Le succès diplomatique, sur fond de relance économique, que le président IBK a engrangé, lors de sa visite d’État effectuée à Paris, a suscité un enchaînement populaire indélébile. Les effets positifs de l’action menée par le président de la République ont déclenché, en sa faveur, une reconnaissance populaire, dont il a désormais la responsabilité de ne pas contribuer à l’émousser. Comment faut-il alors s’y prendre ? Décryptage…
À la foule, joyeuse et compacte, venue l’accueillir aux portes de Koulouba, le président IBK, ému, a dit qu’il a compris le message. En l’explicitant à la presse, il dira qu’il n’avait plus le choix de faire autrement les choses que dans le sens d’honorer les attentes, plus pressantes, des populations. Comme à son arrivée, le dimanche dernier, en provenance de Paris, où il venait d’achever sa vite d’État, ce lundi également, à l’entrée du palais de Koulouba, les habitants de cette localité, où trône le siège du pouvoir, lui ont réservé un accueil des plus retentissants. Une manière bien solennelle de lui témoigner leur reconnaissance pour avoir porté, plus haut, sur la scène mondiale, la voie du Mali.
Spontanément, ce dimanche, qu’il s’agisse de l’aéroport de Senou, à sa résidence de Sébénikoro, en passant par les différents accès de la ville y menant, ou du palais de Koulouba, le lendemain, les Maliens ont voulu inaugurer, à leur manière, au-delà du clivage partisan, une nouvelle approche de participation à l’action publique, en allant ouvertement témoigner à leur président pour avoir gratifié leur pays d’un acte de prééminence d’État. Le message des Maliens, à l’endroit de leur président, à l’issue de cette visite d’État qu’il a effectuée en France, et qui s’est soldée, pour son pays, par une marque diplomatique de grande portée économique, est fort, et même très fort, car étant de nature à galvaniser les énergies de l’homme d’État à faire plus et mieux.
C’est d’ailleurs ce qu’a semblé répondre le président IBK, à l’accueil triomphant de Koulouba, aux portes du palais présidentiel, lorsque des milieux de sympathisants se sont dressés sur le trajet, menant à ses bureaux. Le président IBK sait désormais qu’au-delà de la forte mobilisation et de la reconnaissance de ses compatriotes, pour magnifier un tel engagement en faveur du pays, équivaut bien entendu à une forte interpellation à son endroit. Par leur grande capacité de mobilisation, les Maliens ont encore voulu démontrer qu’ils ont la confiance intacte à l’endroit d’un homme d’État qui a bénéficié, sans encombre, il y a peu de temps, de leur suffrage, sous la forme d’un plébiscite populaire.
Une reconnaissance populaire qui ne finit pas de se prolonger, à l’endroit du président IBK, et qui se traduit aujourd’hui par cette forme d’expression souveraine en faveur du succès indéniable qu’il a dû engranger à Paris, lors de cette vite d’État. Et cela, dans un contexte mondial particulièrement difficile, où il n’y a pas de cadeau à distribuer à souhait entre les États et où tout ce qui s’obtient, en termes de succès diplomatiques ou économiques, pour un pays, se mérite, ou ne s’obtient guère. Si les Maliens, comme ils l’ont exprimé, depuis l’arrivée du président IBK au pays, ont fait montre d’une telle mobilisation à son égard, c’est bien parce qu’ils sont persuadés qu’au-delà de la vaine polémique sur l’action du président, ce dernier est bien capable, par son talent et son énergie, à créer, pour leur pays, et pour eux-mêmes, un nouveau destin.
À travers les énormes promesses financières, faites au Mali, à travers cette visite présidentielle, où le pays a profité d’un forum économique de premier rang mondial et ce qu’il renferme comme gotha de la finance internationale, rien que pour impulser son développement, les Maliens savent que leur pays, ainsi requinqué par cette nouvelle solidarité internationale, a non seulement une nouvelle chance, mais dispose alors de grands atouts pour se projeter de l’avant. En y donnant forme et action, le président IBK, de ce fait, retrouve encore, et toujours, le capital de sympathie dont il a toujours joui auprès de ses compatriotes et dont les manifestations populaires récentes, reçues çà et là, ne sont qu’un prolongement flatteur.
C’est alors à lui d’en tirer tout le profit politique, pour lui, et pour son pays, en étant parfaitement vif et énergique en vue de faire profiter au maximum le pays de ces retombées financières, comme il l’a été du reste au moment de la mobilisation de ces fonds, à Paris, au cours duquel exercice il a fallu du caractère et d’aplomb pour convaincre la communauté internationale à se mobiliser pour le pays. À l’interne, le président IBK aura besoin de la même vitalité et de la même rigueur pour éloigner autour de la gestion de ces énormes ressources financières bien d’écueils financiers qui ont jadis, hélas, terni les affaires publiques maliennes.
Si les Maliens ont adhéré à cette action diplomatique du président IBK, et qu’ils l’ont fait savoir de manière bruyante et impulsive, en lui réservant un accueil aussi bon enfant, c’est qu’ils sont persuadés que c’est à partir d’une telle mobilisation de ressources en faveur de leur pays que l’amorce d’un développement durable serait une réalité tangible. L’autre pan de ce soutien populaire à l’action présidentielle se résume, bien évidemment, au sentiment général, abondamment partagé par les Maliens, qu’à la suite d’une gestion efficiente des sommes promises pour le pays, depuis Paris, il est désormais possible que le quotidien ambiant du citoyen puisse s’en ressentir, dans le sens d’une meilleure amélioration des conditions de vie des populations maliennes.
D’où alors, la nécessité cruciale, pour le président IBK, d’imprimer plus durablement et plus efficacement une gestion aussi vertueuse que performante de cette manne financière pour le pays et dont la résultante politique est de permettre aux populations maliennes, d’où qu’elles se trouvent, sur le territoire national, de tirer le bénéfice souhaité de cette visite présidentielle en France.
Par Sékouba Samaké
