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IBK, le candidat et le Président: je ne suis qu’un homme

C’est une tradition démocratique à Koulouba : le président IBK, célébrant son troisième anniversaire à la tête du pays, a fait le survol, avec nos confrères de l’ORTM, Sidiki KONATE, et des Échos, Alex KALAMBRY, sur les grandes épreuves qui ont marqué le pays. Un survol des grands événements, qui n’a rien à voir avec le bilan d’un mandat sur lequel se focalise tant d’espoir, mais qui traduit concrètement la vision d’un homme de devoir, engagé à bâtir un nouveau Mali. Dans les moindres détails, le président IBK, qui ne perd pas patience, nous livre, ici, les grandes empreintes de ce qu’il compte réaliser pour le pays, dans de nombreux domaines de l’activité socio-économique : paix et sécurité, réconciliation nationale, divers aspects socioéconomique, politique et culturel du projet présidentiel.

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Au-delà de la symbolique de l’événement, et des multiples défis, tout aussi complexes et sensibles, auxquels le pays est confronté, pour son développement durable, le président IBK, plus optimiste que jamais vis-à-vis de l’avenir du pays, n’en est pas moins un homme de pouvoir simple, cultivant l’humilité, au point de n’être qu’un homme au service de son pays…

Ancien Premier ministre du Mali, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, ancien président du parti majoritaire, ADEMA, qui a dirigé le pays pendant 10 ans. Mais aussi, on l’oublie, Monsieur le Président, vous êtes militant de la cause des hommes ; de la cause de l’Homme avec H, comme vous aimez à le dire. Vous avez dirigé l’ONG Terre des Hommes ; responsable du Comité de défense des libertés démocratiques au Mali. Près de 1000 jours à Koulouba, Monsieur le Président, ce soir, il ne s’agit pas d’un bilan. Il s’agit de fixer quelques repères, sur les épreuves et elles sont nombreuses, qui illustrent votre foi inébranlable en le Mali, votre volonté de donner au Mali son lustre d’antan ; son honneur bafoué et de faire le bonheur des Maliens.
Nous sommes ensemble, ce soir, Monsieur le président pour revisiter les épreuves qui ont jalonné votre parcours de ces 3 ans ; des difficultés auxquelles vous êtes confrontés sur la voie de la réalisation du bonheur des Maliens ; ce qui a fonctionné ; ce qui a fonctionné moins bien. Cela nous le ferons à travers deux grands chapitres. Un premier chapitre portant sur la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, bref tout ce qui est en relation avec l’honneur du Mali. Le second chapitre, Monsieur le président, sera consacré au volet socioéconomique, politique et culturel de votre projet présidentiel, des secteurs dont la réalisation conduira certainement au bonheur des Maliens, conformément à votre slogan de campagne.

Monsieur le président avant d’abord tous ces sujets, si l’on surprenait une confidence entre le candidat IBK et le président Ibrahim Boubacar KEITA, le 1er émanant du second. Monsieur le président, 1000 jours vous êtes à Koulouba, comment vous vous sentez vous ? Comment se sent le président IBK et comment va le Mali, son Mali, notre Mali ?

Bissilahi Aramani, Arahimi ; Allahouma Sali, Allah Seydinawa Sali Mohamedoun. Assalamou alekoum
Permettez d’abord que je salue nos compatriotes de toutes les régions du Mali, profond, de l’intérieur, comme de l’extérieur, et que l’on sache gré de l’affection, de l’accompagnement, tout au long de ces trois années, qui viennent de s’écouler, qui n’ont pas été un parcours rectiligne, un parcours au calme, paisible comme au bord d’une plage tranquille. Loin s’en est fallu. Et signe des temps, nous avons connu beaucoup de turbulences, beaucoup de défis et nous continuons d’en connaître et d’en subir. Aujourd’hui, lepPrésident Ibrahim Boubacar KEITA regarde le candidat avec fierté, avec foi et espérance constante. Je ne suis pas caïd au point de penser que la tâche aurait été facile. Il n’est jamais facile de diriger un peuple, un pays surtout au sortir de la crise que le peuple malien a connue, multiforme, difficile, douloureuse dans tous ces aspects. Mais ce qui était attendu commence à prendre le chemin d’être. Je crois que nous devons remercier Allah Soubahana watala, Dieu Tout puissant, de ce qu’il nous a permis d’accomplir dans l’imperfection ; mais avec constance, détermination et foi. Que l’on se souvienne de l’état de notre pays au moment où nous prenions en main son destin. En toute humilité, quand nous voyons hier et si nous voyons aujourd’hui, nous nous disons que demain sera surement meilleur ! Quand nous arrivions, beaucoup dans ce pays du Nord au Sud, d’Est en Ouest, ne se considéraient plus comme frères, comme autres d’eux-mêmes ; mais plutôt en chien de faïence, en ennemis jurés. Aujourd’hui, on se parle dans ce pays. On peut ne pas être d’accord, mais on se respecte. On se parle, on se pratique, le commerce des hommes a repris son cours normal. Beaucoup reste à faire. Mais quel chemin parcouru d’hier à aujourd’hui ? Cela n’a jamais été oublié. Et les vieilles solidarités, tout doucement, se remettent en place et elles vont de plus en plus, de mieux en mieux, j’en suis convaincu.
Voilà ce que je puisse vous dire du président au candidat. Mais le président n’a pas trahi le candidat et ne le trahira jamais.

