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IBK est allé trop loin, plus qu’ATT et Dioncounda

«L’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013 stipule en son article 18 alinéa 2 que «les parties s’engagent en outre à prendre les mesures de confiance appropriées pour faciliter la mise en œuvre du présent accord. A cet égard, elles s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu»

C’est sans doute en vertu de cette disposition que le gouvernement malien a procédé à la libération de certains des prisonniers MNLA qu’il détenait à la maison d’arrêt de Bamako. Toutefois, le premier alinéa du même article est sans ambiguïté aucune. Il dispose, en effet, que  «les parties conviennent de la mise en place, dans les meilleurs délais, d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle, le trafic de drogue et les autres violations graves du droit international, des droits de l’homme et du droit international sur tout le territoire du Mali».

Pour autant que nous sachions, une telle commission n’a pas été constituée pour statuer sur la situation des prisonniers qui viennent d’être libérés, en catimini par le gouvernement, il faut le préciser. Plus grave, la justice malienne, qui devait connaitre de leur situation, n’a pas été consultée. A la limite, on pourrait évoquer un mépris à son égard. D’autant plus qu’il y a eu un précédent dans un passé relativement récent. A la faveur de la cérémonie de réconciliation et de pardon entre les bérets rouges et les bérets verts, organisée à Koulouba, le 26 juin 2013, le président de la transition Dioncounda Traoré avait annoncé la libération des militaires poursuivis pour divers crimes et délits lors des affrontements sanglants du 30 avril au 1er mai 2012. Ce qui avait suscité l’ire et une mise en garde ferme d’une partie de la famille judiciaire. Toutes choses qui n’ont pas empêché l’effectivité de la mesure annoncée par le président de la transition en faveur des militaires concernés et plus tard des policiers.

Aujourd’hui, c’est le gouvernement malien, et selon toute évidence, de manière cavalière, procède à la levée du mandat contre de dangereux suspects. Ni ATT, ni Dioncouda n’en sont arrivés là.

Lamine Kouyaté

Médina-Coura Bamako

 Source: La Sentinelle
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