C’est en octobre 1960, soit seulement un mois après notre indépendance le 22 septembre, que les Forces armées maliennes étaient créées.
Mais cette date ne sera pas celle que l’histoire retiendra. C’est plutôt le 20 janvier qui sera finalement acté au lieu du mois d’octobre comme la fête de l’Armée, pourquoi ? Parce que tout simplement, c’est le 20 janvier 1961 que le premier président du Mali, le père de la nation, SEM Modibo Keita a choisi pour signifier au corps diplomatique présent à Bamako qu’il venait de donner ce jour ordre à la France d’évacuer ses bases militaires de Kati, Gao et Tessalit où elles étaient installées. La raison officielle était une vérité de Lapalisse. Sur un même sol, il ne peut peut y avoir place pour deux armées. Mais la vraie raison était connue. Le Mali qui avait toujours soutenu les luttes d’indépendance voyait d’un mauvais oeil que la France utilise ses bases militaires maliennes pour procéder à des frappes sur les positions algériennes en lutte pour leur indépendance. Et depuis, tous les présidents de la République qui se sont succédé de Modibo Keita à Moussa Traoré, de ATT à Alpha ont utilisé la nuit du 20 janvier pour offrir un diner copieux au commandement militaire. Offrant ainsi à la grande muette une occasion unique et annuelle de revue des troupes par le chef suprême des armées. Mais pour la première fois dans notre histoire militaire, le président IBK, pour raison du sommet de Davos en Suisse, ne respectera pas la tradition. Il préfèrera contre toute attente se rendre à Davos que de remonter le moral de ses troupes. Il n’aurait pas dû à un moment où on parle, de plus en plus, de réarmement moral et de reconstruction de notre armée. Le voyage en Suisse était-il plus important que la fête de l’Armée malienne ? C’est donc une erreur politique de plus que commet IBK. Et dans les coulisses, il se murmure aussi qu’il ne devrait pas participer aux obsèques du roi Abdallah d’Arabie Saoudite. Le défunt est quand même le frère cadet du défunt roi Fahad qui a financé le deuxième pont du Mali qui porte à juste titre son nom.
Participer à la marche républicaine pour Charlie et ne pas se rendre en Arabie Saoudite serait avec le hiatus du 20 janvier deux erreurs politiques d’une portée historique qui pourraient affecter le Mali. Puisse t-il les corriger si vite pour l’honneur et le bonheur de l’Armée et de nos relations diplomatiques séculaires avec le monde arabe.
O’BAMBA