Monsieur le président, si vous me le permettez, vous avez informé le peuple malien de votre état de santé quand vous avez subi une opération. Est-ce que vous allez mieux ?
Je crois que mes médecins et mes bulletins en diront mieux que moi. Moi j’ai une assurance. Je sais dans quel état je suis. Et il est bien, Dieu merci ! Je ne dirais jamais une contre-vérité à ce peuple. Ça ne passera pas, ça ne payera pas. Ça vous rattrape toujours. C’est pourquoi j’ai tenu à ce que mon bulletin soit diffusé, que le réel soit su du peuple malien. Certains ont vu là également une malice qui cacherait d’autres choses. Rien n’est tu ; rien n’est caché. Je suis devant vous, comme je suis et Al Hamdoulilaye- Allabil-Alla mine ! Je me sens aussi bien que peut l’être un homme de mon âge. Je sais, je vais nettement mieux que beaucoup d’hommes de mon âge.

Voilà qui rassure. Vous avez dit, lorsque vous arriviez en 2013, le Mali était à terre jusque dans ses tréfonds ; puisque l’intégrité territoriale était en branle ; les valeurs auxquelles vous tenez : la laïcité, le caractère républicain de l’État, tous ceux-ci étaient prêts à disparaitre. Vous avez célébré l’an I de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger. C’était important de signer cet accord ? Monsieur le président, vous persistez et vous signez. Vous y croyez à ce processus ? Vous le portez ?

Je n’ai pas honte de ce que je dis. Et plus que jamais, j’y crois. Ce processus a été conduit des mains de maître par une équipe de patriotes, dignes fils de ce pays qui ont compris l’ardente obligation d’aboutir pour que ce pays connaisse l’apaisement salutaire, seul propice à tout effort de développement. C’est la condition sine qua non de tout le reste. Ce ne fut pas aisé ; ce n’est pas facile. Il y a eu des jours de doute, il y a eu des va-et-vient. Certains ont voulu ne pas y croire du tout. Il est allé par son chemin pour aboutir à ce que nous avons connu le 20 juin qui a été l’apothéose ; qui a vu réunir autour de nous tous, nos frères de quels que horizons qu’ils fussent ; tous venus pour concrétiser l’espoir d’une paix véritable, soutenable et durable profitable à ce peuple-là.

Monsieur le président, toujours par rapport à l’accord que nous avons signé, le camp de la paix ne s’élargit pas, est-ce que Kidal ne reste pas une épine dans votre pied ? On n’est toujours pas à Kidal…
Je crois que cette question que s’interroge tout le monde n’est, pour moi, une difficulté. En réalité, nous sommes aujourd’hui sur l’empire d’un accord de paix. Lequel accord de paix est progressif et a des étapes. Quoi qu’il arrive, nous, nous suivons fidèlement cet accord de paix. Nous ne sautons pas d’étape. Cela peut paraître lent, mais le texte qui est stipulé qui est convenu sera appliqué, Inch Allah !
Je crois qu’aujourd’hui que Kidal connaît des problèmes d’autres types qui nous interpellent également parce que chaque fois que dans ce pays, il y a incompréhension, division fraternelle, il y a turbulence qui peut dégénérer sur l’ensemble du territoire national, nous sommes préoccupés. Ce qui s’est passé récemment à Kidal, nous a fortement interpellés et je pense qu’aujourd’hui, grâce à l’intermédiation de toutes les bonnes volontés, nos chefs religieux infatigables, nos chefs traditionnels également ont été de la partie et chefs coutumiers, bref tous ceux qui, dans ce pays, ont souci de lui. Notre gouvernement a été également le coordinateur, le maître d’œuvre qui chapeaute tout cela. Je pense que là également, nous nous acheminons vers l’apaisement. Je crois qu’il y a un fait qu’il faut surtout noter : depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, je ne pense pas qu’un seul jour, l’armée nationale du Mali ait été face à quels que groupes que ce fut. Je ne crois pas ! Cela est un gain énorme et appréciable. Moi, j’en sais pour le pays, je sais d’où nous venons et d’où nous allons, me semble assurer.

