afférents.
Un ancien putschiste est-il digne…
Le très redoutable chef de file de la junte putschiste de 2012, Amadou Haya Sanogo, est réduit à devenir un patient des organisations de défense des droits de l’homme pour lesquelles il n’avait aucun égard du temps de sa toute-puissance. Soumis à des conditions de détention qu’il estime insupportable, Il sollicite depuis un certain temps leur mansuétude, implore leur clin d’œil et les prend à témoin sur les abus et séquestration dont il serait l’objet dans son cachot. Ce faisant, l’ex-homme fort de Kati sollicite des organisations humanitaires qui n’ont pas encore oublié le traitement méprisant à eux infligés lorsqu’il se trouvait de l’autre côté, c’est-à-dire à la place du bourreau. Ses victimes en son temps n’étaient autres que les bérets rouges en détention, dont les parents et proches ont fini par sécher leurs glandes lacrymales devant le refus catégorique des bérets verts de les mettre en contact avec leurs détenus. Constamment sollicité pour la circonstance, la Commission nationale des droits de l’homme a remué et ciel et terre ainsi qu’essuyé de nombreux cuisants refus avant d’accéder aux militaires arbitrairement détenus dans les geôles extrajudiciaires de Kati, la vile mouroir. Et, quand ils ont réussi à le faire, le constat était alarmant avec des pratiques de torture d’une perverse cruauté.
… d’humanisme ?
D’aucuns ont affirmé avoir été marqués au fer ou servi d’éteignoir pour cigarettes, tandis que d’autres ont confié à leurs visiteurs avoir été soumis à la sodomie. Aujourd’hui, pour de simples altercations avec ses geôliers à Manantali, le bourreau d’hier se présente en victime et fait feu de tout bois au point de recourir au témoignage d’organisation de défense des droits de l’homme. Auprès de ses derniers, il est sans doute éligible à l’assistance en tant personne humaine, mais est-on moralement digne de ce qu’on a refusé à ses semblables ? En plus des présomptions d’assassinat qu’il traîne comme un boulet depuis novembre 2013, Sanogo compte à son passif des hautes personnalités politiques injustement agressées à leur domicile, humiliées et temporairement contraintes à l’exil, des cadres de l’administration soumises à des poursuites et arrestations extrajudiciaires, etc. S’y ajoute aussi que c’est sous son ordre et avec sa complicité active que l’armée malienne a été autorisée à abandonner le front, à déprotéger la population du Nord face à l’invasion djihadiste et sa cohorte d’abus et de séquestrations massives. Auteur et vecteur de violations de droits de l’homme en tous genres, le capitaine général en est lui-même demandeur.
La gent dans une…
Longtemps abandonnée par sa gent féminine, la Ruche a connu un instant d’agitation, la semaine dernière, avec une réunion du bureau de son mouvement national des femmes. Mais, la retrouvaille, l’une des rares du genre depuis que les Abeilles se trouvent dans le tourment de la perte du pouvoir, a tourné court à cause d’une volonté de part et d’autre d’en découdre et de solder les vieux comptes. Et, puisque d’alibi, il n’en manque jamais, c’est la sulfureuse question de la secrétaire général de la sous-section de Banconi qui en a servi. Assan Sylla, précédemment directrice générale de l’Anaser a été vigoureusement prise à partie par la présidente Mme Konté Fatoumata Doumibia. Pour cette maire de la Commune I du District, Assan Sylla, qui venait d’être nommée chargée de mission au département de l’Urbanisme par l’ancien candidat du Pasj, n’est pas autorisée à prendre part aux réunions des femmes de l’Adéma parce qu’elle est considérée comme démissionnaire de ce parti. Faux, rétorque l’intéressée qui défie quiconque d’apporter une preuve distincte des rumeurs de sa démission du Parti africain pour la solidarité et la justice.
… Ruche en ébullition
Il faut dire que la brouille entre les deux femmes remonte aux conférences électives des législatives qui se sont achevées sur des dissensions qui ont négativement déteint sur les résultats de l’Adema à la députation. Assan Sylla est taxée de soutien si actif à la liste de la dissidence que le parti n’a même pas accédé au second tour des législatives. Depuis, les rangs se sont dispersés au point d’élargir le fossé qui sépare les tendances, avant qu’une goutte d’eau ne vienne déborder le vase : la nomination au département dirigé par un Adémiste d’un cadre que beaucoup jugent démissionnaire. Voilà qui en rajoute à la spirale de règlements de compte entre ruchers, à la vielle d’un congrès qui s’annonce déjà tendu.
source : Temoin