Monsieur le président, il y a certes Kidal ; mais il y a également le delta intérieur. Qu’est-ce qui se passe exactement là-bas avec toutes ces attaques, toutes ces violences ? Cela doit vous préoccuper, Monsieur le président ?
Au-delà, cela me coupe le sommeil. Il faut y voir également des retombées de ce qui s’est passé plus haut, dont les séquelles continuent de perturber notre environnement et notre nation. Il y a eu, par le temps, où nous avons été subvertis, envahis, des contacts, il y a eu des collisions. Ces contacts noués, en ces temps-là, ces collusions de ces temps-là continuent aujourd’hui leurs effets. L’essentiel plus haut ayant reçu réponse adéquate, il est évident qu’une nouvelle stratégie a ramené vers le centre beaucoup de perturbations que nous avons connues plus haut. Mais je pense qu’avec beaucoup de conviction que cela également trouvera réponse adéquate.

Monsieur le président, l’armée a été formée ; on sait également tout ce que vous avez fait pour l’équiper ; il y a eu une loi de programmation militaire. Où se situe le problème en ce moment ?
Cela était très douloureux. Mais quand, pendant des années, des hommes n’ont pas suivi les entrainements ; des hommes n’ont pas été entrainés à souhait ; des hommes n’ont pas surtout reçu les équipements nécessaires, même lorsqu’ils furent formés, cela laisse des traces. Et nous n’avons pas fini d’en payer le prix. Mais chaque fois les corrections nécessaires sont portées avec diligence, avec fermeté. Et les responsabilités, chaque fois de besoin, seront situées également. Et je crois que cela est constant. Que nul n’en doute, notre tâche essentielle, lorsque la confiance de ce pays fut accordée sans partage avec la générosité qui est coutumière au peuple malien, nous avons fait le serment de faire en sorte que sa défense puisse être assurée dorénavant de façon convenable. Et que certaines situations d’opprobre lui soient évitées hélas ! L’examen sérieux et approfondi des événements récents sera fait et les conséquences tirées, Inch Allah ! Inch Allah !

Monsieur le président, nous allons revenir sur le dossier sur l’armée, mais restons au nord et tout ce qui s’y rattache, vous avez dépêché votre Premier ministre auprès du Conseil de sécurité pour plaider la cause du Mali, notamment pour plaider un mandat plus robuste de la MINUSMA. Aujourd’hui, les Maliens continuent de s’interroger et se demander finalement à quoi sert la MINUSMA ?
C’est une mission de stabilisation, de la restauration de la paix au Mali. Il est évident que la MINUSMA, qui s’est trouvée malheureusement piégée par le temps et l’évolution des événements, a dû amener à revoir la copie. Parce que de toute évidence, quant à l’agression djihadiste, je dirais plutôt terroriste, devient évidente, quand les forces de l’économie criminelle et celles à prétention religieuse, se joignent, se liguent, la mission dévolue aux soldats de la paix doit changer de forme. Et elle n’est plus cette mission d’appui à la stabilisation et de la restauration de la démocratie ; elle est de combattre effectivement le terrorisme qui est la menace la plus criante aujourd’hui à laquelle l’humanité fait face ; pas seulement le Mali, pas seulement le Sahel, pas seulement l’Afrique, mais le monde entier. On le voit, il n’y a aucune région du monde qui ne soit épargnée aujourd’hui. À partir de ce moment-là, on va continuer à penser qu’il s’agit de stabiliser la paix, d’instaurer la démocratie dans un espace où ceux d’en face n’ont aucune règle que celle de la violence et la violence la plus barbare, la plus soudaine, la plus cruelle, qui vous guette au détour d’un chantier, d’une piste, par une bombe placée là, par un engin explosif, improvisé qui causent autant de pertes.
Pourquoi la mission onusienne au Mali a été comme l’une des plus meurtrières que le système des Nations unies ait connues. À partir de ce moment-là, notre peuple s’interrogeait également, moi aussi, sur l’efficacité d’une mission, dont l’effectif vient d’être augmenté, qui ne comprend qu’il ait cette mission de paix au Mali avec les équipements qu’on lui suppose et que des villages puissent être attaqués ; que des forains puissent être empêchés d’aller et de venir entre deux villages sans que cette mission-là proche, souvent à côté, ne bouge et ne fasse aucun effort. Cela était de notre responsabilité à impliquer la communauté internationale, à l’organe qui en a mission et vocation qu’est le Conseil de sécurité, mis en place par les Nations unies au lendemain de la conférence de San Francisco, pour être cette cellule qui doit veiller sur la paix mondiale dont chacun a souhaité qu’elle ne soit plus perturbée, comme elle l’a été pendant les deux guerres mondiales. C’est cela qui nous a amené à demander à notre ainé, le chef du gouvernement, de bien vouloir aller lui-même porter le message du Mali au Conseil de sécurité, ce qu’il fut de la plus brillamment possible. Il s’est accompagné par le Groupe africain des Nations unies ; mais son exposé, je pense, a convaincu plus d’un et chacun l’a vu, le mandat des Nations unies a été revue et corrigée. Quand on pense que les convois des Nations unies n’avaient même pas d’équipements blindés ; n’avaient aucun moyen de protection et n’étaient pas en posture d’agir ; Je crois qu’aujourd’hui la donne a changé. Et nous y veillerons avec le représentant du Secrétaire adjoint des Nations unies.

Le ministre de la Fonction publique a décelé le plus grand effectif d’emplois fictifs dans l’armée. Est-ce que cela n’est pas un handicap au niveau de tout ce qui nous arrive ?
Assurément, un aspect, entre autres. Vous savez, le laxisme et la légèreté se payent toujours très fort. Le mode de recrutement au sein de nos forces armées, pendant un long temps, a obéi à des pratiques qui n’étaient pas orthodoxes. Cela ne peut ne pas avoir de conséquences sur la qualité. Mais il été heureux qu’on a eu conscience et que les corrections nécessaires ont été portées. C’est le cas. Pourquoi nous avions dit et je suis content de voir les éléments que vous avez passés ; c’est dire combien je suis habité par cette mission régalienne qui est mienne. Donnez à notre nation la capacité de sa défense et ce n’est qu’accessoirement que tel ou tel peut apporter sa contribution. Mais il est évident que nous comptions d’abord avant tout essentiellement sur nous –mêmes. La qualification de nos éléments de nos forces armées et de sécurité ; l’acquisition de matériels dignes du 21e Siècle et non pas un anachronisme béant des armes de générations passées ; tout cela nous tient à cœur. Et sachez que c’est cela, qui, au quotidien, nous tâchons de conduire et si nous parcourons le monde et nous continuons de le faire, pas en touriste et rien n’est de doux pour lui que d’être à Bamako, que d’être dans le Mali profond. Je suis aujourd’hui payé pour le faire, porter le Mali sur tous les océans ; partout dans le monde ; partout où une oreille attentive efficace peut se prêter à l’écoute de la cause du Mali tant besoin aujourd’hui, des femmes et des hommes pour la défense de la patrie ; des fils du Mali de grande dignité et pour qui la mort vaudra mieux que la honte. Nous l’avons dit souvent hélas que nous n’ayons pas pris le temps, on aurait pris des exemples à ce niveau-là ; mais qu’on se souvienne que nous sommes un pays de braves. Que l’on se souvienne que ce pays, je le dit et j’aime le répéter, j’étais hier avec le directeur ALIT, qui est le directeur de l’institut de recherche historique sur le Coran et le monde musulman, qui m’a rappelé encore nos relations avec l’Empire Ottomane et avec le président ERDOGAN, ce n’est pas donné à tout le monde, nous étions à Constantinople et pour l’anecdote, j’ai dit dommage que les nôtres n’avaient pas pensé, ces temps-là, à acquérir des mosquées qui n’ont juste été utiles, dans le temps, on aurait pu avoir besoin. Je ne dis pas plus que ça.

D’abord le RPM qui ne bouge pas, qui vous accuse de bloquer son congrès ; le grand pôle de gauche qui ne voit pas le jour et vos rapports avec l’opposition. Comment ça se passe ? La majorité qui voit des départs, des arrivées. Qu’est-ce qu’on peut retenir ?
Le Mali est un pays singulier. Nous sommes une grande famille. Chaque fois qu’un malheur touche l’un, l’ensemble national se met en branle, s’émeut. J’eus encore, il y a quelques jours, l’occasion de le pratiquer lors d’un douloureux événement. Pour quoi j’ai toujours des difficultés à classer tel ou tel, selon les humeurs du moment ?
Quant au RPM, je crois qu’il ne se trouve pas trop mal. Ce n’est pas en vue de votre émission que j’ai fait ce que j’ai fait, il y a 2 jours où j’étais avec le Bureau politique du RPM. Je pense dans les jours à venir, nous aurons un agenda, si les affaires intérieures nous laissent un peu de marge de faire en sorte que ces rapports, qui doivent être constants, entre nous et notre majorité parlementaire, et l’ensemble de la classe politique, qu’elle soit de la majorité ou de l’opposition, que nous puissions nous réunir de nouveau par des contacts. Surtout maintenant, qu’on a un chef de l’opposition en place et j’espère que les moyens de fonctionnement, son sacerdoce, sont convenables et lui permettent de jouer son rôle que nous avons besoin. Vous avez dit grand pôle de gauche en gestation ? Je pense que les partis concernés sont à l’œuvre et nous sommes informés aujourd’hui de manière régulière des progrès dans ce domaine. Là aussi, ce n’est pas un chemin rectiligne, il y a des obstacles, mais les uns et les autres auront l’intelligence de se lever, dans ce pays, nous réduisons la part antagonique pour agrandir toujours le consensus. Qu’on regarde dans le monde entier, les menaces et les défis auxquels les nations sont confrontées, par souci d’entente nationale autour de l’essentiel. Le reste se joue dans des questions de positionnement, d’ambitions qui ne sont rien à côté de ce qu’est ce pays, surtout un pays, comme le Mali qui vaut 10 milliards de fois plus que chacun de nous. J’ai quantifié ainsi, sinon ce n’est pas quantifiable. Le Mali ne peut pas être mis sur la balance. C’est ridicule ! Ce pays vaut mieux que chacun de nous en ce qui le concerne son ego surdimensionné, dès lors que chacun comprenne ses intérêts à faire en sorte que nous nous retrouvions à son chevet pour le meilleur. Là-dessus, moi je ne vais pas baisser les bras. Mon devoir est de travailler à l’unité des uns et des autres. Je suis, en ce jour anniversaire, dans la plus parfaite humilité totalement à même de dire que ceux qui sont désobligés par tels ou tels propos de circonstance, veuillent bien trouver là mes toutes plates excuses. Je ne suis pas en mission pour cela. Je ne suis pas désobligé. Je n’aime pas faire du mal à qui que ce soit. Je suis là pour assurer les Maliens que quel que bord qu’ils fussent pour que nous avancions ensemble. Que ce bateau atteigne son port et il atteindra son port, Inch Allah !
Mais la rigueur des temps, la vivacité du débat politique amènent quelquefois, au-delà de ce l’on pourrait penser et que l’on pense normalement, mais aucune volonté de désobéissance, aucune volonté de faire du mal à celui dont vous avez aujourd’hui obligation et mission, quelque part de protection. Le chef de l’État est au-dessus de la mêlée. Il ne doit pas s’abaisser au niveau de certaines faiblesses, mais malheureusement nous sommes des humains.

Merci Monsieur le président avec votre permission, nous bouclons ce 1er chapitre. Nous ouvrons le chapitre consacré à l’économie, au social, au culturel, tous ces chantiers que vous avez ouverts et dont la réalisation devrait conduire au bonheur des Maliens, comme dit dans votre projet de société…
Je suis de la zone Office du Niger, mais je voudrais bien commencer par la CMDT, la zone cotonnière qui voit un grand projet de filature en gestation qui amènera de la valeur ajoutée et c’est cette valeur ajoutée qui manque beaucoup à notre monde agricole ; au-delà de ce projet, est-ce qu’il y a d’autres ?
Je crois qu’aujourd’hui, chacun a compris que nous avons volonté farouche, ambition déterminée, d’accorder au développement rural la priorité, la place essentielle dans nos ambitions de décollage économique de ce pays. Moi, je n’aime pas utiliser beaucoup de mots, je crois qu’il faut faire en sorte que le Mali ne soit pas en retard de développement par rapport à quoi que ce soit. Que le Mali ait son dû grâce à tous les progrès de l’esprit humain d’aujourd’hui, à tous les progrès de la science ; que notre peuple n’en soit privé ; en soit bénéficiaire lui aussi. Que la pénibilité de certaines tâches et grands travaux lui soit épargné. Pourquoi nous avons fait le choix de la mecanisation agricole qui nous a vus mettre en place ce projet de 1000 tracteurs ; et cette décision politique concernant la part de l’agriculture dans le budget national et aussi l’effort fait sur la baisse des prix des intrants.
Toute décision, qui milite pour l’épanouissement du monde rural, l’amélioration des conditions de travail et de vie de ce monde rural, qui constitue l’essentiel de notre peuple, et auquel nous devons tout, que notre pays puisse redevenir le grenier qu’il fut ; qui en a les moyens, qui a les outils et qu’aujourd’hui l’intelligence de notre décision politique conforte cela est un devoir essentiel incontournable. Je pense que ce qui a été fait est dû et sera amplifié.
Je voudrais également à ce stade dire que dans sa grande miséricorde, et c’est heureux que le pape François ait décrété cette année, année du Jubilé de la miséricorde ; et nous en voyons les effets. Je le dit très clairement, l’équinisme n’est pas un vain mot, chez moi, de culture et de conviction. Je pense que ce qui est accordé, cette année, au Mali, par le ciel vaut qu’on s’arrête quelque instant dans nos familles, autour du thé, dans nos prières, dans nos mosquées et ailleurs ; que nous soyons bénéficiaires d’eau utile, pas d’eau qui détruit ; pas d’eau qui blesse ; pas d’eau qui tue. C’est vrai hélas, nous avons des poches d’inondation qui ont causé des dégâts ; et nous rendons hommage aux victimes et nous incliner sur elles ; mais en même temps, nous rendons grâce au ciel qui, si rarement généreux, dont on nous dit s’il se poursuit, jusqu’à la fin septembre, cela pourrait être pour nous synonyme d’excellentes récoltes, assez rares dans ces temps passés. Et des chiffres sont avancés et je ne me risquerais pas, mais il semble que cela n’est pas un hasard. Il y a eu un effort fabuleux du gouvernement à faire en sorte qu’il en soit ainsi. Je crois également que nous savons qu’il nous fallait également diversifier et quitter le terrain de l’offre brute. Il faut qu’il ait la valeur ajoutée ; d’où la transformation nécessaire de nos produits de base. Il est heureux que la direction de la CMDT ait pu négocier avec la partie chinoise l’installation de cette usine textile qui va permettre qu’une part plus importante qu’aujourd’hui soit transformée du coton malien au Mali. Parce qu’on doit avoir même honte de le dire que nous avons 2 % du coton malien transformé au Mali. Ce n’était pas une fierté pour nous. Quand on sait ce que cela peut générer en termes d’emplois et en termes économiques et de gains, par rapport à l’exportation, et à la situation de nos devises. Nous pensons également que nous devons diversifier l’offre malienne. Cela d’abord pour résorber ce chômage qui est mondial. Des solutions au chômage, singulièrement le chômage des jeunes et des jeunes diplômés que nous pouvons réussir dans ce domaine qu’autant nous soyons imaginatifs de nouvelles pistes de croissance d’où la diversification nécessaire et incontournable, création des richesses, création de croissance pour que notre jeunesse puisse trouver à s’employer et encourager également toutes les initiatives d’auto-emplois. Les jeunes sont courageux, ils ont des initiatives ; les jeunes ont des idées et ailleurs, les jeunes maliens ne manquent pas de génie. Tout cela étant encouragé, nous revenons de Nairobi où a eu lieu le TICAD, haut lieu de rencontre entre le Japon, pays de technologies nouvelles, pays de la robotique, ce pays où des jeunes sont encore à se suicider quand ils échouent à l’entrée d’une grande école. Je ne le demande pas aux jeunes maliens, mais que l’on comprenne que le monde de compétitivité, hyper-élevée, est aujourd’hui d’une exigence internationale. Chacun cherche à être le meilleur. Et toute nation qui n’a pas su ou ne saurait pas su qualifier ses ressources humaines, je le dis, je le répète, sera larguée.

Vous avez parlé de l’agriculture, il y a eu l’effort formidable sur les intrants, il y a eu beaucoup d’efforts sur la mécanisation, notamment les tracteurs, mais dans les secteurs de l’élevage et de la pêche, vous avez également prévu de faire beaucoup de choses, Monsieur le président ?
Assurément ! Absolument, là-dessus, permettez-moi de faire un clin d’œil à nos différents amis : De sa Majesté le Roi Mohamed VI qui, venant en ami, dans ce pays, a pensé à nous offrir 100 000 doses pour l’insémination artificielle, pour l’amélioration de nos races bovine. Cela est heureux et visitant la foire de Bamako, j’ai eu l’heureuse surprise d’être devant des spécimens d’espèces nouvelles, nés de cette insémination artificielle. Je pense, c’est cela la coopération amicale entre les peuples, entre les pays. Et c’est la voie de l’avenir pour un domaine comme l’élevage où l’amélioration des races bovines est aujourd’hui une réalité au Mali. Et nos éleveurs qui sont habiles, qui sont des hommes et des femmes d’intelligence avérée ont saisi la balle au bond et aujourd’hui l’élevage malien est très performant.
La pêche, là également, l’aquaculture s’est invitée. Et beaucoup se sont initiés. Et il y a des zones où l’on n’avait pas l’habitude de pêche ; on n’avait pas l’habitude de grande consommation de poissons, qui aujourd’hui se sont mis aux poissons, grâce à l’aquaculture et à l’offre locale. Là aussi, c’est une nouvelle technique que nous encourageons vivement.

Monsieur le président, est-ce que tous ces efforts dans le monde rural ne vont pas être grippés par la problématique du foncier qui n’est pas encore réglée ?
Il faut que nous ayons le courage de nous dire les choses en face. Dans notre pays, la spéculation foncière a atteint des sommets. Et dans un pays de foi musulmane, catholique, protestante, voir combien certains sont avides sont cupides au point de fouler au pied et toutes les pratiques humaines, le respect de l’autre de faire en sorte que chacun, sur cette terre des hommes, puisse trouver sa pitance dans la dignité. Cela, j’avoue me sidère. On est là aujourd’hui. Des gens achètent pour une brochette de pain dans des combinaisons des superficies qu’ils vendent aussitôt ou ailleurs qu’ils hypothèquent en banques pour avoir des sommes d’argent faramineuses. Et pour se livrer à des activités dont la moralité est douteuse. C’est à cela qu’on assiste aujourd’hui. Et qui fait que le rural est devenu un enjeu. Le paysan laborieux, courageux se voit frustrer chaque fois davantage. Et je crois qu’il est temps qu’on ait un cadastre digne de ce nom. Il est temps également que les règles de gestion foncière ; que le respect du code foncier soient revus et corrigés. Qu’une discipline rigoureuse soit désormais de mise dans la gestion foncière au Mali. On ne pourra pas aller loin sans cela.
Aujourd’hui, lorsque vous voulez créer un grand équipement d’intérêt national d’une certaine superficie, vous aurez du mal à trouver un espace à l’intérieur de la ville. Il n’y en a pas ! Juste un exemple, si je souhaite aujourd’hui que Mme le ministre de l’Équipement nous trouve un terrain pour un nouvel Aérodrome, elle aura du mal à le trouver à l’intérieur de Bamako, à moins d’aller vers les régions de Ségou ou de Sikasso qui sont assez loin. Il faut qu’on arrive à calmer ce jeu spéculatif et à le bouter hors de nos pratiques pour une gestion saine du foncier et de l’espace ; que chacun puisse trouver ce qui lui convient dans les règles de l’art et selon son droit, sans que le plus grand nombre ne soit frustré, spolié.

A SUIVRE

 

 

Source: info-matin

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